La région autonome de Xinjiang compte 16.900.000 habitants, sa superficie est de 1.626.000 Km² et elle est l’une des cinq (5) régions autonomes de la République de Chine.
Les quatre (4) autres régions autonomes sont le Guangxi peuplé de 48.000.000 d’habitants ; La Mongolie intérieure a 23.840.000 habitants ; Le Tibet 13.000.000 d’habitants et le Ningxia 6.000.000 d’habitants.
Le Xinjiang qui nous intéresse, est une région montagneuse et désertique située au Nord-ouest de la Chine qui a pour capitale Urumqi et où l’on trouve différentes ethnies dont les Ouïghours et les Hans.
Les Hans, chinois de souche sont minoritaires dans la région de Xinjiang mais majoritaires en Chine, contrairement aux Ouïghours qui sont majoritaires dans la région de Xinjiang.
Il y a 8.000.000 d’Ouïghours sur les 16.900.000 d’habitants que compte le Xinjiang.
Ouïghour signifie « Union » ou « Unité ».
Bien avant l’annexion du royaume Ouïghour à l’Empire de Chine, les Ouïghours étaient un peuple nomade des steppes mongols.
Sédentaires jusqu’en 744, les Ouïghours ont fait la conquête de la Mongolie et se sont convertis à la religion manichéisme avant d’être visités par le christianisme. Au XIVe siècle, l’islam fait son apparition au sein des Ouïghours et la Chine s’appelait à cette époque « Empire Mandchou ».
Le 13 février 1912, l’Empire Mandchou devient République de Chine après l’abdication du dernier Empereur de la dynastie Mandchoue du nom de P’ou Yi.
Auparavant, en 1759, l’Empire Mandchou avait occupé le royaume Ouïghour pendant soixante trois (63) ans.
En 1862, après plusieurs révoltes, le royaume Ouïghour parvient à gagner son indépendance et est rebaptisé Turkestan Oriental.
Les britanniques qui redoutent une expansion des russes vers l’Est financent les Mandchoues qui attaquent à nouveau le Turkestan Oriental et en prennent le contrôle en 1884.
Annexé à la Chine, le Turkestan Oriental change de nom et prend le nom de Xinjiang.
Les Ouïghours tentent en 1933 de retrouver leur autonomie après la transformation de l’Empire de Chine en République de Chine devenue communiste.
Ils sont réprimés violemment par les soviétiques.
Le refus de la Chine d’accorder l’indépendance à Xinjiang est justifié par le positionnement stratégique et les richesses de cette région.
En effet, la région de Xinjiang fait tampon avec l’Afghanistan et le Pakistan et a une terre très fertile, riche en minerais notamment le charbon, le jade et le pétrole.
Le Xinjiang représente la moitié des réserves en hydrocarbures de la Chine.
Le gouvernement chinois investit dans le développement agricole et industriel de cette région mais les Ouïghours critiquent la politique de la Chine qu’elle qualifie de discriminatoire.
Les Ouïghours trouvent que le gouvernement chinois ne leur fait pas profiter des retombées de la richesse du Xinjiang.
Ils estiment que seuls les Hans en profitent.
Les Ouïghours accusent également le gouvernement chinois de privilégier l’embauche des Hans dans les postes clés de l’Administration.
Enfin, ils dénoncent la pression de la Chine qui veut leur interdire de pratiquer librement leur religion.
Pour obliger le gouvernement chinois à leur autoriser la construction de mosquées, 1.000 personnes, en majorité Ouïghours, descendent dans la ville d’Akto en 1990.
Les forces de l’ordre tirent dans la foule et tuent une soixantaine de manifestants.
Sous prétexte de mener une campagne de lutte contre la criminalité ; Campagne appelée «Frapper fort», le gouvernement chinois s’en prend en 1996 aux militants politiques et religieux de Xinjiang.
Certains dignitaires religieux sont exécutés sur la place publique quand d’autres sont arrêtés par les forces de l’ordre de Guldja.
Des jeunes Ouïghours qui exigent leur libération sont brutalisés.
Le lendemain de la manifestation, des Ouïghours sont poursuivis et sept (7) d’entre eux sont exécutés par balles, tirées dans leurs nuques. Les corps de ces derniers entreposés dans un camion font le tour de la ville et les Ouïghours qui prennent le risque de s’approcher du camion sont tués aussi.
Les personnes arrêtées pendant cette manifestation sont exécutées en 2001.
Pour se défendre du pouvoir chinois et exiger la séparation de la région de Xinjiang de la Chine, des Ouïghours fondent des mouvements de résistance dont l’un porte le nom de Mouvement Islamique du Turkestan Oriental.
Le Mouvement Islamique du Turkestan Oriental a été crée par Hasan Mahsum qui a été tué en 2003 par l’armée Pakistanaise.
Le Mouvement Islamique du Turkestan Oriental est considéré par la Chine, le Kazakhstan, les Etats-Unis d’Amérique et les Nations-Unies comme une organisation terroriste depuis 2002.
La position des américains est justifié par le fait qu’après l’attentat terroriste du 11 septembre 2001 contre les Etats-Unis d’Amérique, des militants Ouïghours ont été arrêtés et sont actuellement emprisonnés dans la prison de Guatanamo.
En 2008, le Mouvement islamique du Turkestan Oriental expédie une vidéo au gouvernement chinois pour lui signifier son intention de commettre des attentats pendant les jeux olympiques de Pékin. Quatre (4) jours avant les jeux olympiques, à l’aide d’explosifs, deux (2) Ouïghours tuent seize (16) policiers à Xinjiang.
La « Jeunesse du Foyer du Turkestan Oriental », un autre mouvement de résistance des Ouïghours considéré comme le « Hamas » du Xinjiang voit le jour.
Les troubles insurrectionnels qui ont eu lieu dans la ville d’Urumqi le 5 juillet 2009 et qui ont fait plus de 156 morts, des milliers de blessés et 1.434 personnes arrêtées sont, selon le gouvernement chinois, le fait du chef de file des Ouïghours, Rebiya Kadeer, exilée aux Etats-Unis.
La dissidente Rebiya Kadeer est née en 1951 dans une famille pauvre.
Aujourd’hui, elle est multimillionnaire et occupe le rang de la femme la plus riche de Xinjiang.
Du fait de la lutte qu’elle mène pour obliger Pékin à permettre aux Ouïghours de pratiquer pleinement leur religion et parler leur langue, Rebiya Kadeer a été condamnée en 2000 à huit (8) ans de prison par le gouvernement chinois.
Officiellement, elle est accusée d’avoir communiqué des secrets d’Etat à des étrangers.
A sa sortie de prison, elle s’est exilée aux Etats-Unis et préside le Congrès Ouïghour qui regroupe une vingtaine d’organisations séparatistes.
Rebiya Kadeer est considérée par ses pairs comme le « Dalaï Lama » des Ouïghours.
Pourtant, les émeutes du 5 juillet 2009 à Urumqi sont nés de l’animosité existant entre Ouïghours et Hans.
Les Ouïghours accusent les Hans d’avoir, la nuit, franchi le cordon de sécurité pour saccager leurs propriétés et ils fustigent les Forces de l’ordre du gouvernement chinois de tirer sur les manifestants pacifiques d’ethnie Ouïghour.
Les Hans, de leur côté, dénoncent la violence des Ouïghours.
Le Président de la République de Chine, Hu Jintao a dû, du fait de la gravité de la situation, interrompre son voyage en Italie dans le cadre du sommet du G8 du 8 juillet 2009 pour retourner en Chine.
La population Ouïghoure est considérée par la communauté internationale comme une minorité chinoise victime de génocide et persécutée par le gouvernement chinois.
De plus, des essais nucléaires qui provoquent des réactions radioactives sur les habitants de cette région sont pratiqués par le gouvernement chinois sur le site Lop Nur situé au Xinjiang.
Pour des raisons jugées fallacieuses par la communauté internationale, des Ouïghours sont exécutés après leur extradition du Pakistan, du Kazakhstan ou du Kirghizstan.
En septembre 2004, il a été fondé à Washington, « le Gouvernement en exil du Turkestan oriental » avec pour Premier ministre, Anwar Yusuf.
Ce gouvernement a adopté un régime parlementaire et proclamé sa Constitution.