NELSON MANDELA DE L’AFRIQUE DU SUD

Nelson Mandela est né le 18 Juillet 1918 à Umtata en Afrique du sud, de Gadla Henry Mphakanyiswa, Chef de l’ethnie Xhosa et de Nosekeni Fanny.

Le nom « Madiba » que porte Mandela provient de son clan royal et est un signe de respect.

Leprénom « RolihlahlAa » signifie « Extraire une branche d’un arbre » ou « Fauteur de troubles ».

De ses 13 frères et sœurs, il est le seul à avoir été scolarisé.

Ainsi, à 7ans, il prend la route de l’école britannique et se présente devant son institutrice, Miss Mdingane sans se soucier de ses habits qui reflètent la pauvreté dans laquelle il vit car, bien que son père soit issu d’une famille royale du peuple « Thembu », il n’est pas riche et n’a pas les moyens d’acheter la culotte anglaise exigée par l’école.

Son père a donc découpé l’un de ses vieux pantalons pour faire la tenue de Mandela et ce dernier raconte comment cela s’est fait : « Mon père prit ensuite un morceau de ficelle pour resserrer cette culotte à la taille beaucoup trop ample pour moi. Je devais avoir l’air ridicule dans cet accoutrement, mais j’étais néanmoins
très fier. »

En 1927, alors que Mandela n’a que 9 ans, son père décède et Jongintaba Dalindyebo, Chef suzerain du peuple Thembu, devient son tuteur.

Au collège Clarkebury Boarding Institue, Nelson Mandela obtient, à l’âge de 16ans et seulement en deux ans au lieu de trois ans, son « Junion Certificate » (BEPC).

Il sort diplômé de l’école Healdtown de Fort Beaufort dans la province du Cap-Oriental en Afrique du Sud où il passe avec succès son Baccalauréat en Arts mais il est renvoyé après avoir défendu une employée de race noire qui se faisait battre à coups de pieds et de poings par un intendant blanc.

Il s’inscrit à l’université de Fort Hare, la seule université de Droit qui accepte les gens de race noire en Afrique du Sud et au cours de sa deuxième année, sans son consentement, il est élu membre du Conseil Représentatif des Etudiants (CRE).

Les membres du CRE exigent de la direction de l’université qu’elle améliore la nourriture et augmente les pouvoirs du CREet en l’absence de réponse positive, Nelson Mandela et cinq autres membres du CRE démissionnent.

Malgré le boycott des secondes élections, Nelson Mandela et ses compagnons sont réélus pour diriger le CRE.

Une seonde fois, Nelson Mandela demandent à ses camarades de démissionner de cette structure et face au refus de ces derniers, Nelson Mandela démissionneseul.Le principal de l’université le renvoie de l’université tout en lui donnant la possibilité de revenir s’il acceptait d’intégrer le CRE.

Nelson Mandela refuse et quitte Fort Hare.

Son tuteur, fâché, tente d’arranger un mariage. Il lui choisit une femme, paie la « lobola » c’est-à-dire la dot et fixe la date de la célébration du mariage.

En apprenant cette nouvelle, Nelson Mandela prend la fuite la nuit et se réfugie à Johannesburg dans le Township d’Alexandra situé au Nord-est de l’Afrique du Sud. Il trouve un travail dans une mine mais lorsque l’employeur apprend qu’il est le fils du Régent, il le licencie.

Nelson Mandela fait la connaissance d’Albertina Totiwe, élève infirmière au General Hospital, une fille de la région de Transkei, sa région natale. Malheureusement, il apprend que l’élue de son cœur, est la fiancée de Walter Sisulu,un activiste anti-apartheidâgé d’une trentaine d’annéesqui dirige une agence immobilière spécialisée dans les propriétés des noirs.

Nelson Mandela arrête de faire la cour à Albertina Totiwe, fait d’elle sa marraine et aménage chez les Sisulu.

Walter Sisulu le met en contact, pour un stage, avec Lazar Sidelsky,un avocat sud-africain libéral et tout en étant stagiaire, Nelson Mandela poursuit ses études de droit.

Il s’inscrit ensuite, pour des cours du soir, à l’université du Witwatersrand de l’Afrique du Sud et obtient son diplôme en 1942.

Nelson Mandela fait la connaissance, en 1942, d’Evelyn Ntoko Mase, une élève infirmière née le 18 mai 1922 à Ngcboen Afrique du Sud. Nelson Mandela parle-t-elle : « …Jeune fille belle et calme qui arrivait de la campagne»

Follement amoureuse de Nelson Mandela, Evelyn Ntoko Mase dit : « …Je l’ai aimé dès que je l’ai vu (…) Tous ceux que nous connaissions nous disaient que nous formions un beau couple… »

Nelson Mandela et Evelyn Ntoko Mase s’installent chez Kate, la sœur d’Evelyn, qui vit déjà avec son mari et ses deux enfants dans un trois-pièces.

En 1944 à Johannesburg, Nelson Mandela âgé de 26 ans épouse Evelyn Ntoko Mase de 22 ans.

Témoin du système ségrégationniste en Afrique du Sud et influencé par la résistance non-violente d’Indira Gandhi qui a débuté son mouvement en Afrique du Sud, Nelson Mandela décide par la méthode de la non-violence de lutter pour mettre fin à l’apartheid.

Le 2 avril 1944, Nelson Mandela, Anton Lembede, Walter Sisulu, Oliver Tambo et Ashby Mda créent la ligue de la jeunesse de l’ANC, « African National Congress Youth League » ou « Ligue de la jeunesse de l’ANC ».L’ANC est un parti politique qui a été créé le 8 janvier 1912 par des représentants de différentes églises sud-africaines pour lutter contre les discriminations raciales et l’oppression de la minorité blanche.

Le 23 février 1945, le couple Mandela donne naissance à leur premier enfant, et le baptisent Madiba Thembekile Mandela dit Thembi,en hommage au peuple Thembu.

Le couple Mandela aménage, en1946,à Orlando West dans la municipalité de Johannesburg,dans une petite maison qui porte le numéro 8115.

Makaziwe Mandela dite Maki, le deuxième enfant de Nelson Mandela voit le jour en 1947 mais, de constitution fragile, elle meurt 9 mois après.Avec le décès de son enfant et la venue inattendue au pouvoir du Parti national (PN) qui a remporté les élections législatives du 26 mai 1948 et qui fait la promotion officielle de l’apartheid, Nelson Mandela passe le plus grand de son temps dans les locaux de l’ANC et déserte donc son domicile.

Le 26 juin 1950, Makgatho Mandela, un autre enfant de sexe masculin de Nelson Mandela et Evelyn Ntoko MaseMandela naît.

En 1952, Nelson Mandela prend comme associé Oliver Tambo et les deux hommes de loi exercent dans le Cabinet dénommé « Cabinet d’avocats Mandela et Tambo ».

Premiers avocats noirs de Johannesburg, Nelson Mandela et Oliver Tambo prônent la désobéissance des lois injustes et prennent la défense des personnes opprimées. Nelson Mandela dit : « En tant qu’avocat, j’étais quelque peu flamboyant devant les Tribunaux. Je n’agissais pas en tant qu’homme noir dans un Tribunal blanc. Je traitais chacun – qu’il fût noir ou blanc comme un invité de mon Tribunal. Lorsque j’argumentais, je faisais souvent de grands gestes majestueux et mon langage était prétentieux. J’avais aussi recours à des tactiques peu orthodoxes envers mes témoins…. »

Elu en 1952, Président de l’ANC de la région de Transvaal, au nord-est de l’Afrique du Sud,Nelson Mandela et ses compagnons de lutte organise une manifestation contre le système d’apartheidle 6 avril 1952.

Environ 10.000 personnes participent à ce rassemblement mais lerégime d’apartheid réprime les participants et plus de 5.000 personnes sont arrêtées dont Nelson Mandela.

Jugé, il écope de 9 mois de prison avec sursis, est interdit de participer à toute réunion et, il est placé en résidence surveillée à son domicile de Johannesburg.

Bien que privé d’une partie de sa liberté, Nelson Mandela planifie l’ANC en un mouvement clandestin.

En 1953, la cadette des filles de Mandela naît et prend le nom de sa grande sœur décédée des années auparavant, Makaziwe.

Avec les absences répétées de Nelson Mandela pour son militantisme à l’ANC, Evelyn Ntoko Mase avoue plus tard qu’à cette époque, elle avait souhaité que son époux soit régulièrement mis en résidence surveillée par le régime d’apartheid. Elle apprend aussi que son époux entretient des relations extra-conjugales avec des femmes de l’ANC.

Nelson Mandela et une centaine d’autres personnes sont arrêtés en 1953 après leur participation à une manifestation pacifiqueet sont accusés de trahison par le pouvoir d’apartheid mais à l’issue de six années d’instruction, le jugement blanchit Nelson Mandela et ses compagnons de lutte.

Evelyn Ntoko Mase Mandela qui a embrassé la religion de Témoin de Jéhovah entretemps, n’apprécie pas l’engagement de Nelson Mandela à l’ANC qui le pousse à juger et critiquer ; Des attitudes condamnées par sa religion.

En 1955, Evelyn Ntoko Mase Mandela quitte le domicile conjugal et le couple divorce un an après, en 1956. Après leur divorce, Nelson Mandela dit: « Charmante, forte et fidèle, une excellente mère mais elle ne supportait plus mon engagement politique et m’avait posé un ultimatum : choisir entre elle et l’ANC… »

Le 5 décembre 1956, pour non respect des lois d’apartheid, 156 personnes dont Walter Sisulu, Olivier Tambo, Albert Luthuli et Nelson Mandela sont
arrêtés à nouveau.

Libéré, Nelson Mandela épouse Winnie Madikizela en juin 1958 et raconte leur première rencontre : « J’aperçois un jour du coin de l’œil une très jolie jeune femme qui attendait à un arrêt de bus devant le Baragwanath Hospital, proche de Johannesburg (…) J’ai tourné la tête pour mieux la voir, mais la voiture dans laquelle je me trouvais allait trop vite. J’ai gardé l’image de cette femme. J’ai même pensé à faire demi-tour pour l’emmener dans l’autre direction (…) Puis je l’ai retrouvé par hasard à l’occasion d’un procès et j’étais bouleversé par sa présence (…) Elle était ravissante (lorsqu’il l’a invitée dans un restaurant indien près de son bureau), et même le fait qu’elle n’avait jamais goûté au cari et buvait de l’eau sans cesse la rendait encore plus charmante…Winnie a
toujours dit aux gens que je ne l’ai jamais demandée en mariage, mais je lui ai toujours dit que je l’ai fait lors de notre premier rendez-vous et que pour moi, depuis ce jour, la question était réglée… »

Winnie Madikizela, née le 26 septembre 1936 à Bizana en Afrique du Sud, ressortissante sud-africaine, titulaire d’une licence de Relations internationales de l’université du Witwatersrand et première travailleuse sociale noire de Johannesburg dit : «J’ai vu Nelson Mandela pour la première fois au tribunal régional de Johannesburg. Il représentait un de mes collègues qui avait été agressé par la police. J’ai vu un homme très grand, imposant, plutôt intimidant d’aspect (…) Peu après, Nelson m’a téléphoné. Il m’a invitée à déjeuner dans un restaurant indien. […] Le chemin que nous suivions pour regagner la voiture était caillouteux et la bride d’une de mes sandales s’est cassée. Alors, pour m’empêcher de me blesser en marchant pieds nus, il m’a tendu la main amoureusement avant de m’embrasser… »

Nelson Mandela n’offre pas de lune de miel à son épouse parce qu’il n’a pas d’argent et le 4 février 1959, naît leur premier enfant, Zenani Mandela.

Le 21 mars 1960, un massacre baptisé le « Massacre de Sharperville » survient en Afrique du Sud après une manifestation organisée par Robert Sobukwe.

De nationalité sud-africaine et militant de l’ANC depuis 1948, Robert Sobukweabandonne l’ANC en 1958 pour créer, en avril 1959, son propre parti politique, le « Pan African Congress » (PAC) ou « Congrès Panafricain ».

Le PAC exige des sud-africains noirs de se libérer par eux-mêmes afin de gouverner un jour, et non, comme l’ANC le fait, défendre uniquement les intérêts des sud-africains de race noire.

Le PAC considère désormais l’ANC comme un rival et lorsque l’ANC programme des manifestations de défiance au régime d’apartheid à partir du 31 mars 1960, Robert Sobukwe fixe le tien, une semaine avant, le 21 mars 1960.

A la date indiquée, les militants du PAC suivent les instructions de Robert Sobukwe et protestent pacifiquement devant les commissariats après être sortis sans laissez-passer.

Dans le township de Sharpeville, les choses se passent mal.

En effet, les policiers tirent dans le dos des manifestants tuent 69 personnes et en
blessent 186.

Les leaders de l’ANC sont aussi choqués que ceux du PAC et Nelson Mandela qui prône la création d’une branche armée au sein de l’ANC remet la question sur la table.

En 1960, la deuxième fille de Mandela et Winnie Mandela, Zindziswa Mandela-Hlongwane dite Zindzi voit le jour.

Dans la clandestinité, Nelson Mandela part en Algérie en 1960 chez les combattants du FLN de l’Algérie pour prendre des leçons sur la lutte armée.

Ilest créé, la branche armée de l’ANC appelée « Umkhonto we Sizwe » ou « MK » ou « Lance de fer de la nation » et Commandant en chef du MK, Nelson Mandela projettepour le 16 décembre 1961,la première attaque du MK sur les lieux symboliques de l’apartheid.

Jusqu’en 1964, il est dénombré 134 attaques du MK mais lorsque la Police découvre des documents de cette organisation, elle se met à la recherche de Nelson Mandela et plusieurs autres responsables de l’ANC.

Arrêtés et accusés de plusieurs chefs d’accusation dont ceux de sabotage, de trahison et de complot, Nelson Mandela et 7 autres dirigeants de l’ANC sont inculpés en 1963 et condamnés à la prison à perpétuité en 1964.

Le 13 juin 1964, Nelson Mandela est écroué, sous le matricule 466/64 à la prison de Robben Island, au large de la ville du Cap ; Une prison destinée aux personnes jugées dangereuses par le régime l’apartheid.

En prison, Nelson Mandela et ses compagnons se réveillent à 5H30 pour aller effectuer les travaux forcés comme casser des cailloux sans pause jusqu’à 16H.

Les prisonniers n’ont droit qu’à un seul sceau d’eau froide par jour, mangent un petit repas et dorment dans des cellules minuscules.

Nelson Mandela explique comment se présente la prison de Robben Island : « Robben Island –autrefois colonie de lépreux, puis forteresse gardant l’entrée du port du Cap durant la Seconde guerre mondiale, un petit affleurement calcaire, blafard, battu par le vent, pris dans nasse du courant de Benguela, dont l’histoire se résume aux années d’oppression de notre peuple. Ma nouvelle maison… »

En prison, Nelson Mandela continue d’étudier par correspondance et dit : « La prison ne vous vole pas seulement votre liberté, elle essaie aussi de vous déposséder de votre identité (…) C’est par définition un état purement autoritaire qui ne tolère ni indépendance ni individualité (…) Toute demande de livre qui contenait le mot «rouge», même s’il s’agissait du «Petit Chaperon rouge», était rejetée par les censeurs… »

Il écrit beaucoup à Winnie Mandela et en 1970, il lui adresse ce message : « J’ai l’impression que toutes les parties de mon corps, chair, sang, os et âme ne sont plus que de la bile tant mon impuissance absolue à te venir en aide dans les moments terribles que tu traverses me rend amer (…) Quelle différence ce serait pour ta santé et ton moral, ma chérie, pour ma propre anxiété et pour la tension, dont je n’arrive pas à me défaire, si seule¬ment nous pouvions nous voir! Si je pouvais être à tes côtés et t’étreindre, ou si je pouvais ne fusse qu’apercevoir ta silhouette à travers les barbe¬lés qui nous sépareraient inévitablement.»

En 1979, il voit, pour la première fois, depuis son emprisonnement en 1964, Winnie Mandela, son épouse.Surnommée la « mère de la nation », Winnie Mandela est assignée à résidence et n’est autorisée à voir son époux que chaque 6 mois, soit deux fois par an.

En dépit des actes d’intimidation des autorités, Winnie Mandela continue le combat en tenant plusieurs discours contre le régime d’apartheid, soutient haut le nom de « Mandela » qui ne tombe pas dans l’oubli malgré son emprisonnement à perpétuité.

Désorganisés, de nombreux militants de l’ANC s’installent à l’étranger.

En 1982, Nelson Mandela est transféré avec les autres leaders de son Parti à la prison de Pollsmoor pour, selon les dirigeants sud-africains, éviter que Mandela et ses camarades rentrent en contact avec la jeune génération de l’ANC emprisonnée à la prison de Robben Island.

Pendant toute sa détention, Nelson Mandela refuse d’être libéré en contrepartie du renoncement à son combat contre l’apartheid.

Contrairement à cette affirmation, certaines personnes accusent Nelson Mandela d’avoir trahi le combat et négocié sa sortie de prison mais se basant sur les réunions que Nelson Mandela aurait eues avec le régime d’apartheid vers 1980 selon certaines personnes, Olivier Tambo dit : « Les prisonniers ne peuvent pas négocier leur liberté ».

Négociations qui, selon des Observateurs, a fragilisé les actions que l’ANC devrait poser pour les sud-africains noirs.

En 1985, le Président de l’Afrique du Sud, Peter Willem Botha décide d’accorder la liberté conditionnelle à Nelson Mandela s’il renonce à la lutte armée, mais après 21 ans de détention Mandela fait lire par sa fille Zindzi un extrait du message ci-après devant plus 6.000 personnes réunies à Soweto : « …Je chéris ma propre liberté, mais votre liberté à tous est plus importante pour moi… »

En 1969, lorsque son fils Madiba Thembekile meurt dans un accident de la circulation, Nelson Mandela n’est pas autorisé à assister aux funérailles.

En 1988, Oliver Tambo organise un giga concert à Londres au Royaume-Uni.

Ce concert appelé le « Concert de Wembely »a pour but de fêter les 70 ansde Nelson Mandelaet demander la libération du leader sud-africain.

Comme têtes d’affiche,il y a Stevie Wonder, Whitney Houston, Simple Minds, Sting ; Concert qui a entraîné la présence de plus de 70.000 personnes avec près de 500.000 millions de téléspectateurs.

A partir de ce concert, de nombreuses chaînes de télévisions imposent à leurs rédacteurs d’appeler désormais Nelson Mandela dirigeant noir et non plus « Terroriste ».

Après 27ans d’incarcération et à la faveur de l’arrivée de Frederik de Klerk à la présidence de la République de l’Afrique du Sud, Nelson Mandela est libéré le 11 février 1990.

Le 26 juillet 1991, Nelson Mandela, pour son premier voyage à l’extérieur, se rend à Cuba pourrendre hommage au Président cubain Fidel Castro et il dit :« J’étais en prison lorsque j’ai entendu parler pour la première fois de l’aide massive que les forces internationalistes cubaines fournissaient à la population de l’Angola, une aide d’une telle ampleur qu’elle était difficile à croire, lorsque les Angolais ont été soumis en 1975 à une attaque coordonnée de troupes d’Afrique du Sud, du FNLA financé par la CIA, de mercenaires, de l’UNITA, et de troupes zaïroises.En Afrique, nous sommes habitués à être victimes de pays qui veulent dépecer notre territoire ou saper notre souveraineté. Il n’y a pas de précédent dans l’histoire de l’Afrique d’un autre peuple qui se lève pour défendre l’un d’entre nous… »(L’intégralité du discours en fin de page).

Avec Winnie Mandela, c’est le chaos car, Nelson Mandela est effondré par tout ce qu’il apprend sur sa femme ; Epouse qu’il a idéalisée durant tout le temps de son emprisonnement.

En effet, Winnie Mandela est accusée d’infidélité ; Une première fois avec son garde de corps Jerry Richardson et une autre fois avec le jeune avocat noir Dali Mpofu.

Même après sa libération, en 1992,Winnie Mandela aurait eu une liaison avec un jeune avocat noir résidant aux Etats-Unis d’Amérique, Dali Mpofu âgé de 27 ans.

Winnie Mandela aurait promu au sein de l’ANC, Dali Mpofu comme son adjoint au ministère de la Protection sociale et ils auraient voyagé aux Etats-Unis d’Amérique et à Londres en Concorde et auraient dormi dans des hôtels de luxe comme l’hôtel Beverly Hills.

Ainsi, au début de l’année 1992, Winnie Mandela aurait découvert que Dali Mpofu a une liaison avec une autre femme. En colère, elle aurait déversé leur liaison sur la place publique et le 17 mars 1992, elle lui aurait écrit une lettre, publiée par le journal Sunday Times comme suit : « Vous passez votre temps à b… avec une moindre excuse émotionnelle. Le fait que je n’ai pas parlé à Tata (Nelson Mandela) pendant cinq mois maintenant à cause de toi, n’est pas ta préoccupation. Je te dis que la situation se détériore à la maison. Tu n’es pas dérangé parce que tu te satisfais chaque nuit avec une femme. Je ne vais pas être ton imbécile, Dali… »

Winnie Mandela est congédiée de son poste de l’ANC en avril 1992.

De l’autre côté, les dirigeants de l’ANC qui n’apprécient pas la radicalisation de Winnie Mandela, disaient qu’elle incitait des jeunes de l’ANC à assassiner les pionniers blancs (boers) et les personnes de race noire qu’elle qualifiait de « traîtres».

Après avoir prononcé la phrase « un boer, une balle » ou « un paysan blanc, une balle » incitant au meurtre des paysans blancs, les membres de l’ANC qui ont toujours fait la promotion de la non-violence, se sont désolidarisés d’elle.

Ainsi, elle aurait poussé, le 29 décembre 1988, ses gardes de corps dont Jerry Richardson, a enlevé, trois jeunes militants de l’ANC, Pelo Mekgwe, Thabiso Mono et James Seipei dit Stompie Moeketsi.

Stompie Moeketsi, âgé seulement de 14 ans à l’époque des faits, soupçonné par elle d’être à la solde des policiers blancs, a été tué par les gardes de corps de Winnie Mandela.

Le corps de Stompie Moeketsi a été retrouvé le 6 janvier 1989 sur un terrain vague non loin de la maison de Winnie Mandela.

Reconnu coupable d’assassinat, Jerry Richardson a indiqué que lui et les autres gardes de corps incriminés ont agi sur ordre de Winnie Mandela.

Dans cette dernière affaire, Winnie Mandela a été reconnue coupable d’enlèvement et complicité de voies de faits en 1991, et condamnée à 6 ans de prison mais après son recours en appel, sa peine a été réduite à une amende et à une peine avec un sursis de deux ans.

Dans les années 1980 déjà, l’impopularité de Winnie Mandela était telle que sur les murs de Soweto, l’on voyait : « Libérez Mandela ! Pendez Winnie ! »

Nelson Mandela qui ne croie pas à tout ce qui se dit sur sa femme, se tient à ses côtés, lors de son procès en 1991 mais avec la révélation du journal « Sunday Times » en 1992, Nelson Mandela se sépare de Winnie Mandela en 1992.

Au cours du procès de divorce, le 20 mars 1996, le journal français « Libération » rapporte une déclaration de Nelson Mandela au cours de l’audience : « …Elle n’est jamais entrée dans ma chambre à coucher pendant que j’étais éveillé…».

Les aspects financiers sont également évoqués au cours du procès comme suit : «…Dans ses dépositions écrites soumises au Tribunal, le Président Nelson Mandela a détaillé les versements en faveur de Winnie, ex-ministre de la Culture, dont il vit séparé depuis 1992 : près de 4 millions de francs au total. La somme la plus importante ¬750.000 francs a servi aux mesures de sécurité autour de la villa de son épouse à Soweto, surnommée «Beverly Hills». Le second montant concerne les frais judiciaires qui, finalement, ont permis à Winnie Mandela d’échapper à six mois de prison, pour «complicité de meurtre» dans l’affaire de Stompie Seipei, un adolescent de 14 ans, n’ayant finalement été sanctionnée, en appel, que par une amende de 20.000 francs. Rompant avec la retenue sur le sujet dont il avait fait preuve à la barre, Nelson Mandela a dénoncé, par écrit, les «extravagances» et le «train de vie luxueux» de Nomzamo, le nom africain de Winnie, qui, ironie prémonitoire, signifie: «Celle qui va être jugée». Selon le réquisitoire du mari-Président, sa femme-députée dépenserait 135.000 francs par mois, dont 12.500 en vêtements, 2.500 en produits de beauté et 15.000 pour ses seuls loisirs. Ne gagnant, comme élu au Parlement, qu’environ 20.000 francs, Winnie a dû lourdement hypothéquer tous ses biens, dont «Beverly Hills» (…) Dans le passé : outre les sommes données à Winnie, dont 200.000 francs à peine deux semaines après sa libération, Nelson Mandela a entretenu à hauteur de plus de 1 million de francs leurs deux filles, à leur tour mariées et mères de famille (…) Winnie Mandela, 61 ans, a ainsi été déchue de tous ses droits issus de la communauté des biens… »

Dans un texte publié après le procès par son avocat, Nelson Mandela écrit : «…Je suis heureux que le dossier soit clos et regrette que mon ex-femme n’ait pas accepté un règlement à l’amiable. Cela nous aurait à tous, à nous deux et à nos enfants, épargné beaucoup de chagrin ( …) J’espère, et je veux croire, qu’elle va se montrer raisonnable. Ce sera à son seul bénéfice.»

Le 10 décembre 1993, Nelson Mandela et Frederik de Klerk reçoivent le prix Nobel de la paix et le 10 mai 1994, au cours des premières élections démocratiques en Afrique du Sud, Nelson Mandela est élu Président, le premier Président de race noire de l’Afrique du Sud.

Frederik de Klerk et Thabo Mbeki deviennent ses Vice-présidents.

Le 24 juin 1995, pendant la finale de la Coupe du monde de rugby entre l’Afrique du Sud et la Nouvelle-Zélande, Nelson Mandela apparaît sur le terrain, un maillot de l’équipe de rugby « les Springboks » sur les épaules alors que cette équipe est composée en grande partie de sud-africains blancs.

Frederik de Klerk démissionne en 1996 de la Vice-présidence.

En juillet 1998, à 80 ans, Nelson Mandela épouse Graça Simbine, défenseur des Droits des femmes et des enfants.

Graça Simbine est née le 17 octobre 1945 et est la veuve de l’ex-Président du Mozambique Samora Machel allié de l’ANC, tué en 1986 dans un accident d’avion au dessus de l’Afrique du Sud.

En 1999, Nelson Mandela se retire de la présidence de la République après un seul mandat en dépit de sa côte de popularité encore au plus haut.

Son Vice-président, Thabo Mbeki devient Président et Jacob Zuma, Vice-président.

Nelson Mandela se retire de la vie politique en 2001 et annonce à son peuple le cancer dont il souffre.

Quant à Winnie, elle est accusée en 2003 de 43 cas de fraudes et 25 cas de vols. Elle écope de 4ans de prison.

En 2005, Makgatho Mandela, le fils de Nelson Mandela meurt du Sida et le père, après avoir milité pour les Droits de l’homme, se lance dans le combat contre le Sida.

La santé de Nelson Mandela se fragilise de plus en plus.

Hospitalisé pendant trois mois pour une infection pulmonaire contractée dans la prison de Robben Island pendant ses 18 années de détention où il était contraint de casser des cailloux tous les jours, Nelson Mandela, âgé de 95 ans, est autorisé, le 1er septembre 2013, à rentrer chez lui pour être soigné à domicile.

Son épouse Graça Machel Mandela dit : « Il est toujours très sensible aux germes, donc il doit être maintenu dans un milieu stérile. Sa chambre est comme une salle de soins intensifs. Mais quand il est très détendu, il va bien. »

Le dimanche 17 novembre 2013, Winnie confie au Journal « The Sunday Independent » : « Les tubes placés dans la bouche de Nelson Mandela pour drainer les fluides de ses poumons l’empêcheraient d’articuler (…) Les médecins nous ont dit qu’ils espéraient qu’il retrouve sa voix. (…) entendu qu’il était placé sous respirateur artificiel. Il ne l’est pas. »
Le jeudi 5 décembre 2013, Nelson Mandeladécède à l’âge de 95 ans.

Le mardi 10 décembre 2013, un hommage grandiose est rendu à Nelson Mandelaau stade « Soccer City de Soweto », en présence d’environ50.000 personnes dont des anonymes, des Chefs de Gouvernement, des anciens Présidents, des Représentants d’Organisations internationales et plus de 80 Chefs d’Etat.

Les discours sont tenus par les Présidents, Jacob Zuma de l’Afrique du Sud ; Barack Obama des Etats-Unis d’Amérique ; Dilma Rousseff du Brésil ; Pranab Mukherjee de l’Inde ; François Hollande de la France ; Raul Castro de Cuba ; David Cameron,Premier ministre Britannique ; le Vice-président indien Ly Yuanchao ; le Secrétaire général de l’ONU,Ban Ki-moon et le compagnon de lutte et ami de Nelson Mandela, l’archevêque anglicanDesmond Tutu.

Pendant la cérémonie, le Président sud-africain, Jacob Zuma est conspué par ses compatriotes, mécontents de la manière dont il gère le pays.

Après l’exposition de la dépouille de Nelson Mandela du mercredi 11 au vendredi 13 décembre 2013, elle est transférée le samedi 14 décembre 2013 à Gunu, son village natal.

Le dimanche 15 décembre 2013 en présence des membres de sa famille et
4.000 invités dont Desmond Tutu, Nelson Mandela est inhumé.

Pour l’héritage, avec une fortune estimée à environ 3 100 000 d’Euros ou 2 milliards 033 millions 466 mille 700 Francs CFA, Nelson Mandela a légué :

  • à ses enfants : 220 000 Euros ou 144 millions 310 mille 540 Francs CFA à chacun ;
  • à sa trentaine de petits-enfants, 6 600 Euros ou 4 millions 329 mille 316 Francs à chacun ;
  • à sa seconde épouse, Graça Machel qui a renoncé par écrit à des dons auxquels elle aurait bien pu prétendre suivant les affirmations du juge constitutionnel Dikgang Moseneke, elle a accepté quatre propriétés au Mozambique, des voitures, des œuvres d’art et des bijoux, acquis par le couple depuis leur mariage ;
  •  aux deux enfants de Graça Machel ses filleuls, 6 600 Euros ou 4 millions 329 mille 316 Francs à chacun ;
  • à neuf (9) de ses anciens collaborateurs notamment, sa secrétaire particulière Zelda La Grange ; son Parti politique, l’ANC, 3 300 Euros ou 2 millions 164 mille 658 Francs CFA à partager entre eux ;
  • ses anciennes écoles, l’université de Fort Hare et celle de Witwatersrand à Johannesburg, une partie de l’héritage.

Exclue du testament de Nelson Mandela, Winnie saisit la justice pour rentrer en possession de la maison familiale de Qunnu parce que, selon elle, la maison avait été acquise en son nom quand elle portait encore le nom de Nelson Mandela et c’était par simple générosité qu’elle ne lui avait pas demandé de la quitter.

Le clan Mandela refuse de lui donner la maison pour ne pas trahir les dernières volontés de Nelson Mandela.

Cependant, en dépit de tout ce qui est dit sur Winnie Mandela, beaucoup trouvent que c’est grâce à son combat personnel que le nom de Nelson Mandela a eu plusd’écho dans le monde.

Pour eux, sans Winnie Mandela, Nelson Mandela n’aurait jamais été Président de l’Afrique du Sud.

En plaçant Nelson Mandela dans la prison de sécurité maximale de Robben Island, une île située à 6,9 km à l’ouest de la côte de Bloubergstrand et cette côte elle-même basée à 25 km au nord de la ville du Cap, le gouvernement d’apartheid sud-africain voulait faire « disparaître »Nelson Mandela mais, par ces nombreuses actions, Winnie Mandela a gardé son époux « vivant »

En effet, Winnie Mandela a supporté toutes sortes d’humiliations et de persécutions tout le temps de l’emprisonnement de son époux. Elle a été interdite de sortir de Johannesburg en 1964.

Elle a élevé seule et sans ressources les enfants et a été victime de plusieurs
tentatives d’assassinat.

Avec l’autorisation du régime d’apartheidet après deux ansd’attente, Winnie Mandela a voyagé pendant20 heures pour ne voir Nelson Mandela que pendant 15 minuteset cecisans intimité puisqu’elle devrait parler en Anglais à voix haute.

Ensuite, elle n’a été autorisée à voir son époux que deux fois par an.

Winnie Mandela a été interdite de sortir de son quartier en 1965et a ainsi perdu son emploi d’assistance sociale.

Arrêtée avec 22 codétenus sous le « Terrorism Act », Winnie Mandela a été accusée d’avoir participé aux activités du Congrès de l’ANC.

Elle a été emprisonnéeà l’isolementdans une cellule de 6,75 mètres carré à la prison centrale de Pretoria du 12 mai 1969 au 14 septembre 1970 sous le numéro 323/69 et elle dit : « La détention à l’isolement est pire que les travaux forcés (…) Quand vous étendez les bras vous touchez les murs, vous êtes réduite à moins que rien… »

Elle a été maltraitée comme une chienne au point où, pour certains, sa vision du combat a connu un changement puisqu’elle s’est radicalisée.

A sa sortie de prison, Nelson Mandela lui adresse ce courrier : « J’ai dû attendre deux semaines avant de pouvoir t’envoyer mes plus vives félicitations pour avoir ¬accompli tes 491 jours d’incarcération et en être ¬sortie avec le même entrain et la même élévation d’âme qu’avant. Je vous souhaite un bon retour, à toi et à tes vaillants camarades ! Si j’avais été à la maison pour t’accueillir, j’aurais volé une chèvre à un homme riche et l’aurais sacrifiée avec pour t’accompagner. N’est-ce pas la seule façon pour un mendiant tel que moi d’honorer ses héros ? »

En octobre 1970, elle a été condamnée à nouveau à 6 mois de prison, cette fois avec sursis pour avoir abrité quatre de ses parents.

En octobre 1974, Winnie Mandela a été condamnée à 6mois de prison pour être entrée en contact avec son ami photographe Peter Magubane.

Les actions deWinnie Mandela lui ont valu d’être considérée,en 1970, « la personnalité noire la plus importante de l’Afrique du Sud » et d’être élue, en Grande-Bretagne, « Femme de l’année 1974 ».

En dépit de tout, Nelson Mandela et Winnie Mandela ont lutté pour la libération de l’Afrique du Sud mais pour avoir sacrifié 27 ans de sa liberté, Nelson Mandelareste un exemple du don de soi.

HOMMAGES DE NELSON MANDELA A FIDEL CASTRO
LE 26 JUILLET 1991 A CUBA A SA SORTIE DE PRISON

Premier secrétaire du Parti communiste, président du Conseil d’Etat et du gouvernement de Cuba, Président de la République socialiste de Cuba, commandant en chef, le camarade Fidel Castro ;

Internationalistes cubains, qui ont tant fait pour libérer notre continent ;

Peuple cubain, camarades et amis :

C’est un grand plaisir et un honneur d’être présent ici aujourd’hui, surtout pour un si grand jour dans l’histoire révolutionnaire du peuple cubain. Aujourd’hui Cuba commémore le trente-huitième anniversaire de la prise de la Moncada. Sans Moncada, l’expédition du Granma, la lutte dans la Sierra Maestra, la victoire extraordinaire du 1er Janvier 1959, n’auraient jamais eu lieu.

Aujourd’hui, voici la Cuba révolutionnaire, la Cuba internationaliste, le pays qui a tant fait pour les peuples d’Afrique.

Nous avons longtemps rêvé de visiter votre pays et d’exprimer les nombreux sentiments que nous éprouvons pour la révolution cubaine, sur le rôle de Cuba en Afrique, en Afrique australe et dans le monde.

Le peuple cubain occupe une place particulière dans le cœur des peuples d’Afrique. Les internationalistes cubains ont apporté une contribution à l’indépendance, la liberté et la justice en Afrique sans précédent de par ses principes et son caractère désintéressé.

Dès les premiers jours la Révolution cubaine a elle-même été une source d’inspiration pour tous les peuples épris de liberté. Nous admirons les sacrifices du peuple cubain pour préserver leur indépendance et souveraineté face à une campagne impérialiste féroce orchestrée pour détruire les avancées impressionnantes réalisées par la Révolution cubaine.

Nous aussi nous voulons contrôler notre propre destin. Nous sommes convaincus que le peuple d’Afrique du Sud construira son avenir et qu’il continuera d’exercer ses pleins droits démocratiques après la libération de l’apartheid.

Nous ne voulons pas que la participation populaire cesse avec la disparition de l’apartheid. Nous voulons que la libération ouvre la voie à une démocratie toujours plus profonde.

Nous admirons les acquis de la révolution cubaine dans le domaine de la protection sociale. Nous apprécions la transformation d’un pays d’une arriération imposée à l’alphabétisation universelle. Nous reconnaissons vos progrès dans les domaines de la santé, de l’éducation et de la science.

Il ya beaucoup de choses que nous apprenons de votre expérience. En particulier, nous sommes émus par votre affirmation du lien historique avec le continent et les peuples de l’Afrique.

Votre engagement constant à l’éradication systématique du racisme est incomparable.

Mais la leçon la plus importante que vous avez à nous offrir, c’est que peu importe les défis, peu importe les difficultés rencontrées dans la lutte, il ne peut être question d’abandonner ! Il s’agit de choisir entre la liberté ou la mort !

Je sais que votre pays connaît de nombreuses difficultés aujourd’hui, mais nous avons confiance que le peuple résistant de Cuba les surmontera car il a aidé d’autres pays à surmonter les leurs.

Nous savons que l’esprit révolutionnaire d’aujourd’hui est né il y a bien longtemps et que cet esprit fut entretenu par de nombreux combattants de la première heure pour la liberté cubaine, et aussi pour la liberté de tous ceux qui souffrent sous la domination impérialiste.

Nous aussi, nous sommes inspirés par la vie et l’exemple de José Marti, qui est non seulement un héros cubain et latino-américain, mais qui est également honoré à juste titre par tous ceux qui luttent pour leur liberté.

Nous honorons également le grand Che Guevara, dont les exploits révolutionnaires, y compris sur notre propre continent, étaient trop puissants pour pouvoir nous être cachés par les censeurs de la prison. La vie du Che est une inspiration pour tous les êtres humains qui chérissent la liberté. Nous allons toujours honorer sa mémoire.

Nous sommes venus ici avec beaucoup d’humilité. Nous sommes venus ici avec beaucoup d’émotion. Nous sommes venus ici avec le sentiment d’une grande dette envers le peuple cubain. Quel autre pays peut se prévaloir de plus d’altruisme que celui dont Cuba a fait preuve dans ses relations avec l’Afrique ?

Combien de pays dans le monde bénéficient des travailleurs de la santé ou des éducateurs cubains ?

Combien d’entre eux se trouvent en Afrique ?

Quel est le pays qui a sollicité une aide à Cuba et se l’est vu refuser ?

Combien de pays sous la menace de l’impérialisme ou en lutte pour leur libération nationale ont pu compter sur le soutien de Cuba ?

J’étais en prison lorsque j’ai entendu parler pour la première fois de l’aide massive que les forces internationalistes cubaines fournissaient à la population de l’Angola, une aide d’une telle ampleur qu’elle était difficile à croire, lorsque les Angolais ont été soumis en 1975 à une attaque coordonnée de troupes d’Afrique du Sud, du FNLA financé par la CIA, de mercenaires, de l’UNITA, et de troupes zaïroises.

En Afrique, nous sommes habitués à être victimes de pays qui veulent dépecer notre territoire ou saper notre souveraineté. Il n’y a pas de précédent dans l’histoire de l’Afrique d’un autre peuple qui se lève pour défendre l’un d’entre nous.

Nous savons également qu’il s’agissait d’une action populaire à Cuba. Nous sommes conscients que ceux qui ont combattu et qui sont morts en Angola ne constituaient qu’une faible proportion de tous ceux qui s’étaient portés volontaires. Pour le peuple cubain, l’internationalisme n’est pas un mot creux, mais quelque chose que nous avons vu mettre en pratique en faveur de larges secteurs de l’humanité.

Nous savons que les forces cubaines étaient prêtes à se retirer peu après avoir repoussé l’invasion de 1975, mais l’agression continue de Pretoria a rendue la chose impossible.

Votre présence et le renforcement de vos forces lors de la bataille de Cuito Cuanavale fut d’une importance véritablement historique.

La défaite de l’armée raciste à Cuito Cuanavale fut une victoire pour toute l’Afrique !

L’écrasante défaite de l’armée raciste à Cuito Cuanavale a offert la possibilité pour l’Angola de connaître la paix et de consolider sa souveraineté !

La défaite de l’armée raciste a permis au peuple en lutte de Namibie de finalement gagner son indépendance !

La défaite décisive des agresseurs de l’apartheid brisa le mythe de l’invincibilité des oppresseurs blancs !

La défaite de l’armée de l’apartheid fut une inspiration pour tous ceux qui luttaient à l’intérieur de l’Afrique du Sud !

Sans la défaite de Cuito Cuanavale nos organisations n’auraient jamais été légalisées !

La défaite de l’armée raciste à Cuito Cuanavale a rendu possible ma présence ici aujourd’hui !

Cuito Cuanavale fut un jalon dans l’histoire de la lutte pour la libération de l’Afrique du Sud !

Cuito Cuanavale fut le point tournant dans la lutte pour libérer le continent et notre pays du fléau de l’apartheid !

L’Apartheid n’est pas quelque chose qui a commencé hier. Les origines de la domination raciste blanche remontent à 350 ans, au moment où les premiers colons blancs ont entamé un processus de déstabilisation et ensuite de conquête des Khoi, San, et d’autres peuples africains – les premiers habitants de notre pays.

Le processus de conquête a dès le début suscité une série de guerres de résistance, qui à leur tour ont donné lieu à notre lutte de libération nationale. Dans un rapport de forces extrêmement défavorable, les peuples africains ont essayé de s’accrocher à leurs terres. Mais les conditions matérielles et la puissance de feu conséquente des agresseurs coloniaux ont condamné les chefferies et royaumes tribaux, divisés, à la défaite.

Cette tradition de résistance vit encore et est une source d’inspiration pour notre lutte actuelle. Nous honorons toujours les noms du grand prophète et guerrier Makana, qui est mort alors qu’il tentait de s’échapper de la prison de Robben Island en 1819, Hintsa, Sekhukhune, Dingane, Moshoeshoe, Bambatha, et autres héros de la première résistance à la conquête coloniale.

Ce fut dans le contexte de cette saisie de terres et de conquête que l’Union de l’Afrique du Sud fut créée en 1910. A l’extérieur, l’Afrique du Sud est devenue un état indépendant, mais en réalité le pouvoir avait été remis entre les mains des conquérants britanniques blancs qui s’étaient installés dans le pays. Dans la nouvelle Union d’Afrique du Sud, ils ont pu officialiser l’oppression raciale et l’exploitation économique des Noirs.

Suite à la création de l’Union, l’adoption de la Loi sur les terres, qui prétendait légaliser les saisies de terres du XIXe siècle, a donné une impulsion au processus menant à la formation du Congrès National Africain (African National Congress – ANC, NdT), le 8 Janvier 1912.

Je ne vais pas vous raconter toute l’histoire de l’ANC. Qu’il suffise de dire que les quatre-vingts dernières années de notre existence a vu l’évolution de l’ANC depuis ses débuts

visant à unir les peuples africains, pour devenir une force de premier plan dans la lutte des masses opprimées pour mettre fin au racisme et à la création d’un état non-sexiste, non-racial et démocratique.

Sa composition s’est transformée depuis ses débuts lorsqu’il était un petit groupe de professionnels et de chefs, etc, en une véritable organisation de masse.

Ses objectifs ont changé, de la recherche de l’amélioration du sort des Africains à la recherche d’une transformation fondamentale de toute l’Afrique du Sud en un état démocratique pour tous.

Ses méthodes employées pour réaliser ces objectifs de plus grande envergure ont au fil des décennies pris de plus en plus un caractère de masse, ce qui reflète l’engagement croissant des masses au sein de l’ANC et dans les campagnes menées par l’ANC.

Parfois, les gens se réfèrent aux objectifs initiaux de l’ANC et de sa composition initiale pour laisser entendre qu’il s’agissait d’une organisation réformiste. La vérité est que la naissance de l’ANC a dés le début eu des implications profondément révolutionnaires.

La formation de l’ANC a été la première étape vers la création d’une nouvelle nation sud-africaine. Cette conception a été développée au fil du temps, trouvant son expression claire il y a trente-six ans dans la déclaration de la Charte de la Liberté (Freedom Charter) selon laquelle « l’Afrique du Sud appartient à tous ceux qui y vivent, noir et blanc. » Il s’agissait d’un rejet sans équivoque de l’état raciste qui avait existé et une affirmation de la seule alternative que nous trouvions acceptable, celle où le racisme et ses structures seraient définitivement éradiqués.

Il est bien connu que la réponse de l’État à nos exigences démocratiques légitimes était, entre autres, d’accuser nos dirigeants de trahison et, au début des années 1960, de recourir à des massacres aveugles. C’est ainsi que l’interdiction de nos organisations ne nous a pas laissé d’autre choix que de faire ce que toutes les personnes qui se respectent, y compris les Cubains, ont fait, c’est-à-dire prendre les armes pour arracher notre pays des mains des racistes.

Je dois dire que lorsque nous avons voulu prendre les armes nous avons contacté de nombreux gouvernements occidentaux pour demander de l’aide et que nous n’avons jamais été en mesure de rencontrer plus que des subalternes. Lorsque nous avons visité Cuba, nous avons été reçus par les plus hauts responsables qui nous ont immédiatement proposé tout ce que nous voulions et avions besoin. Ce fut notre première expérience avec l’internationalisme cubain.

Même si nous avons pris les armes, ce n’était pas notre préférence. C’est le régime de l’apartheid qui nous a forcés à prendre les armes. Notre préférence a toujours été pour une résolution pacifique du conflit de l’apartheid.

La combinaison de la lutte de notre peuple à l’intérieur du pays avec la lutte croissante au niveau international contre l’apartheid dans les années 1980, ont crée les conditions d’un règlement négocié du conflit de l’apartheid. La défaite décisive de Cuito Cuanavale a modifié l’équilibre des forces dans la région et sensiblement réduit la capacité du régime de Pretoria à déstabiliser ses voisins. Ceci, en combinaison avec les luttes de notre peuple à l’intérieur du pays, a été crucial pour que Pretoria réalise qu’il devait engager la discussion.

C’est l’ANC qui a initié le processus de paix actuel qui nous espérons aboutira à un transfert négocié de pouvoir au peuple. Nous n’avons pas entamé ce processus pour d’autres objectifs que ceux que nous avions pendant la lutte armée. Nos objectifs sont toujours d’aboutir aux exigences énoncées dans la Charte de la liberté, et nous n’accepterons rien de moins.

Aucun processus de négociation ne pourra aboutir tant que le régime de l’apartheid ne comprendra pas qu’il n’y aura pas de paix s’il n’y a pas de liberté et que nous n’allons pas négocier l’abandon de nos justes revendications. Ils doivent comprendre que nous allons rejeter tout régime constitutionnel qui vise à préserver les privilèges des blancs.

Il y a des raisons de croire que nous n’avons pas encore réussi à le faire comprendre au gouvernement, et nous les avertissons que s’ils n’écoutent pas, nous devrons utiliser notre pouvoir pour les convaincre.

Ce pouvoir, c’est le pouvoir du peuple, et, au final, nous savons que les masses non seulement exigeront, mais obtiendront leurs pleins droits dans une Afrique du Sud non raciale, non sexiste et démocratique.

Mais nous ne sommes pas simplement à la recherche d’un objectif précis. Nous proposons également un chemin précis pour l’atteindre, et c’est un chemin qui tout au long implique le peuple. Nous ne voulons pas d’un processus où un accord serait conclu par-dessus la tête des gens dont le rôle se résumerait à applaudir. Le gouvernement résiste à tout prix parce que la question de comment une constitution est bâtie, comment des négociations se déroulent, est indissociable à une issue démocratique ou pas.

Le gouvernement actuel veut rester au pouvoir pendant tout le processus de transition. Notre point de vue est qu’une telle situation est inacceptable. Ce gouvernement a des objectifs de négociation précis. Il ne peut être autorisé à utiliser ses pouvoirs en tant que gouvernement pour servir sa propre cause et celle de ses alliés et d’utiliser ces mêmes pouvoirs pour affaiblir l’ANC.

Et c’est exactement ce qu’ils font. Ils ont levé l’interdiction de l’ANC, mais nous fonctionnions dans des conditions sensiblement différentes de celles d’autres organisations. Nous n’avons pas la même liberté de nous organiser comme le fait l’Inkatha et d’autres organisations alliées au régime de l’apartheid. Nos membres sont harcelés et même tués. Nous sommes souvent interdits de tenir des réunions et des manifestations.

Nous croyons que le processus de transition doit être contrôlé par un gouvernement qui est non seulement capable et désireux de créer et maintenir les conditions de la liberté politique, mais qui doit aussi agir en vue de s’assurer que la transition s’effectue vers la création d’une véritable démocratie et rien d’autre.

Le gouvernement actuel s’est montré tout à fait réticent ou incapable de créer un climat propice à des négociations. Il renie des accords pour libérer les prisonniers politiques et permettre le retour des exilés. Ces derniers temps, il a permis la création d’une situation où règnent la terreur et le déchaînement de violence contre les communautés africaines et l’ANC en tant qu’organisation.

Nous avons eu dix mille personnes assassinées dans cette violence depuis 1984 et deux mille rien que cette année. Nous avons toujours dit que ce gouvernement qui se vante de sa force de police professionnelle est parfaitement capable de mettre fin à cette violence et de poursuivre les auteurs.
Non seulement ils sont réticents, mais nous avons désormais des preuves concluantes, publiées dans des journaux indépendants, de leur complicité dans cette violence.

La violence a été utilisée dans une tentative systématique pour favoriser l’Inkatha en tant qu’allié potentiel du Parti national. Il y a maintenant des preuves concluantes de fonds fournis par le gouvernement – c’est-à-dire l’argent des contribuables – à l’Inkatha.

Tout cela indique la nécessité de créer un gouvernement intérimaire d’unité nationale pour superviser la transition. Il nous faut un gouvernement jouissant de la confiance de larges couches de la population pour diriger cette période délicate, et veiller à ce que les contre-révolutionnaires ne soient pas autorisés à perturber le processus et veiller à ce que la refonte de la Constitution se déroule dans un climat exempt de répression, d’intimidation ou de peur.

Nous croyons que la Constitution elle-même doit être rédigée de la manière la plus démocratique possible. Pour nous, ceci ne peut être réalisée que par l’élection de représentants à une Assemblée constituante ayant pour mandat la rédaction de la constitution. Il y a des organisations qui remettent en question l’affirmation de l’ANC d’être l’organisation la plus représentative du pays. Si c’est vrai, qu’ils le démontrent par les urnes.

Afin de s’assurer que les gens ordinaires soient inclus dans ce processus, nous faisons circuler et discuter nos propres propositions constitutionnelles et le projet de Déclaration des droits (Bill of Rights). Nous voulons que ceux-ci soient discutés dans toutes les structures de notre alliance, à savoir l’ANC, le Parti communiste sud-africain, et le Congrès des syndicats sud-africains, et parmi le peuple en général.

De cette façon, lorsque les gens voteront pour l’ANC pour les représenter à une assemblée constituante, ils sauront non seulement ce que représente l’ANC en général, mais aussi quelle constitution nous voulons.

Naturellement, ces propositions constitutionnelles sont soumises à révision sur la base de nos consultations auprès de nos membres, de nos alliés, et le public en général. Nous voulons créer une constitution qui bénéficie d’un large soutien, de loyauté et de respect. Cela ne peut être réalisé que si nous allons vraiment vers les gens.

Afin d’éviter ces justes revendications, diverses tentatives ont été faites pour affaiblir et déstabiliser l’ANC. La violence est le plus grave, mais il existe d’autres méthodes plus insidieuses. À l’heure actuelle, il y a une obsession dans la presse, parmi nos adversaires politiques, et de nombreux gouvernements occidentaux sur notre alliance avec le Parti communiste sud-africain (SACP). Les journaux ne cessent de spéculer sur le nombre de communistes au sein de notre exécutif national et prétendent que nous sommes dirigés par le Parti communiste.

L’ANC n’est pas un parti communiste mais un large mouvement de libération, qui comprend aussi bien des communistes que des non-communistes. Toute personne qui est un membre loyal de l’ANC, toute personne qui respecte la discipline et les principes de l’organisation, a le droit d’appartenir à l’organisation.

Notre relation avec le SACP en tant qu’organisation est fondée sur le respect mutuel. Nous sommes unis avec le SACP sur des objectifs communs, mais nous respectons l’indépendance de l’autre et nos identités distinctes. Il n’y a eu aucune tentative de la part du Parti Communiste sud-africain de subvertir l’ANC. Au contraire, nous tirons une force de cette alliance.

Nous n’avons aucunement l’intention de suivre les conseils de ceux qui suggèrent que nous devrions rompre cette alliance. Qui offre ces conseils que nous n’avons pas demandés ? Pour l’essentiel, ce sont ceux qui ne nous ont jamais fourni la moindre aide. Aucun de ces donneurs de conseils n’a fait les sacrifices pour notre lutte que celles faites par les communistes. Nous sommes fortifiés par cette alliance. Nous allons la rendre encore plus forte.

Nous sommes dans une étape de notre lutte où la victoire est à portée de main. Mais nous devons nous assurer que cette victoire ne nous soit pas arrachée des mains. Nous devons nous assurer que le régime raciste sente un maximum de pression jusqu’à la fin et qu’il comprenne qu’il doit céder la place, que la marche vers la paix, la liberté et la démocratie est irrésistible.

C’est pourquoi les sanctions doivent être maintenues. Ce n’est pas le moment de récompenser le régime d’apartheid.

Pourquoi devraient-ils être récompensés pour l’abrogation de lois qui constituent ce qui est reconnu comme un crime international ? L’apartheid est toujours en place. Il faut obliger le régime à le démanteler, et ce n’est que lorsque ce processus deviendra irréversible que nous pourrons envisager la levée de la pression.

Nous sommes très préoccupés par l’attitude adoptée par l’administration Bush à ce sujet. Il était l’un des rares gouvernements à être en contact régulier avec nous sur la question de sanctions, et nous a clairement indiqué que la levée des sanctions était prématurée. Cependant, sans nous consulter, l’administration nous a simplement annoncé que les sanctions américaines allaient être levées. Pour nous, c’est totalement inacceptable.

C’est dans ce contexte que nous apprécions tout particulièrement notre amitié avec Cuba. Lorsque vous, camarade Fidel, avez déclaré hier que notre cause est la vôtre, je sais que cela venait du fond de votre cœur et que c’est le sentiment de tout le peuple de Cuba révolutionnaire.

Vous êtes à nos côtés car nos deux organisations, le Parti communiste de Cuba et l’ANC, se battent pour les masses opprimées, pour veiller à ce que les richesses profitent à ceux qui les produisent. Votre grand apôtre José Marti a déclaré : « Je veux unir mon destin aux pauvres de la terre ».

Nous, à l’ANC, serons toujours aux côtés des pauvres et des sans-droits. Non seulement nous sommes à leurs côté, mais nous ferons en sorte que tôt ou tard ils gouvernent le pays où ils sont nés, et que selon les termes de la Charte de la Liberté : « C’est le peuple qui gouverne ». Et lorsque ce moment arrivera, il aura été rendu possible non seulement grâce à nos efforts, mais aussi grâce à la solidarité, le soutien et l’encouragement du grand peuple cubain.

Je dois conclure mon intervention sur un événement dont vous avez tous été témoins. Le camarade Fidel Castro m’a honoré de la plus haute distinction que ce pays peut accorder. C’est avec beaucoup d’humilité que je la reçois car je ne pense pas la mériter. C’est une récompense qui devrait être accordée à tous ceux qui ont déjà conquis l’indépendance de leurs peuples.

Mais cette reconnaissance que le peuple d’Afrique du Sud est debout et lutte pour sa liberté constitue une source de force et d’espoir. Nous espérons sincèrement que dans les temps à venir nous nous montrerons dignes de la confiance que cette récompense exprime.

Vive la révolution cubaine !

Publié par loidici.com