Chinua Achebe est né le 16 novembre 1930 à Ogidi, dans l’est du Nigeria.
Il est issu de l’ethnie Ibo.
L’ère de la décolonisation des pays africains a soulevé d’énormes espoirs. Cet élan d’enthousiasme a été toutefois très vite brisé.
La joie d’être enfin délivré du joug colonial cède brusquement la place à la peur suscitée par la tyrannie des «propres fils» du continent noir.
Cette désillusion, certains écrivains africains vont la traduire dans leurs œuvres.
L’écrivain nigérian Chinua Achebe est de ceux-là, notamment à travers son roman « A man of the people » (1966).
Ses parents, de fervents chrétiens, lui rajoutent le prénom victorien d’Albert, qu’il abandonnera pourtant un peu plus tard. Le jeune Achebe s’instruit d’abord chez les chrétiens missionnaires, puis grâce à une bourse, intègre le lycée de l’Umuahia avant de poursuivre ses études à l’université d’Ibadan.
Il mène plusieurs activités à la radio nigériane et fait une longue carrière dans la presse de son pays.
Au moment de la guerre du Biafra en 1967-1970, Chinua Achebe soutient le camp sécessionniste.
Mais c’est en tant qu’écrivain que Chinua Achebe se révèle sur la scène internationale.
Et cela grâce à son célèbre roman, « Things fall apart » ou « Le Monde s’effondre » paru en 1958, traduit dans plusieurs langues et dans lequel il décrit la société africaine dans tout ce qu’elle a de fascinants mais aussi d’impertinents; et au-delà la rencontre deux cultures : la tradition africaine et la culture occidentale.
Publié à la fois en igbo et en anglais, »Things Fall Apart » fait le récit de la réussite du riche fermier Okonkwo et de son exil trajectoire rappelant celle du héros de Nwana. Ce roman a obtenu le « prix Margaret Wrong » et il a été vendu plus de 300 000 exemplaires dès les premières années.
En 2008, le cinquantenaire de la publication de ce premier roman a donné lieu à des dizaines de manifestations, colloques et publications dans le monde entier.
Ce premier roman d’Achebe s’est imposé très vite comme l’un des classiques de la littérature africaine.
Chinua Achebe a eu également le prix britannique « Man Booker International 2007 ».
Il est probablement le plus célèbre auteur africain à écrire en langue anglaise. Cela lui vaudra à plusieurs reprises une nomination pour le prix Nobel qu’il n’obtint jamais.
Dans « A man of the people « , Chinua Achebe donne la parole au narrateur Odili qui se charge de dénoncer la démagogie et la corruption du régime d’un pays africain, récemment indépendant.
Deux blocs s’opposent ainsi autour du sujet politique. D’un côté, on a la « Convention du peuple» , un nouveau parti d’opposition crée par une jeune génération engagée pour le changement. Ce parti est constitué d’Odili et de ses amis ; il représente aussi celui des intellectuels.
Face à eux, on a le POP, parti au pouvoir, incarné par le chef Nanga, ministre de la culture et ancien instituteur du narrateur. L’affrontement entre les deux camps sera rude avant que le POP ne remporte les législatives à l’issu d’un vote truqué.
Parallèlement à ce sujet politique, se noue également une intrigue amoureuse animée au début par un esprit de vengeance.
En effet Odili, ayant surpris son ancien maître dans les bras de sa petite amie, Elsie, décide de conquérir le cœur de la future épouse de celui-ci, Edna. Il tombera dans son propre piège et se retrouvera réellement amoureux d’Edna. L’union est scellée entre le jeune couple. Mais ce mariage sera le seul aspect positif de l’épilogue du récit. Car le roman se clôt sur un coup d’Etat militaire.
Paralysé des membres inférieurs à cause d’un accident de la route, il vit aujourd’hui aux Etats-Unis où il donne des cours.
Ses oeuvres :
1°) A man of the people (1966) ;
2°) Le monde s’effondre (Things fall apart) (1958) ;
3°) No longer at ease ;
4°) A man of the people ;
5°) Anthills of the Savannah ;
6°) Girls at War ;
7°) The Trouble With Nigeria,
8°) African Short Stories.
Résumé de l’oeuvre « Le monde s’effondre » :
Destruction de la vie tribale à la fin du siècle dernier par suite de l’arrivée des Européens ; tragédie d’un homme dont toute la vie a tendu à devenir l’un des personnages les plus importants de son clan mais qui finit de la façon la plus misérable : conversion au christianisme – cette abomination – de son fils qu’a éloigné de la vie ancestrale un rite cruel et sanguinaire dont a été victime son meilleur ami d’enfance ; vie quotidienne des femmes et des enfants d’un village de la forêt qui, presque totalement coupé du monde extérieur, pouvait se croire » le » monde avec ses dieux et ses ancêtres, ses coutumes et ses interdits, l’inépuisable littérature orale de ses contes et de ses proverbes
Sources : www.monsieur-biographie.com / www.decitre.fr / open.academia.edu