SON EXCELLENCE HIFIKEPUNYE POHAMBA ANCIEN CHEF D’ETAT – NAMIBIEN

C’est la première fois depuis 2011 que le prix Mo Ibrahim trouve son lauréat. Pour 2014, le choix s’est porté sur Hifikepunye Pohamba, le président namibien sortant.

Dans un communiqué diffusé par la présidence namibienne, Hifikepunye Pohamba a dit « accepter cette récompense au nom du peuple namibien », sans « l’engagement pour la paix et la stabilité » duquel il n’aurait pas, dit-il, été distingué lundi. Hifikepunye Pohamba, élu président en 2004 puis en 2009, est encore en poste pour quelques semaines, jusqu’à la passation de pouvoir en mars à son successeur, Hage Geingob. M. Geingob, actuel Premier ministre, a été élu en décembre lors d’un scrutin auquel M. Pohamba, atteint par la limite du nombre de mandats, ne se représentait pas.

Leadership juste et avisé

« Le comité a été marqué par la détermination du président Pohamba à conforter en priorité la cohésion et la réconciliation nationales, au moment où la Namibie abordait une phase décisive pour la consolidation de la démocratie et du développement social et économique », a déclaré Salim Ahmed Salim, président du comité d’attribution du prix, en annonçant le lauréat à Nairobi. « Sa capacité à gagner la confiance et le soutien de son peuple est remarquable. Au cours de son mandat, il a fait preuve d’un leadership juste et avisé, tout en conservant constamment une profonde humilité », a-t-il ajouté.

Engagement sur les questions de parité

Lundi, le président namibien sortant, aujourd’hui âgé de 79 ans, a d’ailleurs été aussi récompensé pour son « respect de l’État de droit et de la Constitution, notamment des dispositions relatives aux limites du mandat présidentiel ». La fondation a également salué son « profond respect de l’opposition politique, « son engagement personnel sur les questions de parité » qui fait qu’aujourd’hui « 48 % des sièges du Parlement » sont occupés par des femmes, et les « investissements de son gouvernement en faveur de la santé et de l’éducation ». Ex-colonie allemande placée sous tutelle sud-africaine au sortir de la Première Guerre mondiale par la Société des nations, la Namibie a été l’un des derniers pays du continent africain à accéder à l’indépendance, en 1990.

En 2013, le pays affichait un revenu par habitant de 5 840 dollars, ce qui le place parmi les pays à revenu intermédiaire. Mais de grandes différences persistent encore entre communautés blanche et noire.

Mandela, lauréat à titre honoraire

Le prix fondé par Mo Ibrahim, riche entrepreneur anglo-soudanais des télécommunications, récompense un ancien chef d’État ou de gouvernement d’un pays d’Afrique subsaharienne qui a quitté ses fonctions au cours des trois dernières années, pour son travail dans l’intérêt du public ou son action caritative.

Les lauréats du prix, décerné en 2007 à titre honoraire à l’ex-président sud-africain Nelson Mandela, icône de la lutte anti-apartheid, reçoivent 5 millions de dollars, versés sur 10 ans, puis une allocation à vie annuelle de 200 000 dollars.

Accordé pour la première fois en 2007 à l’ancien président mozambicain Joaquim Chissano, puis en 2008 à l’ex-président botswanais Festus Gontebanye Mogae, le prix Mo Ibrahim n’avait pas été décerné en 2009 et 2010, le jury n’ayant pas trouvé de lauréat.

Remis en 2011 à l’ancien président du Cap-Vert Pedro De Verona Rodrigues Pires, il n’avait de nouveau plus été décerné depuis. Si les élections sont davantage la norme qu’autrefois sur le continent africain, la fondation Mo Ibrahim continue d’avoir un choix limité de dirigeants à récompenser : beaucoup sont encore accusés de s’accrocher au pouvoir.

Source : www.afrique.lepoint.fr