L’octroi de crédit à risque aux particuliers américains est à la base de la crise financière de 2008.
En 2001, Alan Greenspan, Président de la Réserve Fédérale américaine (FED), banque centrale américaine de 1987 à 2006, baisse onze (11) fois le taux directeur de la FED pour faire face aux risques de récession aux Etats-Unis d’Amérique après la panique des marchés boursiers née des attentats du 11 septembre 2011.
Le Président de la FED a trouvé que pour stimuler les ménages à consommer, il fallait diminuer les taux d’intérêts des crédits.
Les taux d’intérêts sont donc passés à 1 % de juillet 2003 à 2004, le taux le plus bas de la FED depuis 1954 et pour en profiter, les spécialistes financiers américains ont inventé toutes sortes de produits.
Entre les années 2005 et 2006, pour inciter les ménages américains à consommer leurs produits, ces financiers ont mis au point un produit risqué appelé « subprimes ».
Les « subprimes » sont des crédits de types hypothécaires accordés aux ménages de revenus modestes, tout en sachant que la capacité d’emprunt de ceux-ci ne permettrait pas de rembourser l’emprunt.
Les spécialistes de la finance, qui savent que la haute classe américaine dispose de moyens financiers pour s’offrir des véhicules, maisons et autres biens matériels, se sont rabattus sur la classe moyenne mais , très vite, la classe moyenne a trouvé satisfaction et la clientèle a commencé à faire défaut.
Ces spécialistes des produits financiers ont été obligés de s’intéresser à la population pauvre des Etats-Unis d’Amérique et avec des techniques marketings comme « Tout le monde peut participer à la fête, accéder à la propriété, même les plus pauvres. Le rêve américain se réalise », ils ont appâté cette classe sociale.
Evidemment pour acquérir ces biens immobiliers, les plus pauvres devraient s’endetter et comme le dit un adage, « à gros risque, gros intérêt », les contrats renfermaient une clause risquée.
Ainsi, bien que l’intérêt de la dette ne fût pas élevé, le taux était quant à lui variable et lorsque le taux d’intérêt de la FED augmente, la charge de la dette augmente aussi. Cette disposition écrite en petits caractères au bas de la page du contrat n’a pas attiré l’attention des souscripteurs.
Dans la concurrence effrénée à la rentabilité, les banques ne se sont pas méfiés également, surtout que pour rendre présentables ces produits financiers, les financiers les ont noyé parmi d’autres titres moins risqués et le tour étant joué, les banquiers les ont acheté.
Malheureusement, une inflation survient aux Etats-Unis d’Américaine et pour lutter contre celle-ci, Alan Greenspan, Président de la FED remonte les taux d’intérêt 17 fois.
Or, conformément aux dispositions du contrat, lorsque le taux d’intérêt de la FED connait une hausse, la charge de la dette augmente aussi et le taux des emprunts a donc augmenté dix-sept fois (17) fois.
Le système s’est donc emballé et puisque les emprunts comportaient une clause hypothécaire qui permettait aux banquiers de saisir les maisons des personnes incapables de payer leurs dettes, ces américains se sont retrouvés à la rue.
Il est important d’indiquer que quatre (4) facteurs ont aggravé et généralisé la récente crise financière.
Il y a en premier lieu, la titrisation des crédits hypothécaires. Beaucoup d’investisseurs à travers le monde ont transformé les crédits hypothécaires à risque en actions afin de bénéficier des taux de rendement élevés qui avoisinaient les 35% mais avec la chute du prix de l’immobilier, la valeur de ces actions a chuté.
La baisse exagérée des taux d’intérêt des emprunts a été la deuxième cause de l’aggravation de la crise puisque les américains ne prenaient plus soin de contrôler les produits qui leur étaient proposés.
La troisième cause de l’aggravation de la crise est la spéculation en matière immobilière. Cette spéculation a contribué à la chute du prix de l’immobilier aux Etats-Unis à travers les fluctuations de prix qui, très souvent, ne reflétaient pas la réalité.
Enfin, le refus des banques de s’accorder des prêts et de s’entre-aider comme elles le faisaient auparavant a créé un manque de liquidités et provoqué la fermeture de certains établissements.
Les banques ont refusé de s’épauler parce qu’elles ignoraient le niveau des valeurs « titrisées » par les autres banques. La titrisation est un montage financier qui consiste à émettre des titres adossés à un panier d’actifs, le plus souvent des créances.
Le 15 septembre 2008, la 4ème banque d’investissement de Wall Street, basée aux Etats-Unis d’Amérique, la « Lehman Brothers » a déclaré faillite.
Egalement, la structure bancaire « Merrill Lynch » a été reprise pour 50 milliards de Dollars ou 25 billions 943 milliards 10 millions 478 mille 582 Francs CFA par une banque américaine, la « BanK of America ».
La crise financière de 2008 a fini par s’internationaliser.
Les Chefs d’Etat et les éminents hommes des Finances ont proposé, pour la résolution de la crise financière, la régulation des banques, la maîtrise des spéculations et l’interdiction des paradis fiscaux.
En attendant la prise de ces mesures générales, chaque Etat a cherché tant bien que mal à sauver ses Institutions financières.
Les Etats-Unis d’Amérique ont mis 700.000.000.000 de Dollars ou 363 billions 281 milliards 223 millions 245 mille 350 Francs CFA dans le circuit financier américain.
La Grande Bretagne a nationalisé et injecté 72.000.000.000 d’Euros ou 37 billions 359 milliards 337 millions 772 mille 875 Francs CFA pour sauver une de ses plus grandes banques, la « Northern Rock ».
L’Allemagne a secouru sa banque « IKB Deutsche Industriebank ».
Le site Internet « www.Finmarks.com » réalisé par des professionnels des marchés financiers donne quelques conseils pour éviter les crises financières.
En premier lieu, ils demandent que l’on rétablisse la confiance par l’amélioration de la transparence qui passe par la réforme du marché de la titrisation, l’encadrement des agences de notation, l’amélioration de la communication financière, l’encouragement des comportements responsables par une politique d’incitation adaptée et l’instauration de la régulation à tous les agents de la sphère financière.
En deuxième lieu, ces experts financiers souhaitent que soit renforcé la stabilité financière par l’atténuation du caractère pro-cyclique de la réglementation à travers le ratio de solvabilité, la normalisation de la valorisation et des principes comptables, la préférence de la liquidité des agents bancaires et non bancaires et le renforcement de la stabilité financière.
Ensuite, ils demandent de prévoir le risque systémique par l’extension du champ de la régulation c’est-à-dire le renforcement de la régulation externe, la coordination des autorités de surveillance aux niveaux national et supra-national, l’amélioration des réactivités et le maintien du pouvoir d’intervention des autorités de surveillance.
Enfin, pour eux, réglementer ou interdire les ventes à découvert et organiser le fonctionnement des marchés de dérivés permettront de prévenir le risque systémique et organiser le fonctionnement des marchés.