LA COURSE A L’ARMEMENT NUCLEAIRE

L’arme nucléaire est une arme de destruction massive qui utilise l’énergie provenant du Soleil par son rayonnement.

Il existe deux sortes d’armes nucléaires, la « bombe A » et la « bombe H ».

La « bombe A » ou « bombe atomique » contient un noyau d’atome lourd comprenant de l’uranium et du plutonium, des métaux radioactifs qui se divisent en plusieurs atomes atomiques ou nucléides plus légers.

La « bombe H » ou « bombe thermonucléaire » ou « bombe à hydrogène » est composée de deux noyaux atomiques qui s’assemblent pour former un noyau plus lourd. Elle reste la plus dangereuse des armes nucléaires.

Déjà, en 1938 lorsque le système nucléaire a été découvert, les savants et techniciens étaient conscients de la capacité de destruction de cette nouvelle arme nucléaire et l’un d’entre eux, Robert Oppenheimer avait dit : « Maintenant, je suis Shiva, le destructeur du monde. »

L’Etat américain qui a été officiellement le premier Etat à la fabriquer le faisait pour dissuader ses adversaires de l’attaquer, pendant la deuxième guerre mondiale.

La fabrication de l’arme nucléaire a débuté en 1942 aux Etats-Unis d’Amérique et s’est étalée sur deux (2) ans.

Elle a coûté environ 2 milliards de Dollars ou 1 billion 96 milliards 413 millions 845 mille 842 Francs CFA aux américains et le projet tenu secret a fait travailler 130.000 personnes dans trois (3) grandes entreprises.

Pour tester la nouvelle arme, le 16 juillet 1945, les Etats-Unis d’Amérique la font exploser dans le désert du Nouveau-Mexique ; Première expérience baptisée « TRINITY ».

En 1945, les Etats-Unis d’Amérique décident de l’utiliser une seconde fois non pas, cette fois-ci, dans le désert mais dans une zone habitée.

En effet, le Président américain Harry Truman a donné l’ordre de faire exploser deux « bombes atomiques » le 6 août 1945 à Hiroshima et le 9 août 1945 à Nagasaki, deux villes japonaises.

Les bombes larguées ont explosé dans l’atmosphère et se sont transformées en une gigantesque boule de feu et ont fait 100.000 victimes immédiates à Hiroshima, 70.000 à Nagasaki et 130.000 morts à la suite de l’effet radioactif de ces armes.

Le feu provoqué par ces bombes a tué par brûlure et par incinération les personnes qui se trouvaient à 500 mètres de l’explosion. La température dégagée par ces explosions qui atteignait un million de degré a provoqué la destruction de tous les biens matériels.

Plus grave, ces bombes radioactives ont émis des rayonnements ionisants.

Or, l’ionisation provoquée par un rayonnement qui traverse le milieu vivant est capable de modifier de façon chimique les molécules du milieu cellulaire, principalement l’acide désoxyribonucléique (ADN).

Les survivants de la catastrophe ont eu plusieurs maladies dont la stérilité, l’érythème ou la rougeur, la phlyctène, des cloques ou des lésions cutanées élémentaires, la nécrose, la cataracte ou l’opacité du cristallin évoluant vers la cécité partielle ou totale, des malformations de fœtus, des retards mentaux, le cancer et bien d’autres maux.

Le Président américain Harry Truman avait utilisé ces nouvelles armes non plus comme un moyen de dissuasion mais comme une arme de coercition pour contraindre le Japon à la capitulation et celle-ci s’est faite le 2 septembre 1945.

De plus, il voulait faire la démonstration de la puissance des Etats-Unis d’Amérique face à l’URSS et éviter de partager les profits de la victoire sur les puissances de l’Axe pendant la seconde guerre mondiale.

Enfin, les Etats-Unis d’Amérique ne voulaient pas permettre à l’URSS de faire l’essai de leur bombe nucléaire avant elle.

Cependant, vingt (20) jours après, le 29 août 1949, l’URSS fait exploser sa première « bombe A » dans le Kazakhstan.

Les Observateurs ont parlé à cette époque de «l’équilibre de la terreur ».

Le 1er novembre 1952, les Etats-Unis d’Amérique ont fabriqué une bombe 100 fois plus puissante que la « bombe A », la « bombe H ».

Un an après, le 12 août 1953, l’URSS a fait exploser sa « bombe H ».

Le Royaume-Uni a expérimenté sa « bombe H » en 1957 après l’essai de sa « bombe A » le 3 octobre 1952.

Le 13 février 1960, la France a fait l’essai de sa « bombe A » dans le désert du Tanezrouf en Algérie et le 24 août 1968, elle a expérimenté sa « bombe H » à 600 mètres au-dessus de l’Atoll de Fangataufa, dans le Pacifique.

En 1964, la Chine expérimente sa « bombe A » et en 1967, elle parvient à fabriquer sa « bombe H ».

Les Etats-Unis d’Amérique, l’URSS, le Royaume-Uni, la Chine et la France deviennent les cinq (5) puissances nucléaires.

Réalisant le désastre causé par l’utilisation de la « bombe atomique », la communauté internationale décide de réduire la prolifération du nucléaire.

En 1953, le Président américain, Dwight D. Eisenhower demande la création d’une agence pour contrôler l’utilisation des matières nucléaires et l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA) voit le jour avec son siège à Viennes en Autriche.

Le Statut de l’AIEA entre en vigueur en juillet 1957 après que quatre vingt et un (81) Etats l’aient approuvé en octobre 1956.

L’AIEA est chargée de contrôler l’application effective de la sécurité en matière nucléaire, protéger la vie des personnes contre les effets des armes nucléaires, transférer les technologies nucléaires et user des armes nucléaires à des fins civiles.

En 1968, sur demande des Etats-Unis d’Amérique et de la Russie, un Traité sur la Non-prolifération des Armes Nucléaires (TNP) est conclu entre plusieurs Etats. Il entre en vigueur en 1970.

Les clauses du TNP disposent que les Etats dotés de l’arme nucléaire s’engagent à ne pas aider les autres Etats à se procurer l’arme nucléaire, décident d’aider les pays non dotés de l’arme nucléaire à développer leurs recherches en matière nucléaire dans le cadre d’une utilisation pacifique et promettent de réduire, voire détruire leur armement.

Quant aux Etats non dotés de l’arme nucléaire, ils s’engagent à ne pas fabriquer ou tenter de fabriquer l’arme nucléaire mais, ces derniers trouvent qu’il existe une injustice dans les clauses du TNP puisque les Etats dotés de l’arme nucléaire tout en conservant leur armement et en les perfectionnant, ils proposent de ne pas aider les autres pays à en acquérir.

Surtout que la Russie dispose de 16.000 têtes dont 5.830 armes actives ; les Etats-Unis d’Amérique ont 9.962 têtes avec 5.735 actives ; la Chine 200 têtes avec 145 actives ; la France a 350 têtes, toutes presque actives et le Royaume-Uni comptent 200 armes avec moins de 200 actives.

Convaincus de ce que les puissances nucléaires continuent leur armement nucléaire, l’Inde, Israël et le Pakistan refusent de signer le TNP et effectuent des essais nucléaires respectivement en mai 1978, en septembre 1979 et en mai 1998.

La Corée du Nord qui s’est retirée en 2005 du TNP fait des essais nucléaires et elle menace régulièrement la communauté internationale d’utiliser son arme nucléaire si des sanctions étaient prises en son encontre.

L’Iran continue l’enrichissement de son uranium qui s’élève aujourd’hui à 20 % et fait savoir à la communauté internationale que son programme nucléaire est fait à des fins civiles.

Or le dirigeant iranien profère des menaces contre Israël et dit souhaiter le faire disparaître de la surface de la terre, ce qui emmène les Etats-Unis d’Amérique à soupçonner l’Iran de chercher à se doter de l’arme nucléaire dans un but militaire d’ici trois (3) à cinq (5) ans.

Un haut responsable américain a estimé que l’Iran pourrait produire suffisamment d’uranium hautement enrichi pour pouvoir fabriquer une bombe atomique en un an mais le problème de l’Iran résiderait dans le manque de savoir-faire pour la mettre au point.

Mahmoud Ahmadinejad, Président de l’Iran dit vouloir se retirer du Traité de Non-prolifération si la communauté internationale lui interdisait de développer son énergie atomique.

Au total, il existe neuf (9) puissances nucléaires aujourd’hui, l’Inde, les Etats-Unis d’Amérique, l’URSS, le Royaume-Uni, la Chine, la France, le Pakistan, Israël et la Corée du Nord.

L’Inde possède 40 à 50 têtes actives, le Pakistan 50 à 60 têtes actives et 200 têtes pour Israël.

L’Afrique du Sud, la Lybie et l’Irak ont abandonné leurs programmes nucléaires.

En 1976, la Syrie a entrepris le développement d’un programme nucléaire civil avec l’assistance de l’Agence internationale de l’énergie atomique.

L’Algérie et l’Arabie Saoudite sont soupçonnées de vouloir développer un programme nucléaire.

WikiLeaks qui a décidé de diffuser la fuite d’informations a publié, à Londres, le jeudi 9 décembre 2010 des révélations selon lesquelles la Birmanie construirait secrètement une installation en pleine jungle pour la fabrication d’armes nucléaires avec l’aide et la collaboration de la Corée du Nord. L’Ambassade américaine à Rangoun en Birmanie s’en douterait depuis le début des années 2000.

La course à l’armement se poursuit et pour réduire la prolifération de ces armes, d’autres Accords ont été signés dont celui de 1972 et 1979 entre les Etats-Unis d’Amérique et l’URSS, Accord baptisé « Strategic Arms Limitation Talks » (SALT). Cet Accord fixe les plafonds aux armes stratégiques offensives.

Un autre Accord signé en 1991 et en 1993, le « Strategic Arms Reduction Treaty (START) » impose la réduction des arsenaux nucléaires de l’URSS et des Etats-Unis d’Amérique.

Le 8 décembre 1987, les Etats-Unis d’Amérique et l’URSS signent le « Traité de Washington » pour détruire tous les missiles soviétiques et américains de portée intermédiaire stationnés en Europe.

Bien que des Accords soient conclus régulièrement pour réduire la prolifération du nucléaire, les avantages de cette découverte sont mis en avant par beaucoup de personnes.

Ainsi, il réduirait la dépendance énergétique puisqu’il produit moins de gaz carbonique que les autres systèmes dont la source de production est issue de centrales thermiques à combustible fossile tels que le pétrole et le charbon.

Les réacteurs nucléaires produisent en moyenne, environ 18 % de l’électricité mondiale ou 7 % de l’énergie primaire.

Pour les défenseurs du nucléaire, ce système respecte mieux l’environnement et participe à l’avancée de la médecine par l’administration d’éléments radioactifs à des fins diagnostiques ou thérapeutiques.

Quant aux détracteurs du nucléaire, non seulement les investissements pour faire fonctionner une centrale nucléaire sont très élevés de l’ordre de 1,5 milliards d’Euros par unité de 1000 MW ou 983 milliards 935 millions 500 mille Francs CFA mais la radioactivité des déchets produits par les centrales est très élevée et a une longue durée de vie.

De même, ils craignent que les armes nucléaires détenues par les neufs (9) puissances nucléaires soient utilisées par ceux-ci en cas de guerre et par des pays qui ne les détiennent pas officiellement.

Il est évoqué aussi les accidents nucléaires dont la catastrophe de Tchernobyl en Ukraine le 22 avril 1986 et qui a fait de nombreux morts.

Récemment, le 11 mars 2011, il y a eu un autre accident nucléaire à Fukushima à Okuma au Japon.

Ainsi, l’ancien Chef d’Etat-major des Forces armées russes,le General Ivashov dans son ouvrage intitulé « Iran : the Threat of a Nuclear War » ou « Iran : menace de guerre nucléaire » exhorte la population terrestre à se lever contre l’usage du nucléaire. Il expose les dangers de l’utilisation d’une arme nucléaire comme suit : « Au cours d’une explosion nucléaire, environ 90% de l’énergie est relâchée en moins d’un millionième de seconde. Il s’agit principalement d’une vague de chaleur et d’une onde de choc, qui produisent les dégâts les plus impressionnants. Les fragments de la fission d’éléments lourds les plus importants sont les radioéléments (atomes radioactifs) qui se dégradent en émettant des particules gamma. La période (durée de demi-vie) de ces éléments peut aller de quelques jours à plusieurs milliers d’années. Un facteur important dans la contamination, est le fait que ces particules pénètrent dans le corps par la respiration, l’alimentation, etc. et s’intègrent dans les tissus. Si cela se produit, les risques de dommages biologiques par les radiations ionisantes sont multipliés. La menace la plus sérieuse est probablement celle du Césium 137, un émetteur de radiations gamma avec une période de 30 ans. C’est une source de radiation majeure dans les retombées nucléaires, et comme il joue un rôle dans la chimie du potassium, il est facilement absorbé dans le sang des animaux et des humains et peut être incorporé aux tissus. D’autres contaminants sont le Strontium 90, avec une période de 28 ans, et l’Iode 131 avec une période de seulement 8 jours. Le Strontium 90 suit la chimie du calcium, il est ainsi incorporé dans les os et les dents, spécialement chez les jeunes enfants qui ont reçu du lait de vaches ayant absorbé des fourrages contaminés. L’iode 131 est une menace similaire pour les enfants à cause de sa concentration dans la glande thyroïde. En addition, le Plutonium 239, fréquemment utilisé dans les explosifs nucléaires est assimilable dans les os comme le Strontium 90, il peut aussi se loger dans les poumons où ses radiations locales intenses peuvent causer des cancers ou d’autres dommages. Il se dégrade en émettant des radiations alpha (noyau d’hélium) et possède une période de 24 000 ans. Suite à l’extension de la puissance explosive par la fusion de l’hydrogène, deux autres radioéléments: le Tritium ayant une période de 12 ans et émettant des radiations bêta, et le Carbone 14 émettant les même radiations, mais avec une période de 5730 ans. Tous deux s’intègre facilement dans le cycle alimentaire et s’incorporent à la matière organique. Deux types de dommages par radiation peuvent se produire: des dommages corporels, principalement leucémie et cancers de la thyroïde, des poumons, des os, et de l’intestin. Et les dommages génétiques, naissances anormales, maladies dégénératives dues à des dommages aux gamètes des parents, troubles du développement physique et mental. »