DAGAUD NORTON LEWIS (IVOIRIEN)

NORTON LEWIS : « LA LIBERTE DE L’AFRIQUE PASSE PAR LA CULTURE DES GENIES »

Aux âmes bien nées, dit-on, la valeur n’attend point le nombre des années. L’année scolaire 2000-2001 a été marquée par un événement dont les Ivoiriens se souviennent encore. Un gamin, âgé de douze ans, réussit à son baccalauréat série D. Aujourd’hui, bon nombre de personnes veulent savoir ce que devient ce surdoué.

Le jeune Dagaud Norton Lewis a grandi et vient fraîchement de souffler sa dix huitième bougie. II est étudiant en ingénierie informatique dans une grande école de la place. Pendant que les adolescents de son âge font maintenant leur entrée à l’université, Norton, lui, est à la porte de sortie

II a connu une ascension fulgurante.

‘J’ai fait au total cinq années, du primaire à la classe de terminale ». Fascinant tout de même quand on sait que les conditions de travail des élèves des pays au Sud du Sahara ne sont pas reluisantes. Alors, comment cela a-t-il été possible ? « Au collège j’ai fait les classes de sixième, cinquième et quatrième en une seule année », confie-t-il

Le progrès spectaculaire de Lewis est dû à ses aptitudes naturelles .  » Certaines personnes voient en moi des prédispositions naturelles. Mes parents me racontent que depuis ma tendre enfance, je ne réagissais pas comme mes amis. Il paraît que je surprenais toujours « , explique, heureux, Norton Lewis.

Discret et apparemment timide, Norton est passionné de tout ce qui touche à la technologie, Il passe le plus clair de son temps à bricoler. En plus de l’informatique qu’il apprend en Côte d’Ivoire Norton poursuit plusieurs autres formations d’ingénieur à travers Internet « . Je fais aussi des études parallèles d’ingénierie à distance en électronique et en électricité  » précise t-il .

Véritable génie, cet adolescent effectue un stage au Bureau national d’études techniques et de développement (BNETD).  » Dans le cadre de mon stage, je travaille sur la gestion du patrimoine immobilier des collectivités territoriales. Ainsi, à la fin de mon stage, je dois être capable de produire un logiciel qui permettra de gérer le patrimoine immobilier des collectivités territoriales « . Son savoir il veut le mettre au service de !a Côte d’Ivoire et partant, de toute l’Afrique

L’institut géniocratique : un rêve devenu réalité

Dans cette vision, il préconise la détection des génies. Qui favorisera la conception d’un programme de développement technologique propre au continent africain. A la question de savoir qui peut être considéré comme un génie, Lewis répond :  » un génie, ce n’est pas nécessairement celui qui a amassé assez de diplômes. Pour moi, un génie, c’est celui qui, face à un problème donné, peut trouver une solution dans les secondes qui suivent » Ceci pour dire que tout individu porte en lui un peu de génie et peut l’exprimer dans tous les domaines possibles de l’existence humaine.

« Les surdoués, on les trouve un peu partout : dans le domaine de l’art, du sport, etc. En Côte d’Ivoire on a des écoles pour handicapés, des écoles classiques mais nous n’avons pas d’écoles pour enfants surdoués. C’est malheureux !  » s’exclame le jeune Lewis.

Toujours dans sa vision de détecter les génies en vue du développement technologique de son pays, Norton, épaulé par son père et quelques bonnes volontés a créé l’institut  » ‘Géniocratique Dagaud Norton Lewis  » . Dans cet établissement situé à Cocody (Deux- plateaux), on apprend aux élèves de 3 à 13 ans à développer leur génie. Ce projet: fait la fierté de son concepteur  » Ici nous avons des enfants de 3 ans qui utilisent correctement l’ordinateur. C’est dommage que la politique soit la préoccupation majeure des gens. Quand je pense qu’elle ne nous a apporté que des guerres et des conflits interminables. Si nous voulons acquérir notre vraie liberté, il nous faut être indépendant technologiquement. C’est-à-dire il faut que nous soyons capables de fabriquer nous mêmes et d’exporter. Et cela passe nécessairement par la culture des génies « , explique-t-il.

Pour Norton, si des nations au sous-sol pauvre comme le Japon ont réussi à se hisser au rang de puissance mondiale grâce à  » la culture des génies « , la Côte d’Ivoire peut en faire autant.

Source :Le Courrier d’Abidjan
Date de publication : Mardi 24 octobre 2006