Olympe Bhêly-Quenum est né à Ouidah au Benin le 20 septembre 1928.
Il fait ses études primaires et obtient son certificat de fin d’études primaires élémentaires au Bénin, ex Dahomey.
Il séjourne à Accra comme auditeur libre à Achimota Grammar School of Gold Coast où il s’initie à la langue anglaise ; Cette formation facilite son recrutement par voie de concours, à Cotonou au Bénin, à John Walden au sein de la firme Unilever dont il aura été le plus jeune aide-magasinier.
Ses économies lui permettent de quitter son pays, pour réaliser son rêve qui est celui de poursuivre des études en France pour obtenir des diplômes, se réaliser, écrire et s’imposer en homme libre.
Son père l’approuve, mais étant polygame, père de plus de trente (30) enfants dont Olympe est le onzième, il ne pouvait le favoriser au détriment d’aucun des autres. « Donne-toi les moyens de réaliser tes légitimes ambitions; moi, je t’accorde ma bénédiction et tu as ma tendresse de père. »
Le jeune homme n’en attendait pas davantage.
Sa mère, femme d’affaires très aisée, qui n’avait fréquenté aucune école des Blancs, intervient et lui donne un cours de gestion en économie avant de puiser dans son compte en banque et autres cachettes, assez d’argent pour que le séjour de son fils chez les Blancs ne soit pas entravé par des problèmes financiers.
Il n’est pas boursier de la France d’Outre-mer, voyage donc à ses frais et est débarqué à Marseille en août 1948.
Il hésite entre Aix-en-Provence et Avranches (Manche) où il y avait un de ses compatriotes. Le Collège Littré d’Avranches l’accueille et il y obtient le BEPC, puis la première partie du baccalauréat en Lettres classiques.
Sportif, il sera champion du saut en hauteur (1,85 m) de l’Académie de Caen et deuxième de France en 1952.
Premier lauréat de l’Académie de Caen au concours général des bourses Zellidja, en traitant du « Rôle économique du palmier à huile en A.O.F. (Afrique occidentale française), le récipiendaire reçoit une somme de 20.000 francs (actuellement 200 francs) pour réaliser son projet qu’il ajourne d’un an.
Il quitte la Normandie pour la Bretagne au lycée de Rennes où il obtient le baccalauréat de Philosophie et prépare en Hypokhâgne le concours d’entrée à l’Ecole normale supérieure d’enseignement technique (ENSET).
Il est admissible mais est recalé à l’oral.
Olympe Bhêly-Quenum retourne en Normandie et fait la connaissance de Maryvonne, son épouse.
Il renonce à l’aide financière de sa mère, sollicite et obtient un poste de surveillant d’externat au lycée de Coutances, s’inscrit à l’Université de Caen et prépare une licence de lettres classiques, qu’il obtient.
Il est promu adjoint d’enseignement chargé de cours en français, latin et grec, sans renoncer à la préparation de la licence en sciences humaines (sociologie) obtenue plus tard à Paris – Sorbonne avec la mention : Bien.
Il obtient également sa Maîtrise en sociologie et anthropologie avec la mention Très bien.
D’esprit profondément indépendant, il s’éloigne des portes de la carrière diplomatique, pour demeurer écrivain et homme libre.
Le journalisme l’intéresse, connaissant déjà ce milieu.
Il y entre avec le statut d’actionnaire et Directeur-Rédacteur en chef du magazine « La Vie Africaine », où il est appelé par son ami Gabriel d’Arboussier qui est l’Ambassadeur du Sénégal en France et qui en était le propriétaire.
Olympe Bhêly-Quenum dirige le magazine de 1962 à 1964.
L’assainissement de la gestion de la publication génère des problèmes politiques et l’écrivain qui avait, en 1959, suivi des cours de Gestion d’Entreprise, à la Sorbonne fait disparaître la publication, avec l’accord de Gabriel d’Arboussier et fonde avec Maryvonne, ancienne institutrice, la revue bilingue « L’Afrique Actuelle » en français et en anglais qu’il dirige de 1964 à 1968.
Critique littéraire assez connu, (membre fondateur de l’AICL : Association internationale des critiques littéraires, il est chroniqueur culturel de Bingo, France-EurAfrique ; collaborateur épisodique de Combat, Le Monde diplomatique, Student’s World, Afrique Nouvelle, etc.
Olympe Bhêly-Quenum est père de quatre enfants et est Chevalier de l’Ordre national du Bénin.
Aujourd’hui retraité après vingt ans d’activités intenses à l’Unesco où il dit avoir inutilement perdu trop de son temps, il réside en Languedoc, dans un petit village près de la ville d’Uzès, découverte en 1951, venant d’Athènes.
Il voyage beaucoup, continue d’écrire, observe l’évolution de la Francophonie dont il est membre de Comité, au Siège du Parti socialiste, à Paris.
Chrétien catholique mais fils d’une grande prêtresse de Vodou, confrérie très organisée et fermée qu’il connaît et observe depuis plus d’un demi-siècle, il étudie, en tant que socio-anthropologue, le fonctionnement du rituel dans les sociétés initiatiques et son éventuel impact dans la vie privée des initiés.
Ses oeuvres :
1°) Un piège sans fin (1960) ;
2°) Le chant du lac (1965) ;
3°) Liaison d’un été (1968) ;
4°) Un enfant d’Afrique (1970) ;
5°) L’initie (1979) ;
6°) Les appels du Vodou (1994) ;
7°) La naissance d’Abikou (1998).
Romans inédits :
1°) Années du Bac de Kouglo ;
2°) As-tu vu Kokolié ?
3°) C’était à Tigony.
Source : motspluriels.arts.uwa.edu.au