SEYDOU BADIAN KOUYATE – ECRIVAIN – MALIEN

Seydou Badian Kouyaté est un écrivain et homme politique malien né à Bamako en 1928.

Après des études de médecine à l’université de Montpellier en France, il rentre au Mali.

Proche du premier Président Modibo Keïta, il écrit les paroles de l’hymne national, « Pour l’Afrique et pour toi, Mali ».

Il est nommé ministre de la Coordination économique et financière et du Plan le 17 septembre 1962.

Lors du coup d’Etat de Moussa Traoré en 1968, il est déporté à Kidal puis s’exile à Dakar au Sénégal.

Militant de la première heure de l’Union soudanaise-Rassemblement démocratique africain, il en avait été exclu en 1998 pour s’être opposé à une partie de la direction qui prônait la non-reconnaissance des institutions lors des élections contestées.

Ecrivain reconnu internationalement, il publie « Avant l’indépendance du Mali », en 1957, son premier roman intitulé « Sous l’orage ».

Ses oeuvres :

1°) Sous l’orage (1957) ;

2°) Les Dirigeants africains face à leurs peuples (1965) ;

3°) Le Sang des masques (1976) ;

4°) Noces sacrées (1977) ;

5°) La Saison des pièges (2007)

Résumé de l’oeuvre  » Sous l’orage  » :

Le livre raconte l’histoire d’un amour naissant entre Kany et Samou. Kany est une jeune adolescente qui va à l’école « des Blancs ». Elle est la fille de Benfa et de Téné. La famille, fort imprégnée de traditions, vit dans une petite ville .

Samou, lui aussi, va à l’école. Coumba, sa mère, l’élève seule. Kany et Samou s’entendent bien et font des projets d’avenir. Le père Benfa réunit une sorte de conseil de famille et décide du mariage de Kany avec un homme plus âgé et déjà marié, Famagan.

Cette décision provoque bien entendu des remous : la mère de Kany, clairvoyante mais soumise à la tradition, invoque les esprits pour que Kany accepte ; Birama, frère aîné de Kany, soutient sa sœur mais sans trop oser affronter le père ; Kany, elle, s’oppose fermement à ce projet et provoque la colère de Benfa. Deux clans se sont formés : celui des « modernistes » et celui de ceux qui soutiennent ou se soumettent à la tradition.

Celui-ci décide d’envoyer Kany et Birima chez son frère aîné, Djigui, chef d’un petit village perdu de l’autre côté du fleuve. Kany ne peut que se soumettre.

On rentre alors au cœur du roman. Le monde de Djigui et la force des traditions vont profondément marquer et modifier l’expérience de Kany et de son frère. En ville, ils étaient confrontés à des traditions dont ils ne pouvaient comprendre les origines ni le sens.

Là, dans ce village, les adolescents vont, petit à petit et parfois dans la douleur, faire la synthèse entre ces traditions et la modernité que l’école, notamment, apporte. Un personnage les aidera :Thiéman, ancien combattant en Europe et infirmier du village. synthèse entre la tradition et le modernisme, expérimenté à la fois par rapport à la tradition mais aussi par rapport à la culture occidentale.

Il s’agit d’un véritable échange car, d’une part, Kany et son frère vont mieux comprendre ces traditions auxquelles ils sont confrontés mais, d’autre part, par l’intermédiaire de Thiéman, ils vont aussi faire comprendre aux Anciens, dont Djigui, les acquis de cette modernité.

Voilà donc l’orage qui fait se confronter le passé, la tradition, les anciens avec l’avenir, la nouveauté, la jeunesse. Mais cet orage qui peut se faire dévastateur dans beaucoup de cultures, dont la nôtre, occidentale, est maîtrisé, dans le roman de Seydou Badian, par la sagesse africaine.

Sources : www.monsieur-biographie.com / www.www.malem-auder.org