Né à Londres en 1962, Femi qui a grandi à Lagos est le digne fils de son père, Fela Anikulapo Kuti, « celui qui a la mort dans sa poche ». Fela Kuti, qui avait renoncé à son nom d’esclave, Ransome, pour en choisir un plus vindicatif, a marqué la vie politique et la scène musicale du Nigeria, mais aussi du continent africain tout entier.À quinze ans, Femi s’installe dans la maison de son père, espace libertaire baptisé « République de Kalakuta », qui sera saccagée et brûlée par les autorités militaires nigérianes devant les yeux de Femi.
Fela donne à son fils une éducation très stricte, basée sur les idées et les combats politiques de la famille Kuti. Parallèlement à cette prise de conscience, le père enseigne au fils l’art de jouer du saxophone.
Pendant des heures, inlassablement, le jeune Femi se plie à une discipline de fer, apprend à maîtriser son souffle, sa rythmique et ses sonorités. Ainsi, celui qui a révolutionné la musique africaine dans les années 70, a pris soin de transmettre l’essentiel de son savoir à Femi, son héritier, afin qu’il poursuive son oeuvre.
Toujours aimé et respecté, ce fils à la personnalité solaire assume avec tact et brio cette succession délicate, depuis qu’en 1986 il a formé son groupe The Positive Force. L’afrobeat y a trouvé une véritable jouvence et une formidable dynamique calibrée pour le nouveau millénaire. C’est en 1998, qu’il connaît la consécration internationale avec son album Shoki Shoki, dans lequel l’afro beat se mêle au hip hop, au jazz et à la funk.
Sur scène, Femi Kuti électrise les foules avec son énergie débordante. Il est partout, passe du saxophone au clavier et au chant, danse, trépigne presque, tant il semble transcendé par les rythmes saccadés de sa musique.
Ces concerts cataclysmiques pouvant durer jusqu’à cinq heures font de lui un showman sans équivalent. Fight to Win, qui sort en 2001 montre l’ouverture et l’évolution d’un Afrobeat qui flirt avec le HIP-HOP avec la collaboration de rappers américains comme Mos Def ou Common.
Cette ouverture d’esprit introduite par Femi lui permet de livrer un album au succés mondial. L’année 2004 marque la sortie d’Africa Shrine, un album live enregistré dans le temple mythique de Lagos, encensé par les critiques et plébiscité par le public. Autour de lui, une dizaine de cuivres, percussions et choristes l’accompagnent. Ses athlétiques danseuses, maquillées, et habillées en tenues vives et colorées se déhanchent, tournent, dansent, à une vitesse vertigineuse. En 2008, contribuer à la prise de conscience des jeunes Africains lui paraît un aspect toujours plus essentiel de son rôle d’artiste. Ainsi, il persiste à lutter et à se montrer à la hauteur de ses prédécesseurs.
Et son actualité ne cesse également d’être riche en nouveauté chaque année. Suite à une tournée mondiale durant l’année 2006 une courte pause à Paris début 2007 est l’occasion de travailler à l’enregistrement d’un futur album. Puis encore une tournée durant tout l’été en tant qu’embassadeur de l’UNICEF.
Au même moment, il se rend au Afric Day à Johannesburg, une compilation de ces titres Definitiv Femi va sortir sur Wrasse Records puis un film sur la vie de son père ainsi que de nombreuses célébrations de la mort du Black Président devraient être réalisés.
Il est clair que l’activité de Femi, autant pour le musicien que pour le représentant de l’Afrique, ne marque aucun ralentissement. Pour preuve, il revient en 2008 avec l’opus Day by Day, sur lequel Keziah Jones fait swinguer sa guitare sur deux morceaux.
En 2010, sans rien avoir perdu de sa verve, il signe un Africa for Africa très virulent et pamphlétaire contre la corruption.
Source : www.concerts.fr