JEAN MARIE ADIAFFI – ECRIVAIN – IVOIRIEN

Jean-Marie Adiaffi né en 1941 à Béttié dans la région d’Abengourou, a perdu très tôt ses parents et a été élevé par son oncle maternel.

Après avoir effectué son cycle primaire au village et secondaire à Bingerville, il s’est envolé pour la France où il obtint son baccalauréat Il suivit alors des cours à l’IDHEC et un stage à l’OCORA d`où il sortit en tant que réalisateur de télévision et de cinéma.

Il revint à Abidjan pour travailler à la télévision ivoirienne mais les conditions de travail dans cette maison ne lui convenaient point.

Il retourna alors en France pour préparer sa licence et sa maîtrise de philosophie à la Sorbonne.

Nanti de son CAPES, il revint en Côte d’Ivoire pour enseigner la philosophie dans les lycées et collèges dont le Lycée classique d`Abidjan.

Jean-Marie Adiaffi est considéré comme l’une des figures de proue de la « nouvelle écriture ivoirienne » faite de « mélanges des genres », « l’Ecriture N’zassa » qu’il l’appelait. Avec un langage virulent où les mots, précieux et triviaux, se mêlent pour constituer ces « coups de pilon dans la gueule des oppresseurs ».

En un mot, une écriture puissante au service d’un engagement poétique et politique sans borne pour la liberté et la libération des peuples opprimés.

Ainsi, de formation de réalisateur de cinéma et de télévision, et aussi d’enseignant de philosophe, c’est surtout en littérature que Jean-Marie Adiaffi va s’affirmer, se présentant comme l’un des écrivains ivoiriens les plus talentueux et les plus novateurs.

Avec une « écriture éclatée » : le mélange des genres ou le « genre sans genre » comme il se plaisait à qualifier lui-même sa littérature , d’où le qualificatif de « N’zassa », ce tissu conçu de plusieurs morceaux de tissu multicolores.

Et les mots s’entrechoquent dans cette littérature comme « des éclairs et des foudres », développant les thèmes de la liberté et de l’indépendance. Par ailleurs, son oeuvre est un produit des influences multiples : les auteurs présocratiques, surtout Parménide et Héraclite, les symbolistes tels qu’Eluard, Rimbaud et Lautréamont, les auteurs de la Négritude, notamment Césaire, et la culture Agni…

Sous le titre général de « Assonan Attin » (la piste de la libération), cette littérature est axée sur un projet de triple trilogie : le roman, la poésie et le théâtre.

Mais seuls deux axes ont été réalisés : le roman avec « La carte d’identité », « Silence, on développe » et « Les naufragés de l’intelligence », et la poésie comportant seulement deux titres : « La galerie infernale » et « D’Eclairs et de foudres ».

Le troisième recueil devrait porter le titre de « A l’Orée de ma montagne de Kaolin »… Mais en 1969, il avait déjà publié un recueil de poésie qui ne faisait pas partie de sa trilogie : »Yalé Sonan » (Ed. Promotion et Edition, Paris).

Tout comme il avait publié, en 1983, un conte pour enfant, « La légende de l’éléphanteau » (Editions de l’Amitié).

Enfin, Jean-Marie Adiaffi est aussi l`inventeur d`un concept : le Bossonisme – de « bosson », génie en Agni – présenté comme « la religion des Africains ».

Pour Adiaffi, la colonisation a commencé par le spirituel (l’action des missionnaires), la libération doit donc se faire par le spirituel. Le « bossonisme », autre nom de « l’animisme » – terme qu’il récusait – apparaît alors comme une théorie de la revalorisation de la « spiritualité africaine » : Adiaffi parle d’une « théologie de libération africaine ».

Jean-Marie Adiaffi est mort le lundi 15 novembre 1999.

Ses Oeuvres :

1°) Les naufragés de l’intelligence: Editions CEDA-Abidjan. Roman

2°) Yalé Sonan. Paris: Edition et Promotion. Poésie

3°) La Carte d’identité. Paris: Hatier. Roman

4°) Galerie infernale. Abidjan: CEDA. Poésie

5°) Silence, on développe. Paris: Nouvelles du Sud. Roman

6°) D’éclairs et de foudres.

7°) La Légende de l’éléphanteau.

Source : www.babelio.com /www.abidjan.net