WOLE SOYINKA – PRIX NOBEL – NIGERIAN

Wolé Soyinka alias Akiwande Oluwole Soyinka est né à Abeokuta au Nigeria le 13 juillet 1934.

Il est le premier auteur africain et le premier auteur noir lauréat du prix Nobel de littérature obtenu en 1986.

Wolé Soyinka grandit dans les environs de la mission anglicane d’Aké.

Son père est responsable d’une école primaire et sa mère commerçante, tous deux « chrétiens et occidentalisés » tiennent cependant à équilibrer l’environnement anglophone colonial dans lequel il évolue par de fréquentes visites dans le village natal de son père, à Isara en pays Yoruba.

Dans la bibliothèque familiale, Soyinka découvre la littérature et les écrivains anglais.

Son oeuvre sera plus tard doublement influencée, par la littérature européenne et par la culture Yoruba.

A 12 ans, Soyinka quitte Aké pour Ibadan et à l’âge de 18 ans entre dans la nouvelle université d’Ibadan. Il y étudie de 1952 à 1954.

En 1954, attiré par le théâtre, il va achever sa formation à Leeds en Angleterre où il obtient un « BA », l’équivalent d’une maîtrise, en anglais.

De 1957 à 1959, il continue son apprentissage européen en étant notamment « script-reader », acteur et metteur en scène au Royal Court Theater de Londres.

A la même période, il compose deux de ses premières pièces, The Swamp Dwellers et The lion and the jewel. Les deux pièces seront jouées à Londres et Ibadan.

En 1960, il reçoit une bourse du centre de recherche Rockefeller et retourne au Nigeria. Il crée sa propre troupe de théâtre appelée « the Mask » et produit une nouvelle pièce, A Dancing in the forest à l’occasion des cérémonies d’indépendance du Nigeria.

Bien que le retour d’Angleterre de Soyinka ait été bien accueilli, A dancing in the forest lui vaut d’être sujets à critiques venant de divers horizons.

Les autorités nigérianes sont furieuses car ce dernier suggère dans sa pièce que la corruption est généralisée, alors que les intellectuels nigérians lui reprochent d’utiliser les techniques européennes.

Au cours des sept années suivantes, Soyinka enseigne dans les universités d’Ife, de Lagos et d’Ibadan.

Il écrit beaucoup.

Des pièces de théâtre : des comédies (The trial of Brother Jero) ou des tragédies politiques (The road, the strong breed, Kongi’s Harvest) qui ont toutes pour thème la confrontation de cultures ou de coutumes anciennes ou rituelles avec l’arrivée d’un nouveau monde.

En plus de ces pièces, il écrit pour la radio, pour la télévision et dans une revue satirique. Il publie son premier roman The interpreters (1965) et son premier recueil de poèmes Idanre and other poems.

Soyinka « défie » la classe politique nigériane dans son œuvre par ses critiques et ses allusions aux dysfonctionnements du monde politique. De plus, il se mêle également de politique sur le terrain dans la vie de tous les jours, ce qui n’est pas vu d’un bon œil par les autorités.

En octobre 1965, il est arrêté pour avoir contesté les résultats des élections lors d’une émission radio. Il est libéré en décembre.

En 1967, il est arrêté et passe 22 mois en prison pour son « soutien » aux sécessionnistes biafrais. Il racontera cette expérience dans A man died (1972), un de ses récits autobiographiques.

De 1969 à 1972, il est responsable du département des arts théâtraux de l’université d’Ibadaban.

A la suite de sa libération en 1969, il entre dans une nouvelle période de création intense. Il écrit un recueil de poèmes, A shuttle in the cryp, un roman, Season of Anomy (les deux oeuvres sont également des réflexions amères sur ses années d’emprisonnement), et deux de ses livres les plus importants : Madmen and specialists (1970), et Death and the king horseman (1975), traduit en français sous le titre la mort et l’écuyer du roi.

En 1972, Soyinka part en exil volontaire pour le manque de recul et d’analyse, de même que l’environnement euphorique qui succèdent à la guerre du Biafra ne lui conviennent pas.

Il est conférencier au « Churchill College » à Cambridge, puis revient au Nigeria en 1975 après un détour par le Ghana.

Il crée une nouvelle troupe théâtrale (the « Unifé Guerilla Theater » dont les représentations se déroulent partout, devant les immeubles publics, les places de marché, les bidonvilles…) et est responsable du département d’art dramatique de l’université d’Ifé (1975-1985).

Ses plus célèbres essais Myth, Literature and the African world sont publiés en 1976. Il y critique notamment le mouvement de la négritude (« un tigre ne crie pas sa tigritude, il agit »), compare sa façon d’envisager l’art et l’écriture, avec celle d’autres écrivains africains et européens.

Son livre autobiographique, Aké : the years of childhood centré sur son enfance, paraît en 1981. Il y raconte la vie dans son village natal, son émerveillement d’enfant devant les mystères et les traditions Yoruba qui transparaîtront plus tard dans ses œuvres.

En 1986, il est le premier africain à recevoir le prix Nobel de littérature et devient célèbre dans le monde entier. Le communiqué de la commission qui lui décerne le prix Nobel le dépeint comme suit : « Le prix Nobel de littérature de l’année 1986 est décerné à un écrivain africain, Wolé Soyinka du Nigeria. Il a produit une œuvre littéraire riche et variée (…) Son éducation, ses origines et sa formation font de lui une exception dans le monde de la littérature. Wolé Soyinka puise ses racines dans la culture, les mythes et les habitudes culturelles du peuple Yoruba qui en retour a des liens avec les régions méditerranéennes. Par sa formation dans son pays d’origine et en Europe, il a également acquis une connaissance profonde de la culture européenne. Sa collection d’essais, « Myth, literature and the African World » enrichissent et facilitent la compréhension de la littérature (…) ».

En 1988, il devient professeur d’études africaines et de littérature à l’université de Cornell. Malgré les pressions, il continue à critiquer la dictature qui règne dans son pays.

Après être retourné au Nigeria, il part de nouveau en exil en 1994 en quittant clandestinement son pays. Il vit par la suite entre les Etats-Unis et la France. Il avait participé en 1993 à des marches contre la dictature militaire alors au pouvoir au Nigeria et avait été témoin à une autre occasion d’assassinats de manifestants pacifiques.

Il dira plus tard que « certaines personnes croient que le Prix Nobel vous rend invulnérable aux balles, je n’ai jamais eu cette illusion ». En 1997, Soyinka est accusé ainsi que 14 autres personnes d’avoir organisé des attaques contre l’armée nigériane entre 1996 et 1997 et est condamné à mort pour trahison.

Après la mort de Sani Abacha en juin 1998, Soyinka retournera dans son pays en octobre 1998 après l’entame de négociations par le nouveau Président, Abdusalam Aboubakar.

Dans sa pièce King Baabu (2001), Soyinka parodie les dictateurs africains du passé et du présent.

Le titre de la pièce fait référence à la pièce de théâtre classique de l’absurde, Ubu roi (d’où l’adjectif ubuesque). Par son oeuvre littéraire de même que son combat pour la démocratie et les droits de l’homme, Wolé Soyinka s’est imposé comme une des voix les plus importantes de l’Afrique contemporaine.

Ses oeuvres :

1°) The interpreters (1965) ;

2°) Idanre and other poems ( recueil de poèmes) ;

3°) A man died (1972) ;

4°) A shuttle in the cryp ( recueil de poèmes) ;

5°) Season of Anomy ;

6°) Madmen and specialists (1970) ;

7°) Death and the king horseman (la mort et l’écuyer du roi) (1975) ;

8°) Myth, Literature and the African world (1976) ;

9°) The years of childhood (1981)

Source : www.grioo.com