SON EXCELLENCE PEDRO VERONA PIRES ANCIEN CHEF D’ETAT – CAP-VERDIEN

Né en 1934 sur l’île de Fogo, Pedro Pires poursuit des études de sciences au Portugal.

En 1961, il quitte le pays colonisateur et embrasse la cause de l’indépendance du Cap Vert.

Il adhère au Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap Vert (PAIGC).

En 1975, le pays accède à l’indépendance après la révolution des Œillets au Portugal, Pedro Pires est nommé Premier ministre par le Parlement et engage des réformes économiques à partir des années 1980.

Il occupera le poste jusqu’en 1991, lorsque son parti perd les élections au profit de son éternel rival Carlos Veiga, leader du parti libéral Mouvement pour la démocratie.

A chaque revers électoral, l’homme accepte le résultat des urnes.

En 1991, il perdra aussi la tête de son parti qu’il ne retrouvera qu’en 1997, une fois réélu.

En 2000 puis en 2006, il est élu président de la République du Cap-Vert. Son second et dernier mandat s’achève en août 2011.

Jusqu’au bout, il résiste aux pressions de son camp qui lui demandent de modifier la Constitution pour pouvoir briguer un troisième mandat. « Ce n’est pas en violant la Constitution que l’on fait avancer la démocratie », lance-t-il avant de tirer sa révérence.

Une détermination et un engagement sans faille pour la démocratie qui a convaincu le jury et souligne Aïcha Bah Diallo dira « Un leader sait se remettre en cause régulièrement et résister aux changements institutionnels ».

Autre atout de taille, Pedro Pires n’a pas profité de son passage au pouvoir pour s’enrichir.

En 1991, lorsqu’il a quitté le poste de Premier ministre, il n’avait ni voiture personnelle, ni maison.

« Il est retourné vivre chez sa mère et ses amis de la diaspora se sont cotisés pour lui acheter un véhicule », relate Aïcha Bah Diallo.

Un parcours sans faute qui a ravi le milliadaire Mo Ibrahim et les Cap-Verdiens.

Réunis à Londres, de 11 heures à 14 heures trente, le dimanche 9 octobre 2011, les sept membres du jury ont donc décidé à l’unanimité de désigner comme lauréat 2011, l’ancien président de la République du Cap Vert, Pedro Verona Pires, dont le second mandat s’est achevé en août 2011.

A 77 ans, l’heureux élu est gratifié d’un chèque de 5 millions de Dollars ou 2 milliards 662 millions 474 mille 580 Francs CFA versé sur dix ans, complétée par la suite par une rente annuelle à vie de 200 000 Dollars ou 106 millions 495 mille 587 Francs CFA.

Le Comité d’attribution du Prix a été impressionné par la capacité de vision du président Pedro Pires qui l’a conduit à transformer son pays en modèle de démocratie, de stabilité et de développement.

Sous ses dix ans de présidence, le Cap-Vert est devenu l’un des deux seuls pays africain à sortir de la catégorie des pays les moins avancés (en 2007, NDLR) établi par les Nations Unies, tout en acquérant la reconnaissance de la communauté internationale pour les résultats accomplis en matière de droits de l’homme et de gouvernance », a expliqué Salim Ahmed Salim.

L’homme de Praia a fortement contribué à faire du Cap-Vert et de ce chapelet de plus d’une dizaine d’îles une success story aussi bien politique et économique que sociale.

Selon le FMI, le PIB du pays a progressé de plus de 6% par an entre 2000 et 2009.

Le revenu par habitant a augmenté de 181% sur la même période de la présidence Pires.

La liste des avancées est longue, comme le taux d’alphabétisation, supérieur à 80% de la population, et l’espérance de vie qui dépasse les 71 ans.

Mais pour le jury du prix Ibrahim, Pedro Pires n’est pas qu’un modèle de bonne gestion économique, c’est aussi un modèle de sagesse politique. « Et surtout n’oubliez pas que c’est un ancien général ! », souligne Aïcha Bah Diallo.

Source : www.jeuneafrique.com