STELLA CHIWESHE (ZIMBABWEENNE)

Née en 1946 quand le Zimbabwe s’appelait encore la Rhéodésie du Sud, Stella Chiweshe est considérée là-bas comme la reine du mbira, une sorte de piano à pouces que l’on appelle sanza au Congo ou en Centrafrique.

La mbira/sanza est constituée de lamelles de métal fixées sur une planchette de bois que l’on fait vibrer avec les pouces. Il en existe toute une variété de tailles et de formes. Je me souviens que dans les années 60, à Bangui ou à Pointe-Noire , les veilleurs de nuit postés en sentinelles devant pratiquement toutes les cases, une sagaie ou un arc et le carquois de flèches à portée de main, grattaient inlassablement leur sanza (sans doute pour éviter de s’endormir…) et cela faisait un curieux concert avec le chant des crapauds-buffles et les stridulations des insectes nocturnes..

Stella est à l’image des Fées, comme une apparition lanceuse de sortilèges, une vision onirique révélant les secrets du passage entre les deux mondes…

Un être pour le moins atypique.

Non seulement pour sa grande beauté plastique, mais surtout pour le fabuleux pouvoir hypnotique de ses mots, attirés jusqu’aux lèvres par le flot scintillant d’harmoniques qui sourdent de ses pouces martelinant les lames de la mbira (équivalent de sanza, likembe ou kalimba).

Son chant, comme le murmure de l’eau amplifié par les parois d’une gorge, s’y mêle en une seule et même mélopée, rayonnant dans l’espace à divers plans de profondeur. Atypique aussi, parce qu’elle est une des rares femmes parmi les joueurs de mbira dans la société Shona.

Mais surtout parce qu’elle est la seule qui tienne à la fois le rôle de maridzambira, chantant les paroles et jouant l’instrument dans les rituels de possession traditionnels, et celui d’artiste professionnelle, se produisant sur les scènes du monde.

Le répertoire qui compose tout ce disque est un summum de poésie ondulatoire.

Sources : www.congo2000.net et meli-melo-sobieraj.blogspot.com