JOHN COETZEE MAXWELL – PRIX NOBEL – SUD-AFRICAIN

Né en 1940 au Cap, John Coetzee est à la fois d’ascendance Boer et Anglaise.

Ayant été scolarisé en Angleterre, sa première langue est l’anglais et dans les années 60, Coetzee réside en Angleterre où il travaille comme programmateur pour IBM.

Exilé aux Etats Unis, il suit des études d’histoire de la littérature et enseigne la littérature et l’anglais à la « State University of New York » à Buffalo jusqu’en 1983. Il quittera les Etats Unis contraint, à la suite de sa participation dans une manifestation contre la guerre du VietNam.

En 1984, Coetzee obtient une chaire de professeur de littérature anglaise à l’Université du Cap, il revient alors en Afrique du Sud malgré les difficultés et les incertitudes.

Migrant dans l’âme, il s’expatrie en 2002 en Australie où il est rattaché à l’Université d’Adélaïde. Depuis 2002 il est aussi « Distinguished Service Professor » à l’Université de Chicago.

Coetzee commença sa carrière de romancier en 1974 et acquit une renommée internationale en 1980 grâce au roman « Waiting for the Barbarians » (« En attendant les barbares », 1982).

Il reçoit le Booker Prize anglais pour « Life and Times of Michael K » en 1983 (« Michael K., sa vie, son temps », 1985).

Après la «modernisation» de Robinson Crusoë dans son roman « Foe, » 1986, Coetzee repart en Afrique du Sud avec « Age of Iron », 1990 (L’âge de fer, 1992).

En 1999, Coetzee est le premier écrivain à recevoir une deuxième fois le « Booker Prize », cette fois pour son roman « Disgrace » (Disgrâce, 2001) où l’action, tout comme dans « In the Heart of the Country », 1977 (Au cœur de ce pays, 1977), se déroule dans une ferme isolée d’Afrique du Sud.

Les idées et les comportements issus de l’apartheid, mais qui selon l’auteur peuvent se développer n’importe où, constituent un thème fondamental dans les romans de Coetzee. Ses plongées dans les méandres de l’âme humaine et les égarements de la société contemporaine lui valent la consécration ultime d’un Prix Nobel de Littérature en 2003.

Coetzee refuse d’être enfermé, comme certains romanciers de son pays, dans l’examen direct et réaliste des conflits nés de l’apartheid.

Il se définit comme « écrivain occidental vivant en Afrique du Sud ».

Ses récits sont en dehors de l’histoire ou de toute réflexion dialectique. Chaque livre subvertit d’une façon différente le genre romanesque qu’il emprunte. Avec la précision et l’absence de distance d’un journal de bord ou la narration d’un cauchemar, chaque protagoniste explore les modalités de la survie individuelle dans un monde où le pouvoir a détruit le sens des mots, donc toute possibilité de dialogue. Cet ordre violent isole chacun dans un soliloque, une attente sans but. Le lecteur est pris de malaise dans la mesure où il s’identifie à ces personnages épris de culpabilité, stériles, fascinés par les corps souffrants et les abris-tombeaux.

Avec son humour sombre, sa maîtrise des ambiguïtés de la langue et des symboles, il est un narrateur virtuose, explicite et ironique à la fois. Il sait dire les paysages durs qu’il aime, mais aussi la mauvaise foi et les angoisses des maîtres du langage, qu’ils soient représentants du pouvoir ou la conscience libérale.

Son œuvre ne traite pas directement des tensions de l’Afrique du Sud de l’apartheid, mais ses visions, comme des cauchemars glacés, disent l’humiliation, les nerfs à vif, l’impossibilité d’un contact avec l’autre qui ne soit viol ou violence.

C’est en Sud Africain qu’il enrichit le roman contemporain en donnant une lecture post-coloniale et post-moderne du monde.

Il a été récompensé deux fois par Booker Prize.

Source : amanza.free.fr