AUTEUR : GILLES GAETNER
PRIX : 20 EUROS ou 13 119 FCFA
Gilles Gaetner, l’un des meilleurs journalistes d’investigation français, d’abord au Point puis à L’Express, se penche avec ce nouvel ouvrage sur ceux qui pillent sans vergogne l’Afrique. Mais ce n’est pas la première fois qu’il s’intéresse au continent noir puisqu’il avait rédigé, avec Jean-Marie Pontaut, un livre sur Elf à travers l’un de ses hommes clefs, Alfred Sirven. Ou encore à Pierre Falcone, à propos de l’Angolagate.
Cette fois, il est question de corruption et non de pillage des ressources naturelles comme on en fait parfois le procès aux investisseurs chinois. Gaetner vise ce qu’il est convenu d’appeler « les biens mal acquis » des dirigeants africains, à savoir l’argent public qu’ils accaparent ou détournent, privant leurs pays d’infrastructures de base, d’hôpitaux ou d’écoles avec des conséquences dramatiques en termes de sous-développement.
Ainsi, pour donner un exemple, en Guinée Équatoriale, la mortalité infantile ne baisse pas. Ces pays sont donc souvent condamnés à la stagnation mais les chefs d’État, tel le congolais Denis Sassou Nguesso, s’indignent qu’on s’immisce dans leurs affaires qui relèvent, selon eux, de leur pleine souveraineté.
Voitures de courses, villas en Floride ou hôtels particuliers à Paris…
Pourtant, le rôle des ONG comme Human rights watch (HRW), de Tracfin ou d’avocats internationaux tel William Bourdon, font bouger les choses. Car, comme l’écrit Gaetner, « en vingt ans, des centaines de millions d’euros se sont ainsi évaporés à travers des prête-noms, des comptes offshore disséminés à Dubaï, à Hong Kong, à Monaco, au Luxembourg… ».
Parfois, des procédures aboutissent comme celle contre le vice-président de la Guinée Équatoriale, Teodorin Obiang, qui multipliait voitures de courses, villas en Floride ou hôtels particuliers à Paris. Plusieurs avocats s’expriment dans le livre, tel Patrick Maisonneuve pour le Gabon, dont le président Ali Bongo hospitalisé à Londres puis au Maroc chez son ami Mohammed VI, serait gravement malade.
Car il est évidemment question de ces États d’Afrique de l’Ouest qui profitent de la manne pétrolière et où les accusations de Françafrique n’ont jamais cessé depuis la disparition de Jacques Foccart, le conseiller aux affaires africaines du Général de Gaulle. Ne soyons pas naïfs néanmoins car l’Afrique n’est plus, depuis longtemps, une chasse gardée française et le Congo fit récemment l’objet d’une attaque de « fonds vautours ». D’où les tentatives de déstabilisation du groupe Bolloré comme naguère d’Elf présidé par Loïk Le Floch-Prigent, au profit des intérêts anglo-saxons.
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