ABDOURAHMAN A. WABERI – ECRIVAIN – DJIBOUTIEN

Abdourahman A. Waberi est né le 20 juillet 1965 (comme Frantz Fanon) à Djibouti ville, dans ce qui s’appelait encore la Côte française des Somalis, actuelle République de Djibouti, dans un milieu modeste, il quitte son pays en 1985 afin de poursuivre des études en France, d’abord à Caen, puis à Dijon.

Écrivain et professeur d’anglais en lycée, il est admirateur déclaré du Somalien Nuruddin Farah; il avait d’ailleurs commencé d’écrire, à Dijon, une thèse de doctorat sur cet auteur, avant de s’orienter vers un travail comparatif entre les romans du Somalien et ceux d’Assia Djebar.

Depuis 1994, il a publié une huitaine d’ouvrages.

Son premier ouvrage, Le Pays sans Ombre, paru en 1994, obtient le Grand Prix de la nouvelle francophone de l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique et le prix Albert Bernard de l’Académie des Sciences de l’outre-mer à Paris. Constitué de courts textes, il brosse le portrait en kaléidoscope d’un pays terrassé par ses fièvres, ses famines et ses guerres.

L’ouvrage suivant, Cahier nomade, obtient le Grand Prix littéraire de l’Afrique en 1996.

Un an plus sort Balbala, un roman qui gagne le Prix biennal « Mandat pour la liberté » du P.E.N Club Français 1998, Prix collectif du Festival du Premier roman de Chambéry 1998 avant de finir finaliste du 1er Prix Unesco-Françoise Gallimard (Bourse d’écriture délivrée par l’Unesco en 1998) gagné par la romancière Marie NDiaye. Ces trois ouvrages constituent une trilogie sur le pays natal. Une première dans les annales de Djibouti.

Plus récemment, Waberi a écrit Moisson de crânes, consacré au génocide rwandais, et un nouveau recueil, Rift routes rails, marqué par l’exil et la dérive d’un continent dépossédé de son passé et de ses traditions. Dans les deux cas, l’auteur souligne les déchirements et les errances de l’Afrique noire. En 2003 un deuxième roman, Transit (Gallimard) sur le thème de la mémoire partagée et des affres de l’exil sur fond de guerre civile.

2006 voit la parution de Aux États-Unis d’Afrique, un roman drôle qui met le monde à l’envers, entonne le chant du panafricanisme et en appelle à un monde plus juste et humain.

Waberi a été l’un des lauréats 2006, dans la catégorie littérature, de la bourse Berliner Kunstlerprogramm DAAD.

En 2007, il a été Donald and Susan Newhouse Humanities Fellow au Wellesley College, près de Boston.

En 2010, il est Professeur invité et William F. Podlich Distinguished Fellow au Claremont McKenna College et membre du jury international du prix International IMPAC Dublin Literary Award.

En 2010-2011 il sera pensionnaire de l’Académie de France à Rome, Villa Medici.

Son œuvre est traduite en une douzaine de langues, notamment en anglais, en italien, en allemand, en serbe, en portugais, en braille et pour certaines nouvelles également en espagnol, en catalan, en lituanien, en somali, en grec etc…

Son dernier roman « Passage des larmes », Jean-Claude Lattès, 2009, est un récit poétique sur l’exil, le fanatisme et la géopolitique de la Corne de l’Afrique mais on peut lire aussi comme un hommage subtil à Walter Benjamin.

Source : www.abdourahmanwaberi.com