04 – MAÎTRE GISELE HALIMI

Gisèle Halimi est une avocate franco-tunisienne qui a marqué le XXème siècle.

« C’est une combattante de l’universel » – B. Stora.

Combattante, c’est peu de le dire…et ce, depuis son plus jeune âge. Pour commencer, elle a fait une grève de la faim pour ne plus avoir à faire le lit de son frère. À 15 ans, elle a refusé un mariage arrangé pour finalement être autorisée à suivre sa scolarité en France, dont elle sortira avocate en 1949.

Lutte pour la libération de la femme par la libéralisation de l’avortement et la criminalisation du viol, pour la cause des militants nationalistes algériens, la cause anticolonialiste, la peine de mort, cette femme politique franco-tunisienne est sur tous les fronts.

Elle a permis la médiatisation, avec Simone de Beauvoir, de l’affaire Djamila Boupacha, torturée et violée en détention par des soldats français. Ainsi, elle a dénoncé ces pratiques au moment de la guerre d’Algérie.

Elle est aussi la seule avocate signataire du manifeste des 343 en 1971. Par la suite, elle a également fondé le mouvement Choisir la cause des femmes, aux côtés de Simone de Beauvoir, mais aussi de Jean Rostand.

Son procès le plus connu reste l’affaire Bobigny, qui a permis l’acquittement de trois des accusées et un sursis pour la quatrième, et a contribué à l’évolution du droit français vers la loi Veil sur la dépénalisation de l’IVG en 1975, portée par Simone Veil.

Resté dans l’ombre, son combat – basé sur la stratégie de défense médiatisée – pour deux jeunes victimes de viol collectif en 1978, a contribué à l’adoption d’une loi en 1980 définissant clairement l’attentat à la pudeur. Le viol a alors été reconnu comme un crime et non plus comme un délit.

Elle exerce aussi plusieurs fonctions à l’UNESCO, notamment comme ambassadrice de la France. De même à l’ONU, en tant que conseillère spéciale de la délégation française à l’Assemblée générale, ou encore rapporteuse pour la parité entre hommes et femmes dans la vie politique.

Indignée dès son plus jeune âge, cette rage, cette force sauvage que Ziza Taïeb – de son vrai nom – décrit avoir eu en elle, a permis une grande avancée dans les droits des femmes.

« L’avocat doit quelquefois se lever contre les lois elles-mêmes, qui bien que régulièrement promulguées, sont des lois injustes […] » – G. Halimi.

Source : www.pamplemousse-magazine.co