La Bourse, lieu de rencontre de l’offre et de la demande, a vu le jour en Hollande en 1602 avec la « Dutch East India Company ».
La cotation des actions et obligations a été possible à Londres à partir de 1688.
La Bourse est apparue en France en 1724.
La Bourse des Revenus et Valeurs Mobilières (BRVM) pour l’Afrique de l’Ouest a démarré ses activités le 16 septembre 1998 et travaille pour huit (8) pays, le Bénin, le Burkina-Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée Bissau, le Mali, le Niger, le Togo et le Sénégal.
Il existe deux sortes de Bourse, la « Bourse de commerce » où s’échangent les marchandises et la « Bourse de valeurs », lieu d’échangesdes titres financiers.
Tout comme dans les marchés de marchandises où les prix se négocient entre commerçants et consommateurs, à la « Bourse des valeurs », ce sont les titres financiers appelés encore valeurs mobilières qui se négocient.
Ces titres qui sont transmissibles et négociables produisent en principe des gains ou revenus.
Ils sont composés des actions, des obligations, des certificats d’investissement, des bons de souscriptions, des options, des warrants et bien d’autres notions fabriquées par les financiers.
Les plus connus, les actions et les obligations sont, pour le premier cité, une part du capital d’une entreprise conférant la qualité d’actionnaire à son détenteur et une part d’emprunt pour les obligations.
Les raisons de l’introduction d’une entreprise en bourse sont diverses mais la principale raison est d’ordre financière car, l’entreprise qui décide de s’introduire en Bourse recherche des ressources pour financer ses projets, réduire son endettement ou « liquidifier » la situation de ses anciens actionnaires qui souhaitent sortir du capital de l’entreprise.
Vient immédiatement en seconde position, le désir de notoriété de l’entreprise cotée en Bourse car pour ces entreprises, le fait d’être présent en Bourse les rend crédibles devant leurs partenaires actuels ou à venir.
De plus, une entreprise cotée en Bourse offre une visibilité nette de sa gestion.
Enfin, la « Bourse des valeurs » constitue un moyen pour internationaliser ses activités.
Pourtant, les critères d’accès à une « Bourse des valeurs », exigent la réunion de conditions jugées « exorbitantes » par les petites entreprises en pleine expansion.
En France, il existe certes trois (3) marchés mais ces marchés ne sont pas à la portée de toutes les entreprises.
Le « Premier marché » est réservé aux entreprises qui ont ouvert au moins 25 % de leur capital au public et ont une capitalisation boursière c’est-à-dire la valeur boursière des capitaux propres de l’entreprise supérieure ou égale à 1.000.000.000 d’Euros ou 655 milliards de Francs CFA.
Les valeurs au sein de ce premier marché concernent le CAC 40 qui regroupe les quarante (40) valeurs les plus cotées en France. Du fait de l’importance de ces valeurs, elles sont mises à jour toutes les trente (30) secondes.
Le « Second marché » regroupe les valeurs des Petites et Moyennes Entreprises (PME) mais il faut une capitalisation boursière de 100.000.000 d’Euros ou 65 milliards 595 millions 700 mille Francs CFA et l’ouverture au public de 10% au moins du capital.
Le « Nouveau marché » est réservé aux valeurs en croissance et pour en faire partie, il est exigé des fonds propres d’au moins 1.500.000 Euros ou 983 milliards 935 millions 500 mille Francs CFA, la diffusion des titres dans le public de 20 % du capital au moins et la mise à la disposition de l’introducteur d’un nombre minimal de titres pour assurer la liquidité du titre.
La « Bourse des valeurs » de l’Afrique de l’Ouest, la BRVM comprend, quant à elle, trois (3) compartiments.
Le « Premier compartiment » impose une capitalisation boursière de plus de 500 millions de Francs CFA, une marge nette de 3 % sur le chiffre d’affaires des trois (3) dernières années, cinq (5) années de comptes certifiés, la signature d’un contrat d’animation de marché et la diffusion dans le public de 20% au moins de son capital. Dès son introduction en bourse, l’investisseur prend l’engagement de publier les estimations semestrielles de ses chiffres d’affaires et les tendances de ces résultats.
Le « Second compartiment » exige une capitalisation boursière de plus de 200 millions de Francs CFA, deux années de comptes certifiés, l’engagement de signer un contrat d’animation de marché et la diffusion dans le public d’au moins 20% de son capital dans un délai de deux ans et 15% en cas d’introduction par augmentation de capital.
Le « Troisième compartiment » est le compartiment obligataire et titres de créance. Ce dernier compartiment est accessible aux emprunts obligataires qui ont un nombre minimal à l’émission de 25.000 titres et une valeur nominale minimale d’émission de 500 millions de Francs CFA.
Lorsque le marché est déterminé, il est primordial pour l’entreprise désireuse de rentrer en Bourse de choisir son mode d’introduction qui peut se faire de cinq (5) façons, par OPF, OPM, OPO, Cotation Directe et Placement Garanti.
L’Offre à prix Ferme (OPF) est le mode d’introduction en Bourse où l’ordre est donné avec un prix de cession des titres fixés d’avance et les ordres d’achat exécutés à ce cours d’introduction.
L’Offre à Prix Minimal (OPM) signifie que les offres d’achat ne deviennent recevables que s’ils se rapprochent du prix minimal fixé.
L’Offre à Prix Ouvert (OPO) est l’ordre par lequel l’émetteur de l’offre propose une fourchette de prix aux entreprises intéressées, sauf que, même si ces entreprises sont autorisées à modifier le prix proposé, le prix définitif ne sera fixé qu’après réception de tous les ordres.
La Cotation directe admet que l’écart entre le premier cours et le prix d’offre soit limité à 10%.
Enfin, le Placement Garanti porte sur les investisseurs institutionnels. Ce placement n’oblige pas la garantie de l’équité de la répartition des titres.
Par exemple, l’entreprise Loidici cotée en Bourse décide de vendre certaines de ses actions à un prix déterminé.
Informée de cette initiative, Madame Kouadjané se propose d’acheter une part de ces actions.
Elle dispose de trois (3) possibilités qui sont la gestion libre de son portefeuille boursier, la gestion assistée ou la gestion déléguée.
La « gestion libre du portefeuille boursier » est celle où Madame Kouadjané gérera et construira son portefeuille d’actions. Son Conseiller exécutera ses ordres. Le Conseiller achètera et vendra ce que Madame Kouadjané lui transmettra au prix qu’elle aura fixé à l’achat comme à la vente.
La « gestion assistée » est la gestion du portefeuille boursier où un professionnel de la Bourse conseillera Madame Kouadjané pour les achats et ventes à exécuter, libre à elle de suivre ou non ses conseils puisque la décision finale appartiendra à Madame Kouadjané.
Enfin, la « gestion déléguée» consiste pour ceux qui ont un gros portefeuille d’actions de faire appel à une société de gestion spécialisée telle une banque pour gérer leur portefeuille. Ce professionnel des finances aidera son client de manière très professionnelle. Certes, cette option revient chère mais elle a l’avantage d’assurer la sécurité du client.
Aujourd’hui, www.boursorama.com, www.fortuneo.fr et www.disnat.com sont des sites internet qui permettent d’acheter ou de vendre des titres financiers en ligne via Internet ; Ceci, en traitant avec un Courtier rattaché à une banque.
Or, auparavant, les séances à la Bourse ne se faisaient qu’à la « criée ».
En France, les agents de change négociaient les actions autour de la « corbeille » du Palais Brongniart où les agents de change qui empruntaient des titres ou prêtaient de l’argent criaient : « Je me reporte » et ceux qui prêtaient les titres ou empruntaient de l’argent criaient : « Je me fais ».
Le « Coteur », présent aux séances boursières était chargé d’équilibrer les offres et les demandes.
A cette époque, la Bourse n’avait aucune influence sur l’économie des pays.
Ainsi, le 28 octobre 1966, lors d’une conférence de presse à l’Elysée le général de Gaulle s’est moqué de la Bourse en disant : « La Bourse, ça va, ça vient, mais ça n’a aucune influence sur l’action du gouvernement. »
Mais depuis 1971 où l’outil informatique a fait son entrée à la Bourse des valeurs, les cris incessants ont certes cessé mais la Bourse et les agences de notation peuvent faire fondre l’économie des pays.
Le déroulement d’une séance à la Bourse dépend du groupe de cotation auquel appartient chaque valeur c’est-à-dire du mode de fixation des cours.
Les titres sont rassemblés en fonction de leur liquidité et ils sont négociés au « fixing » ou en « continu ».
La « Cotation au fixing » est réservée aux actions moins actives ou actions qui ont un faible volume de transaction. Elle concerne les valeurs les moins liquides. Cette cotation impose la réunion des ordres de ventes et d’achats dans un carnet appelé « carnet d’ordres ».
Les ordres sont négociés une ou deux (2) fois par jour à 11H30 et 16H pour établir un cours correspondant à la volonté du plus grand nombre de personnes.
Le « carnet d’ordres » propose les cinq (5) meilleures offres à la vente et à l’achat sur une action.
Le « carnet d’ordres » se présente sous forme de tableau à deux (2) grandes colonnes ; La colonne « Achats » et la colonne « Ventes ».
Par exemple, les titres peuvent être présentés comme suit :
Colonne Achats :
1°) 1.100 titres à 104 F (a) ;
2°) 700 titres à 103 F (b) ;
3°) 250 titres à 102 F (c).
Colonne Ventes :
1°) 1.000 titres à 103 F (d) ;
2°) 750 titres à 104 F (e) ;
3°) 1.600 titres à 106 F (f).
Pour équilibrer les offres, le « carnet d’ordres » a un cours appelé « cours d’équilibre » ou « cours limite ». Dans le présent exemple, le cours d’équilibre est de 104 F. L’application du cours limite signifie que si les actions proposées à 104 F sont épuisées, les actions ne pourront plus être vendues à ce jour de négociation.
En analysant le « carnet d’ordres », l’on voit que dans la colonne « Achats » au point (b), il y a 700 titres qui sont proposés à 103 F et dans la colonne « Ventes», point (d), 1.000 titres peuvent être vendus à 103 F.
Il sera donc déduit des 1000 titres, 700 actions pour 103 F.
Il restera 300 titres pour 103 F.
Dans la colonne « Achats » au point (a), il y a 1.100 titres qui peuvent être achetés à 104 F mais il y a 300 titres restants qui peuvent se vendre à 103 F.
Puisqu’il y a des titres proposés à 103 F, les 300 titres seront vendus à 103 F.
L’on aura donc 300 titres à 103 F et il restera 800 titres à vendre à 104 F. Cependant, les titres proposés à 104 F ne concernent que 750 (e) titres.
Les autres 50 titres resteront dans le « carnet d’ordres » et si aucune transaction ne se fait au coût de 104 F, la valeur ne sera pas cotée ce jour.
La « Cotation en continu » concerne les valeurs du « Premier marché » c’est-à-dire les valeurs les plus liquides, le cours est fixé en permanence et sans interruption de 9H00 à 17H30.
Durant toute cette période, les acheteurs et les vendeurs de titres financiers se rencontrent pour échanger leurs titres. La cotation se fait suivant les heures d’arrivée des titres dans le système informatique. Cela n’influence donc pas l’ordre d’exécution des ordres présents dans le carnet d’ordres.
La limite de la fluctuation des valeurs est de 10 %, puis 5% et enfin 5 % pour la « Cotation en continu A» et 5 %, puis 2,5 % et 2,5% pour la « Cotation en continu B ».
De manière pratique, une séance à la Bourse de Paris débute à 7H15 mais à cette heure, aucune transaction n’est permise.
En effet, c’est à partir de 7H15 que les offres s’accumulent dans le système informatique de la Bourse de Paris et en fonction de l’offre et de la demande, la Bourse calcule un cours d’ouverture théorique.
De 9H00 à 17H30, les valeurs qui sont cotées en continu sont échangées au fur et à mesure que les ordres arrivent sur le marché.
Pendant cinq (5) minutes, de 17h30 à 17h35, les ordres sont rassemblés dans le « carnet d’ordres » sans possibilité de faire des transactions. Un cours de clôture théorique est établi par la confrontation des différents ordres.
A 17h35, les ordres passés à ce cours de clôture sont exécutés et ceux qui n’ont pas été exécutés restent dans le « carnet d’ordres » et si leur date de validité couvre la séance du lendemain, ils se retrouveront dans le « carnet d’ordres » à l’ouverture sinon ils sont annulés. Une fois la transaction conclue, l’acheteur est tenu d’effectuer le règlement au comptant.
Cependant, il est quelquefois admis que le paiement se fasse en différé c’est-à-dire à la fin du mois. On parle dans ce cas de « Service à Règlement Différé » (SRD).
Pour pouvoir bénéficier du SRD, il faudrait disposer d’une capitalisation boursière d’au moins 1.000.000.000 d’Euros ou 655 milliards 957 millions de Francs CFA avec un volume moyen des échanges quotidiens supérieurs à 1.000.000 d’Euros ou 655 millions 957 mille ou appartenir à l’indice SBF 120, un indice boursier parisien.
Néanmoins, le bénéficiaire du mécanisme SRD ne rentrera en possession des titres qu’après paiement.
Enfin, une autre technique, la technique de l’effet de levier ou la vente à découvert (VAD) permet à l’acheteur de se procurer des titres jusqu’à cinq (5) fois plus d’actions que ce qu’il possède en espèce.
De même, l’investisseur peut vendre les titres qu’il ne possède pas. La contre-valeur de ces titres sera empruntée auprès d’un Courtier moyennant paiement d’une commission.
Les recettes de ces ventes sont conservées dans un compte bloqué et serviront de garantie au Courtier qui a consenti le prêt.
L’effet de levier consiste à acheter des titres « à la marge » c’est-à-dire à crédit. Pour traiter à la marge, l’investisseur fait un dépôt de garantie chez le Courtier auprès duquel il souhaite emprunter les capitaux qui lui permettront d’acheter les titres à crédit.
Le nombre d’actions traités à une Bourse, particulièrement chinoise, américaine et française est très élevé et pour suivre l’évolution de toutes ces valeurs, un échantillon de valeurs représentatives des autres est choisi et est appelé « Indice Boursier ».
L’indice boursier est la représentation de la valeur d’un groupe de titres financiers ou un portefeuille dont l’évolution permet d’apprécier le rendement de ce portefeuille entre deux dates.
Il permet également de comparer les différents marchés boursiers.
Pour obtenir un indice, l’on additionne les capitalisations boursières des sociétés qui composent cet indice et l’on divise la somme obtenue par une valeur constante telle que 100 ou 1000 pour que la valeur de l’indice soit un nombre relativement petit.
Le mode de calcul de l’indice varie d’un point à l’autre.
Une Bourse en baisse ou en hausse est une Bourse qui se réfère à son indice principal.
Les indices boursiers les plus connus sont le CAC 40 pour la France, le Dow Jones, le Nasdaq, le NYSE et le SOX pour les USA, le Nikkei pour le Japon ; l’indice DAX pour l’Allemagne ; les indices BRVM composite et BRVM 10 pour l’Afrique de l’Ouest ; l’indice FTSE 100 pour l’Angleterre appelé encore «Footsie » ; l’indice ASX pour l’Australie ; l’indice ATX pour l’Autriche ; l’indice BEL 20 pour la Belgique ; l’indice TSX pour le Canada ; l’indice OMX 20 pour le Danemark ; l’indice IBEX pour l’Espagne ; l’indice HEX pour la Finlande ; l’indice ASE pour la Grèce ; l’indice AEX pour la Hollande ; l’indice ISEX pour l’Irlande ; l’indice MIB 30 pour l’Italie ; l’indice OSEBX pour la Norvège ; l’indice PSI pour le Portugal ; l’indice OM30 pour la Suède et l’indice SMI pour la Suisse.
Au total, s’introduire en Bourse est très risqué car l’on peut gagner gros en une séance et tout perdre à la seconde qui suit avec la fluctuation des cours.
Pour ce faire, quelques directives sont données aux personnes qui souhaitent s’introduire en Bourse.
En premier lieu, il est conseillé de penser « long terme », au moins deux (2) ou trois (3) ans même si des cours spéculatifs peuvent rapporter gros dans un court terme.
D’un autre côté, il est déconseillé d’investir tout son capital dans des valeurs appartenant au même secteur d’activité. Opter pour trois (3) ou quatre (4) secteurs d’activités différents est préférable.
Egalement, l’on ne doit jamais investir à l’aveuglette mais plutôt s’informer sérieusement sur les valeurs, à savoir l’activité de l’entreprise, ses projets, son secteur, le contexte économique et autres informations utiles.
De même, toute personne qui s’introduit en Bourse doit garder son sang-froid parce que la Bourse fonctionne par cycles de baisses puis de hausses et si la vente n’a pas pu se faire lors de la baisse, il est préférable d’attendre que les cours remontent.
Il faudrait aussi ne pas s’attacher à ses actions et veiller à évaluer son niveau de risque avant d’agir.
Il est important aussi de limiter le nombre de lignes et ne pas acheter les actions de vingt (20) valeurs différentes mais se concentrer sur un nombre restreint pour mieux comprendre le mécanisme boursier.
Eviter de suivre la mode en achetant des actions d’un secteur d’activité car la surexposition de certaines valeurs peut faire augmenter leurs cours de façon irrationnelle.
Enfin, la personne qui veut donner des ordres de Bourse doit être claire et précise pour ne pas qu’il y ait des ambiguïtés avec l’intermédiaire financier.