CHRISTIAN IACONO

Après deux décennies de procédure et 16 ans passés en prison au total, l’ex-maire de Vence, que son petit-fils a longtemps accusé de viol avant de se rétracter, a été acquitté.

Près de vingt ans après le début de l’affaire, Christian Iacono a été acquitté ce mercredi à par les assises du Rhône.

Après trois heures de délibéré, les jurés n’ont pas suivi l’avocat général, Jean-Paul Gandolière, qui s’était dit convaincu de la culpabilité de l’ex-maire de Vence, en dépit des rétractations de son petit-fils, Gabriel.

Le magistrat n’avait toutefois requis aucune peine, laissant le juré libre de son jugement.

Mercredi matin, la défense de Christian Iacono avait «supplié» la cour de lui «restituer son honneur» en le déclarant «innocent».

C’était la troisième fois que l’homme de 80 ans comparaissait devant les assises, après ses condamnations en 2009, puis en appel en 2011.

Christian Iacono a toujours clamé son innocence.

Il y a un an, le 18 février 2014, l’ancien élu des Alpes maritimes voyait enfin le jour après 14 ans de «calvaire».

Il venait d’obtenir devant la Cour de révision l’annulation de sa condamnation à neuf ans de prison.

La procédure est rarissime en France.

Depuis 1945, seulement huit condamnés pour des crimes ont été acquittés au terme d’une procédure de révision, dont une seule fois, en 2011, dans une affaire sexuelle.

L’affaire avait connu un rebondissement spectaculaire en mai 2011: Gabriel s’était subitement rétracté dans un courrier au parquet de Grasse, demandant pardon à son grand-père.

« Je n’ai pas menti. J’y croyais vraiment »

Les faits étaient censés s’être déroulés entre 1996 et 1998 dans la villa de Christian Iacono, à Vence, alors que Gabriel avait entre cinq et huit ans. Christian Iacono avait été condamné en 2009 par la cour d’assises des Alpes-maritimes, une peine confirmée en appel par les assises des Bouches-du-Rhône deux ans plus tard.

Les accusations de son petit-fils ont valu au total à Christian Iacono seize mois de prison en quatre séjours, avant sa libération le 5 avril 2012.

«Personne ne m’a poussé à l’incriminer. Pour autant je n’ai pas menti. J’y croyais vraiment», a expliqué lors de ses rétractations Gabriel qui avait entamé en février 2012 une grève de la faim devant le palais de justice de Grasse avant d’être finalement entendu par le parquet.

Devant la Cour de révision, il avait demandé «pardon» à son grand-père après avoir expliqué, lors d’un supplément d’information consécutif à ses rétractations, qu’il avait menti, petit, «pour attirer l’attention» et réunir ses parents autour de lui.

Il expliquait aussi avoir «été convaincu par les divers médecins de la réalité de (ses) propres mensonges jusqu’au premier procès».

Lors du second procès, il avait ressenti «des doutes», sans oser «les formuler à haute voix» en présence de ceux qui l’avaient soutenu jusque-là.

Philippe Iacono, son père, ne croit pas aux rétractations de Gabriel. «Mon intime conviction est qu’il a vécu un viol et un abus sexuel, pour moi c’est une certitude, il a tous les stigmates de la victime d’abus sexuel, a-t-il témoigné lundi sur RTL.

Il a dénoncé aussi un autre vieux monsieur à un moment.

Est-ce qu’il a été violé par mon père ou par quelqu’un d’autre ?

C’est la seule part de doute éventuel qu’on puisse laisser dans cette affaire.»

Selon Cécile Esmengiaud, fille de Christian Iacono et tante de Gabriel -qui a été entendue comme témoin à Lyon-le jeune homme a «commencé à se reconstruire».

Il n’a plus aucune relation avec son père Philippe lui-même toujours été en conflit avec le sien.

Source : www.parismatch