ADAM ADAM SHAFI – ECRIVAIN – TANZANIEN

Adam Adam Shafi est un écrivain tanzanien de langue swahili.

Il est originaire de Zanzibar.

Son roman « Kasri ya Mwinyi Fuad » traduit en français par Jean-Pierre Richard en 1986 sous le titre : « Les Girofliers de Zanzibar » paru en 1978 qui raconte la révolte populaire contre le sultan à Zanzibar en 1964, est sans doute le roman de la culture swahili le plus lu au monde.

Son oeuvre :

1°) Kasri ya Mwinyi Fuad ou « Les Girofliers de Zanzibar » (1978) ;

Résumé de l’oeuvre « Les Girofliers de Zanzibar  » :

Kijakazi, née à Zanzibar dans une famille d’esclaves, est la plus fidèle servante du seigneur Malik et de son fils, Fouad. Tandis que ceux-ci vivent comme des princes de la récolte des clous de girofle, leurs esclaves ne connaissent que brimades et tâches harassantes. Mais sur la plantation, certains jeunes se laissent gagner aux théories révolutionnaires venues de la ville… À travers ce récit aux airs de conte de fées, Adam Shafi Adam relate un événement peu connu de l’histoire contemporaine, la révolution de janvier 1964, qui marqua la rupture brutale avec le sultanat féodal de Zanzibar et l’instauration d’une république populaire.

« Si ce roman est le plus lu de la culture swahilie, c’est sans doute parce qu’à travers celle de Kijakazi la servante, il incarne plus d’une émancipation : celle d’une classe (le 12 janvier 1964, un soulèvement populaire met fin dans le sang au régime féodal du sultan), celle d’une culture (l’afro-shirazie) et celle d’une langue (le swahili).
Avec une obstination quasi-pédagogique, Adam Shafi Adam raconte la revanche de l’opprimé. Pourtant, malgré toute la bonne volonté de l’écrivain, on a du mal à croire à la psychanalyse-éclair de la pauvre Kijakazi, esclave que rien ne prédestinait à la révolte, et qui rejoint les révolutionnaires quelques pages avant la fin du livre. (…)

C’est un rêve qui tire Kijakazi de sa torpeur : un nourrisson lui tête le sein, tirant si fort qu’il l’empêche de respirer. Quand elle arrive enfin à le décrocher, l’enfant s’est transformé : c’est un planteur, qui lui crie dessus. Le lendemain, Kijakazi n’est plus la même, et refuse de se plier aux ordres de son maître. On aurait préféré qu’Adam Shafi Adam garde intacte l’ambiguë relation de l’odieux jeune homme et de la vieille au grand coeur. Mais c’eût été écorner l’idéal révolutionnaire. Or, on l’a compris, Les Girofliers de Zanzibar est un roman militant. Il fallait en faire une fable. C’en est une. » (extrait d’un article de Haydée Sabéran, Le Matricule des Anges, septembre 1996)

Source :www.bibliomonde.com