MAÎTRE FELIX RODES

Maître Félix RODES, deux fois bâtonnier des avocats de la Guadeloupe a tiré sa révérence après plus de 60 années de bons et loyaux services dans les différents tribunaux et Cour de Justice des Antilles-Guyane, de France et de Navarre. Il était connu bien au-delà de son île natale et comme défenseur il était redouté et redoutable.

Cet homme charismatique dont l’érudition n’était contestée par personne était un tribun des temps modernes dont l’éloquence faisait de lui un personnage qui se distinguait nettement de ses confères par ses plaidoiries qui souvent paralysaient la partie adverse.

Maître Félix RODES connaissait le droit sur le bout des doigts et ceux qui s’adressaient à lui savaient qu’ils pouvaient compter sur une défense qui mettrait tout en œuvre pour faire reconnaître leur innocence. Avocat de toutes les affaires les plus difficiles en Guadeloupe, avocat des membres de l’OAS et du FLN algérien, il fut aussi celui qui bouta Constant Sorin hors de la Guadeloupe.

Faire état de toutes les affaires pour lesquelles il se porta défenseur serait bien trop long, les historiens et biographes ne vont pas manquer de le mettre à l’honneur et de lui rendre hommage.

Pour avoir travaillé avec lui une bonne partie de l’année 2014 à la rédaction de l’ouvrage » Patrick THIMALON, bandit Gudeloupéen ? » paru en 2015 alors que sa sante était déjà chancelante, je peux affirmer qu’il n’avait rien perdu de ses facultés intellectuelles.

Faisant l’unanimité auprès de ses confrères, il a été durant toute sa carrière un modèle pour les avocats débutants et plus expérimentés qui souhaitaient tous lui emboîter le pas afin d’atteindre la respectabilité dont il jouissait.

Rien n’échappait à sa clairvoyance et malgré ses 90 printemps, il analysait avec lucidité les raisons pour lesquelles la violence dépassait en Guadeloupe le seuil du tolérable. Selon lui, la fermeture de Saint-Jean Bosco, la suppression du service militaire, le non respect des valeurs enseignées par les instituteurs ont conduit à une situation pratiquement irréversible.

La prison ajoutait-il n’est jamais un lieu de réinsertion, pour l’avoir moi-même connu, je sais ce dont je parle.

Historien à la plume exigeante, auteur de nombreux ouvrages, Félix RODES laissera à n’en pas douter un très grand vide au sein du barreau de la Guadeloupe.

Source : www.97land.com