L’ORGANISME GENETIQUEMENT MODIFIE (OGM)

Dans le souci d’améliorer la productivité des cultures et multiplier les espèces animales, des Chercheurs ont fait apparaitre des organismes vivants dont le patrimoine génétique a été modifié.

L’Organisme Génétiquement Modifié (OGM) est un organisme de nature animale, bactérienne ou végétale qui a subi une modification de ses gènes pour lui conférer une caractéristique nouvelle à partir d’une technique appelée« génie génétique ».

En 1850, Gregor Mendel d’origine autrichienne, Moine dans le monastère de Brno dans la République Tchèque a observé les résultats de croisements de pois d’apparences différentes et étudié la transmission des caractères comme la couleur, la texture, la taille et la forme des pois.

Gregor Mendel qui a énoncé les lois de l’hérédité en 1866 a permis son application à partir de 1900.

Il a créé également des mutations chez la mouche « Drosophile » et découvert les chromosomes et les gènes en 1910.
En 1953, James Dewey Watson, biologiste américain et Francis Harry Compton Crick, biologiste britannique ont découvert la structure en double hélice de la molécule d’ADN.

En 1960, le code génétique est découvert et cinq (5) ans après, en 1965, les enzymes de restriction permettant de découper l’ADN en des points précis sont mis en place.

Paul Berg, biologiste américain et ses collaborateurs confirment le découpage de l’ADN et fournissent des ciseaux biologiques en 1970.

Le transfert de gènes par des bactéries est rendu possible dès 1977 et les bactéries pathogènes de plantes ou agrobactéries ont pu être transférées et leur ADN inséré dans celui de la plante. Le gène transféré a été baptisé « Transgène ».

En 1983, naît en laboratoire, le premier organisme génétiquement modifié au niveau de l’ADN élaboré sur un plant de tabac transgénique.

Le premier passage de plantes transgéniques des laboratoires aux champs est effectué en 1986.

En 1990, débute le décryptage du génome humain.

La première plante transgénique, une tomate à maturité retardée est commercialisée par le groupe « Calgène » aux Etats-Unis d’Amérique en 1994.

Les grandes cultures transgéniques démarrent aux Etats-Unis d’Amérique et 1995 et en 1997, l’Union Européenne autorise la culture d’un maïs Bt pour l’alimentation humaine et animale. Ce maïs possède un gène issu d’une bactérie Bacillus thuringiensis qui produit une protéine insecticide.

La fabrication d’un OGM passe par le clonage du gène à insérer dans la cellule végétale, animale ou bactérienne.

Nous prendrons l’exemple d’un gène nommé « OK » à introduire dans une cellule végétale pour modifier son patrimoine génétique.

Avant d’introduire le gène « OK » dans la plante, il faudrait le cloner c’est-à-dire le multiplier en plusieurs exemplaires identiques.

Le « Plasmide » constitué de petites molécules d’ADN circulaire qui se multiplie en même temps que les chromosomes est introduit dans une bactérie nommée « Escherichia coli », ou « colibacille » ou en abrégé « E. coli ».

Le « E. coli » a la qualité d’accélérer la multiplication des bactéries.

Ensuite, le gène est mis dans le « Plasmide » mais comme le « Plasmide » porte en lui un gène de résistance à l’antibiotique, il y est ajouté de l’antibiotique.

Après une nuit de culture, il est obtenu de nombreuses bactéries permettant d’extraire le « Plasmide » pur en grande quantité.

Ce « Plasmide » est transféré dans les cellules de la plante en bombardant celles-ci de petites billes recouvertes du « Plasmide » ou en utilisant les « A. tumefaciens », autre forme de bactérie qui possède la capacité naturelle de transférer une partie de son ADN dans les cellules de la plante qu’elle infecte.

Le transfert n’est jamais possible à 100 %.

Pour ce faire, une sélection sera faite entre les cellules qui ont reçu l’ADN transféré par le « Plasmide » et celles qui ne l’ont pas reçu.

Cette sélection peut se faire de deux façons.

Si le « Plasmide » a un gène de résistance aux herbicides, les herbicides seront utilisés pour sélectionner uniquement les cellules porteuses du « Plasmide » puisque l’herbicide agira sur les cellules végétales qui ne lui résistent pas.

La seconde sélection consiste à attendre que la plante se mette à pousser pour s’assurer que le gène « OK » se trouve dans la cellule.

En principe, si le gène s’est intégré par hasard, pendant le transfert dans un chromosome (molécule de l’ADN), le lieu d’intégration dans les chromosomes influence la capacité du gène à s’exprimer. Le gène inséré dans la cellule qui a fait naître la plante doit se trouver normalement dans toutes les cellules de la plante, même s’il arrive que l’expression de nombreux gènes se fasse de façon spécifique à un tissu en fonction de son lieu d’intégration dans le chromosome.

Dans la pratique, pour modifier l’organisme génétique d’une plante, d’un animal ou d’une bactérie, il faudrait obtenir, pour l’Europe, une autorisation de l’Union européenne.

En 1986, la France a mis en place la Commission de Génie Biomoléculaire (CGB) pour veiller au respect des réglementations.

La CGB contrôle les essais de culture d’OGM en champs et délivre les autorisations d’essais et de commercialisation des OGM.

Le 18 avril 2004, la traçabilité et l’étiquetage des OGM est entrée en vigueur.

Ainsi, il est possible de suivre et retrouver le cheminement d’un produit génétiquement modifié et de ses constituants tout au long de la chaîne de production.

L’étiquetage devenu obligatoire s’applique aux produits très transformés comme les huiles raffinées étiquetés dès lors que la matière première est génétiquement modifiée. On parle dans ce cas d’étiquetage de production ou technologique.

L’étiquetage applicable en alimentation humaine et en alimentation animale donne l’opportunité aux consommateurs de choisir le produit qu’ils veulent consommer, OGM ou non.

Depuis l’arrivée des OGM, deux camps s’affrontent, les partisans des O.G.M et les opposants.

Les partisans des OGM affirment que les OGM résistent aux piqûres d’insectes et à certaines maladies. Cette qualité allège donc le travail des agriculteurs qui n’ont plus besoin de traiter régulièrement leurs plantations.

Comme autre avantage, les OGM permettraient d’obtenir de nouvelles variétés plus performantes et beaucoup plus rapidement que par les croisements biologiques. Le riz génétiquement modifié appelé «Riz d’or» qui contient du béta-carotène se transforme en grande quantité en vitamine A1 pendant la consommation.

Egalement, la qualité des pommes de terre serait améliorée parce qu’elle absorberait moins de matière grasse lors de sa cuisson.

Les fruits et légumes mûriraient lentement et se conserveraient plus longtemps. Leur transport est de ce fait facilité.

Les OGM auraient la capacité de pousser dans les pays ayant un sol riche en sel ; Le sel qui ne favorise pas la culture des plantes puisqu’il stérilise les sols.

Enfin, le recours à des variétés transgéniques qui résistent à la sécheresse et limitent les apports en eau reste un atout environnemental.

Les détracteurs des OGM soutiennent quant à eux que les organismes qui ont été modifiés contiennent des éléments toxiques qui font que les piqûres des insectes ne parviennent pas à les atteindre. Cette résistance serait à la base de certaines allergies qui résistent aux antibiotiques.

L’association « OGM Dangers », association déclarée le 4 mai 1999 sous le numéro 1371 dénonce l’impossibilité d’une coexistence entre cultures transgéniques et non transgéniques.

Pour eux, étant donné qu’il n’est pas possible d’arrêter le vent, le pollen, les abeilles, ni nettoyer complètement les silos et les camions, il peut avoir dissémination avec les champs des agriculteurs qui n’ont pas l’intention de cultiver des produits OGM et les Etats et la Commission européenne votent des seuils de contamination « acceptable » suffisamment élevés (0,9%) pour ne pas trop gêner l’Industrie. Ces Etats travaillent plus à l’acceptabilité des OGM qu’à informer ou discuter.

De plus, les pouvoirs politiques organisent des consultations dont ils ne suivent pas les recommandations ; Ce qui équivaut à dire que les pouvoirs politiques et économiques font accepter et manger ces OGM à la population contre leur gré.

Enfin, ils indiquent que l’usage des OGM contraint les planteurs à utiliser une technique qu’ils ne maîtrisent pas et ne peuvent pas maîtriser.

Le plus farouche des opposants aux OGM, Monsieur Joseph Bové dit « José Bové » né le 11 juin 1953 à Talence en Gironde en France a arraché le 15 août 2008, avec sept (7) autres personnes, deux parcelles expérimentales de maïs OGM référencée Monsanto MON810 – NK603 à Civaux et Valdivienne à Viennes.

Poursuivis pour destruction de champs d’essais de maïs OGM, ils ont été relaxés par le Tribunal correctionnel de Poitiers mais le Procureur de la République a décidé de faire appel.

Pour des cas similaires, José Bové a été condamné plus de cinq (5) fois.

Tout comme José Bové, la « Paix verte » ou « Greenpeace », organisation non gouvernementale internationale de protection de l’environnement née au Canada en 1971, se bat et met en ligne des pétitions pour exhorter les habitants du monde à refuser les produits OGM.

L’organisation « Greenpeace »a lancé une pétition récemment pour refuser le riz génétiquement modifié LL62 de Bayer qui serait dangereux pour l’Homme.

Dix-sept (17) ans après la découverte des OGM, les partisans et opposants aux OGM continuent de s’affronter.