La Centrafrique a connu, depuis son indépendance intervenue en 1960, cinq (5) coups d’Etat, en 1976, en 1981, en 1986, en 2005 en 2013.
De ce fait, il existe plusieurs mouvements rebelles dans ce pays.
La Séléka qui signifie en Sango, une langue centrafricaine « Coalition » est, comme son nom l’indique, la coalition de plusieurs mouvements rebelles qui sont, la Convention des Patriotes pour la Justice et la Paix (CPJP) ; l’Union des Forces Démocratiques pour le Rassemblement (UFDR) ; le Front Démocratique du Peuple Centrafricain (FDPC) ; la Convention Patriotique du Salut du Kodro (CPSK) et l’Alliance pour la Renaissance et la Refondation (A2R).
La Convention des Patriotes pour la Justice et la Paix (CPJP) a été créée vers la fin de l’année 2008 et a été dirigée par Charles Massi avant de passer aux mains du général Noureddine Adam.
Charles Massi, Médecin militaire, né le 25 juillet 1952 avait fait partie du gouvernement du Président Ange-Félix Patassé de 1993 à 1997.
En 1997, il créé le Forum Démocratique pour la Modernité (FODEM) et le 28 mai 2001, lorsque le Président Ange-Félix Patassé l’accuse d’avoir tenté de faire un coup d’Etat, Charles Massi s’exile en Europe.
Le 27 août 2002, il est condamné par contumace à mort.
Après le renversement du Président Ange Félix Patassé le 15 mars 2003, Charles Massi rentre en Centrafrique et se présente à l’élection présidentielle de 2005. Il en sort perdant mais se rallie au candidat élu, François Bozizé et intègre le gouvernement.
En 2008, Charles Massi quitte le gouvernement et entre en rébellion. Il intègre l’UFDR mais lorsque ce mouvement signe un accord de sortie de crise, le « Dialogue Politique Inclusif » (DPI) avec le gouvernement du Président François Bozizé, il quitte ce mouvement pour la CPJP en 2009, dans l’unique but de chasser le Président François Bozizé du pouvoir.
Le 15 mai 2009, après un séjour à N’djamena, Charles Massi tente de rejoindre la Centrafrique, en passant par la brousse, sur une moto de transport, mais à la frontière tchado-centrafricaine, les militaires tchadiens l’arrête pour « tentative de déstabilisation d’un pays voisin ». Il est libéré après cinquante six (56) jours de prison.
Le ministre de l’Intérieur Ahmat Mahamat Bachir apporte des éclaircissements sur son arrestation : « Nous avons simplement cherché à savoir la vérité sur cette affaire. Est-ce que Charles Massi a des intentions subversives contre la RCA ? Si oui, il tombera sous le coup de la loi tchadienne. Si non, c’est un Centrafricain, il doit regagner son pays où un autre pays, c’est son affaire… Après avoir mené des enquêtes, nous avons conclu qu’il n’avait pas des intentions subversives contre la République centrafricaine, qu’il ne pouvait qu’être relâché puis gentiment on lui a demandé de quitter le territoire tchadien. On n’a pas fixé de délais, mais on lui a dit : le plus tôt sera le mieux ».
Sur RFI, Charles Massi dit : « J’espère que la médiation tchadienne que j’étais venue chercher, pourra faire avancer le processus de paix en Centrafrique ».
Le 18 décembre 2009, arrêté de nouveau, par les autorités tchadiennes, Charles Massi est livré aux autorités centrafricaines et à ce jour, nul ne sait s’il est vivant ou mort.
Cependant, le 27 janvier 2010, la Franco-centrafricaine qui vit en France, Denise Massi, épouse de Charles Massi informe la communauté nationale et internationale à partir de RFI que son époux, qui a disparu depuis le 18 décembre 2009 a été torturé et tué dans une prison centrafricaine.
Le Commandant Ali Souleymane se confie aussi à RFI et dit : « Charles Massi et moi sommes arrivés à la frontière, côté tchadien, avec une quinzaine d’hommes le 18 décembre 2009. Nous étions venus récupérer du «matériel de guerre» avant de rentrer en RCA, lorsque nous avons été attaqués par l’armée tchadienne. J’ai réussis à m’enfuir, mais pas Charles Massi qui a été emmené, derrière une moto… »
Le jeudi 14 janvier 2010, Denise Massi, l’épouse de Charles Massi arrive en Centrafrique pour s’enquérir des nouvelles de son mari mais elle est immédiatement expulsée du territoire centrafricain.
Le 1er février 2010, François Bozizé accorde une interview à RFI et dit ne pas savoir où se trouve Charles Massi.
Le samedi 16 janvier 2010, Denise Massi et le Fodem publient le communiqué ci-après : « Charles Massi a été torturé (…) et est mort depuis le vendredi 8 janvier 2010 vers 19H00 à Bossembélé à 150 km au nord-ouest de Bangui des suites des tortures qu’il a subies. »
Le vendredi 19 mars 2010, Denise Massi décède à Paris à la suite d’un hématome cérébral mais un proche de la famille dit : « Denise vivait l’enfer, ne sachant pas où est Charles. Ca l’a minée, c’est ça qui l’a amenée là ».
Aujourd’hui, c’est le fils de Charles Massi ou le beau-fils pour d’autres, Eric NERIS-MASSI qui est le porte-parole actuel de la Séléka à Paris.
Le Général Noureddine Adam, musulman d’ethnie rounga, originaire du Nord-est de la Centrafrique et fils d’un iman, a rejoint la CPJP en 2009.
Très tôt, il quitte la Centrafrique pour le Soudan avant de se rendre en Egypte où, en 1990, il sort diplômé de l’Académie de Police du Caire.
Il effectue ensuite quatorze (14) mois de formation d’élite au sein des forces spéciales israéliennes et devient, du fait de son sérieux, le garde de corps du roi Fahd ben Abdelaziz Al Saoud de l’Arabie Saoudite pendant deux (2) années.
En 2007, il démissionne et ouvre une entreprise de sécurité aux Emirats mais lorsque ses compatriotes lui font appel pour mener le combat, il rentre en Centrafrique en 2009 et intègre la CPJP.
Le troisième mouvement, l’Union des Forces Démocratiques pour le Rassemblement (UFDR) créée en 2006 est présidée par l’ancien fonctionnaire des Affaires étrangères Michel Am Nondroko Djotodia.
Michel Am Nondroko Djotodia est né en 1949 et est de religion musulmane. Après la classe de terminale, il part pour l’Union soviétique et y passe un an deux (2) mois. A son retour, il se lance dans le commerce, puis occupe des postes administratifs.
A l’arrivée au pouvoir de François Bozizé au pouvoir par un coup d’Etat en 2003, Michel Am Nondroko Djotodia se rapproche de François Bozizé par l’entremise du fils du Président, Jean Francis Bozizé.
Accusé de tentative de coup d’Etat bien qu’étant en fonction au Soudan, il s’enfuit pour le Bénin et créé l’Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR) et provoque la première guerre civile en Centrafrique.
Le 20 novembre 2007, pendant cette guerre civile, sur ordre du Président François Bozizé, il est arrêté à Cotonou. Il est libéré en février 2008 avec son porte-parole Abakar Sabon.
Le Front démocratique du peuple centrafricain (FDPC) est dirigée par le chef rebelle Martin Koumtamadji alias Abdoulaye Miskine, un proche de l’ex-Président Ange Félix Patassé.
Martin Koumtamadji était aux côtés du Colonel Kadhafi avant sa chute.
La Convention Patriotique du Salut du Kodro ou « patrie », (CPSK) a été créée en juin 2012 et est dirigée par Mohamed-Moussa Dhaffane, un ancien du CPJP et Président ad hoc de la Croix-Rouge en Centrafrique.
Mohamed-Moussa Dhaffane, de nationalité centrafricaine qui a fait ses études en Arabie Saoudite et entretenu de bons rapports avec des dirigeants de ce pays, est accusé, par les nouvelles autorités centrafricaines, de vouloir instaurer le wahhabisme.
De 1999 à 2008, il a travaillé comme cadre volontaire à la Croix Rouge Centrafricaine (CRCA).
Le 24 août 2009, il a été arrêté, emprisonné au Tchad et libéré le 24 décembre 2012 pour se rendre à Libreville (Gabon) dans le cadre du Dialogue inter-centrafricain sous le contrôle de la CEEAC (Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale).
Mohamed-Moussa Dhaffane explique pourquoi il est entré en rébellion : « Ma motivation avait comme fondement les politiques d’exclusion, d’isolement, d’indifférence, voire même de bannissement appliquées délibérément par le pouvoir central sur une frange importante de la population centrafricaine considérée comme citoyens de seconde zone en raison de leur culture et/ou de leur religion. A titre d’exemple, nos compatriotes originaires des régions du nord-est ont été longtemps abandonnés, toujours brimés et rackettés par le pouvoir central… ».
Enfin, l’Alliance pour la Renaissance et la Refondation (A2R) est le mouvement des officiers des Forces Armées Centrafricaines « FACA », hostiles au régime du Président François Bozizé.
Après la conquête de plusieurs villes, les combattants de la Séléka rentrent à Bangui le dimanche 24 mars 2013 et s’emparent du palais présidentiel.
Dès leur entrée dans Bangui, la Séléka et leurs supérieurs estimés à 25.000 personnes dont 20.000 ralliés au dernier moment, s’en prennent aux biens de la population, principalement les véhicule 4 x 4 qu’ils vendent aux frontières.
Des personnes, pour garantir leur sécurité et ne pas se faire piller par ces combattants sont obligées de faire appel à ces mêmes personnes pour les garder moyennant rémunération.
Les assassinats sont commis régulièrement par les combattants de la Séléka.
Ainsi, le samedi 22 mai 2013, à la Cité Socatel dans le deuxième arrondissement de Bangui, Patrice Yanzénga, Directeur Général de la Télévision Centrafricaine est molesté à son domicile par un commandant soudanais de la Séléka.
Il trouve la mort après une double fracture au bras droit et plusieurs lésions sur le corps.
Marcel Yangué, un gardien de soixante dix (70) ans, a été tué de deux (2) balles dans la tête par des hommes de la Séléka dans la nuit du 5 au 6 à Bangui. Sa patronne, une fonctionnaire, sous couvert d’anonymat de peur de représailles dit : « Ils parlaient tous arabes et portaient des uniformes. Dès que mon cadet les a aperçus, il est venu toquer à la porte pour m’alerter. Puis j’ai entendu le gardien crier « au secours, au secours! », suivi de deux (2) coups de feu ».
Samuel, un étudiant qui a vu mourir son frère aîné sous ses yeux lorsque des hommes armés ont débarqué chez eux une nuit, parle de violence gratuite et dit : « L’un d’eux a ouvert le feu sans hésiter sur mon frère aîné…Ils n’ont rien emporté ».
Le ministre de l’Elevage Joseph Bendounga, opposant à l’ancien Président François Bozizé a été confronté à cette insécurité et il raconte les faits : « J’étais en train de lire mon parapheur jeudi dernier quand des éléments de Séléka ont fait irruption dans ma résidence. Je leur ai demandé ce qu’ils venaient faire, mais ils ne parlaient que l’arabe. J’ai appelé le ministre de la Justice qui m’a passé celui des Transports qui sait parler l’arabe et c’est lui qui leur a dit qu’ils se trouvaient à la résidence d’un ministre ».
Dans la région de Bossangoa, sept (7) personnes ont été froidement abattues et à chaque fois, leurs corps emportés à bord de véhicules rebelles pour les faire disparaître.
Les représailles ci-dessus ont été rapportées par le site www.africanaute.com.
Le jeudi 21 août 2013, après le remaniement du Président intérimaire Djotodia, le pasteur Josué Binoua, ancien ministre de François Bozizé est nommé ministre de la Sécurité en remplacement du Général Noureddine Adam.
Le général Noureddine Adam, le seul a avoir de l’autorité sur les combattants de la Séléka garde son statut de ministre d’Etat mais est nommé à la tête du CEDAD, le Comité extraordinaire de la défense des acquis démocratiques.
Le 13 septembre 2013, le Président intérimaire, en langue Sango, annonce la dissolution de la Séléka ainsi : « A compter de ce jour, la coalition rebelle Séléka et la Convention des patriotes pour la justice et la paix (CPJP), n’existent plus. Elles sont dissoutes (…) Tous ceux qui vont continuer à se réclamer de ces entités seront considérés comme des bandits ».
Le mardi 26 novembre 2013, Tarik Jasarevic, porte-parole de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) lance un cri de cœur pour qu’une aide soit apportée à la moitié de la population qui n’a pas accès aux services de santé du fait des pillages, des déplacements du personnel de santé, du non-paiement de salaires et la rupture de chaîne d’alimentation en médicaments.
Le Président intérimaire promet de faire revenir l’ordre avec 500 gendarmes et 500 policiers mais les personnes avisées se demandent d’où ils viendront et comment ils seront payés, surtout que son armée actuelle est composée en majorité des combattants de la Séléka qui sont analphabètes.
De plus, on dénombre plusieurs étrangers, notamment le Général Martin Koumtamadji qui serait un Ngama, un sous-groupe Sara, le plus important groupe linguistique au Tchad, tout comme le colonel Lakoye Maradas qui serait aussi un Sara avec ses balafres tribales qui ne portent pas à confusion.
Enfin, est traité d’étranger, le capitaine Abakar Saboune, leader des Mouvements des Libérateurs.
Le gouvernement du Premier ministre Nicolas Tiangaye paraît fatigué par le nombre pléthorique des membres de son gouvernement, sans vision et sans moyens financiers pour remplir leurs missions.
L’incapacité du Président Michel Am Nondroko Djotodia à normaliser la situation déplaît à la population qui n’hésite plus à caillasser ses convois partout dans Bangui.
Pour plusieurs personnes, aussi bien sur le plan national qu’international, la Séléka a pris le pouvoir sans avoir planifié l’après François Bozizé. La conquête du pouvoir se limitait donc uniquement au renversement du Président Michel Am Nondroko Djotodia.
La destruction des mairies et des registres, des administrations, des entreprises dans toutes les localités où sont passés les combattants de la Séléka composés dans leur grande majorité de musulmans est un signe fort qui, pour certains, est un moyen utilisé pour réécrire l’histoire en transformant la Centrafrique en un Etat islamique.
Il se dit en Centrafrique que, le 12 avril 2012, à la Conférence islamique de Djedda en Arabie saoudite, le Président intérimaire, Michel Am Nondroko Djotodia aurait dit aux autorités de ce pays qu’il mettrait en place un régime islamique afin d’appliquer la charia, bien que la Centrafrique soit un pays majoritairement catholique.
Vrai ou faux, le fossé s’est considérablement creusé entre chrétiens et musulmans et ce, depuis l’arrivée de la Séléka au pouvoir.
Les combattants de la Séléka qui, accusé de prendre partie pour la communauté musulmane a fait réagir la milice d’auto-défense nommée « anti-balaka » ou « anti-machette » en langue Sango.
Le groupe d’auto-défense a vu le jour en 2009 pour combattre des bandits basés dans le Nord et à l’Ouest du pays se faisant appelés « Zaraguinas ».
Dans la ville centrafricaine de Bossangoa, le fief de l’ex-Président François Bozizé, de peur de se faire attaquer, les chrétiens se sont réfugiés dans une église et les musulmans dans une école.
Malgré tout, le jeudi 5 décembre 2013, des membres de la milice Anti-balaka attaquent les musulmans et font cinq (5) morts.
Ce même jeudi 5 décembre 2013, des tirs à l’arme lourde sont entendus dans de nombreux quartiers de Bangui, principalement au camp militaire de Kassaï.
Les Anti-balaka et des ex-Faca favorables à l’ex-Président François Bozizé s’en prennent à un cantonnement des combattants de la Séléka et des civils musulmans.
En trois (3) jours, les affrontements font 400 morts.
Selon le Haut-commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), il y a eu des milliers de déplacés et huit (8) villages incendiés.
La résidence du Président Djotodia et celle du Premier ministre Nicolas Tiangaye sont pillés.
Les jeunes du groupe Anti-balaka accusent et disent : « Ce n’est pas pour rien que nous avons décidé de combattre les éléments de l’ex Séléka. C’était le lundi passé que tous les jeunes de Bobingui et Bobatoa se sont entendus pour former un groupe d’autodéfense (Anti-Balaka), pour mettre fin à cette barbarie. Nous sommes considérés comme des animaux par ces ex rebelles. Il ne se passe pas à seul jour sans que ces derniers ne tuent, violent nos femmes et nos sœurs et arrêtent de façon arbitraires les gens ».
Abdallah Hadji, mécanicien chauffeur de trente (38) ans réplique : « Bozizé a tué beaucoup de gens. Séléka est arrivée et c’était une bonne chose. Il fallait changer. Mais, le problème c’est que les chrétiens ne veulent pas un président musulman. Bozizé veut revenir au pouvoir (…) Les anti-balaka ont tué des musulmans innocents sans raison. Ils ont détruit une mosquée. La Séléka ne pouvait pas rester sans rien faire ».
Les autorités centrafricaines, mettent l’ex-Président François Bozizé en cause et dénonce une tentative de coup d’Etat.
Le jeudi 5 décembre 2013, l’ONU adopte, à l’unanimité, la résolution 2127 qui donne mandat, pour six (6) mois, aux forces françaises et à la force panafricaine d’intervenir en République centrafricaine. La résolution impose, un embargo sur les ventes d’armes destinées à la Centrafrique pendant un an.
Le samedi 7 décembre 2013, l’opération Sangaris est déclenchée et le contingent français qui compte 1.600 hommes est mis en place pour désarmer toutes les milices et les groupes armés.
Le Président François Hollande, lors de son discours définissant la nécessité pour la France d’agir en Centrafrique porte un jugement sur Djotodia et dit : « On ne peut pas laisser en place un Président qui n’a rien pu faire, a laissé faire. »
Le mardi 10 décembre 2013, le Président Djotodia limoge son chef d’Etat-major Pierre Dollé-Waya, sous-chef d’Etat-major des armées sous le régime de l’ex-Président François Bozizé et le remplace par Ferdinand Bombayéké, Général à la retraite et ancien Commandant de la garde de l’ex-Président Ange-Félix Patassé.
Judes-Alex Ketté, Directeur général du Trésor public centrafricain nommé le lundi 19 août 2013 en remplacement de Serge Mokomsé Ouarassio limogé le samedi 17 août 2013, est mis aux arrêts.
Judes-Alex Ketté est accusé d’avoir détourné, avec la complicité d’un joaillier sénégalais, d’un homme d’affaires centrafricain et d’un responsable de la Chancellerie une partie des 600 millions de Francs CFA qui devrait servir à acheter les atours à parer le Président Djotodia lors de sa prestation de serment le
18 août 2013.
Judes-Alex Ketté a contrefait le grand-croix et l’écharpe.
Le faux grossier a été découvert par un Président africain qui assistait à la cérémonie, le Président congolais Denis Sassou Nguesso.
Dans la journée du lundi 9 décembre 2013, au 5ème jour de l’opération militaire Sangaris, le convoi des français est attaqué mais aucun blessé ou mort n’est signalé.
Par contre, dans la nuit du lundi 9 au mardi 10 décembre 2013, un accrochage se produit et deux (2) soldats français l’un de la 1ere classe, Nicolas Vokaer et l’autre du 8e RPIMa, Antoine Le Quinio de Castres, sont tués.
Le mardi 10 décembre 2013, François Hollande se rend à Bangui pour rendre hommage aux soldats tués.
Estimant que l’aéroport est le lieu le plus sécurisé par les forces françaises, la population de Bangui y affluent en masse et vivent dans des conditions plus que précaires.
Le jeudi 12 décembre 2013, dans la région de Bouar à l’ouest de la Centrafrique, les miliciens chrétiens tuent vingt sept (27) musulmans.
Des musulmans qui accusent les forces françaises de prendre partie pour les chrétiens.
Le vendredi 13 décembre 2013, citant des bilans de la Croix rouge centrafricaine et du Conseil danois aux réfugiés, le Haut-commissariats de l’ONU annonce plus de 600 morts et 159 000 déplacés en une semaine d’affrontements entre chrétiens et musulmans.
Le Président intérimaire Djotodia décide le samedi 14 décembre 2013 de rencontrer les Anti-balaka pour discuter.
Le mercredi 1er janvier 2014, le Président Idriss Déby reçoit le ministre de la Défense français, Jean-Yves le Drian et ils se mettent d’accord sur le départ du Président intérimaire centrafricain.
Les deux (2) hommes fixent un autre rendez-vous pour le 3 janvier 2014.
Le jeudi 2 janvier 2014, Jean-Yves le Drian se rend à Bangui pour voir la force française et refuse de rencontrer Michel Djotodia qui insiste pour le voir. Néanmoins, il consulte le congolais Sassou N’Guesso à Brazzaville et le gabonais Ali Bongo à Libreville. Le même jeudi, Michel Djotodia et une dizaine de ses proches se rendent à N’djamena sur convocation du Président tchadien Idriss Deby.
Comme convenu, le vendredi 3 janvier 2014, le Président Idriss Deby et le ministre français Jean-Yves le Drian tombent d’accord sur la démission de Michel Djotodia, la mise en place d’une nouvelle équipe de transition, le désarmement des ex-Séléka et des anti-Balaka et le départ des mercenaires soudanais et tchadiens.
Le jeudi 9 janvier 2014, les dirigeants de la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (CEEAC) tiennent un Sommet extraordinaire à N’Djamena au Tchad sur la crise en Centrafrique en présence du Président Michel Djotodia et son Premier ministre Nicolas Tiengaye. Dans la journée, le Président tchadien affrète un avion à Bangui pour faire venir les cent trente cinq (135) membres du Conseil national de Transition (CNT) au Sommet de la CEEAC.
Le vendredi 10 janvier, à midi, sous la pression des dirigeants de la CEEAC, par un communiqué, Michel Djotodia et son Premier ministre démissionnent.
Le ministre de la défense français, Jean-Yves le Drian dit : « Il faut que le Conseil national de transition établisse l’alternative provisoire parce que le but c’est d’aller avant la fin de l’année à des élections ».
A l’annonce de leur démission, des milliers d’habitants font éclater leur joie dans les rues de Bangui et chantent « C’est fini, C’est fini ! C’est fini ! » mais dans la soirée, des églises et des mosquées sont brûlées. Des pillages sont observés un peu partout dans le pays et principalement à Bangui. L’on dénombre six (6) morts.
Le samedi 11 janvier 2014, l’ex-Président Michel Djotodia s’exile au Bénin dans un avion affrété par le Président tchadien. Les Anti-balaka qui attaquent systématiquement les musulmans, les lynche et les pille poussent ces musulmans à fuir en masse la Centrafrique pour le Tchad ou le Cameroun.
Le lundi 20 janvier 2014, le Parlement provisoire centrafricain, élu la maire de Bangui, Catherine Samba-Panza à la présidence de la transition après un 2ème tour par soixante quinze (75) voix contre cinquante trois (53) pour Désiré Kolingba, le fils d’un ancien Président de la Centrafrique, André Kolingba. Pour soutenir la Centrafrique, l’Union européenne et des Nations unies ont décidé, à Bruxelles de débloquer 500 millions de Dollars ou 238 milliards 478 millions 87 mille 27 Francs CFA.
Le jeudi 27 mars 2014, aux environs de 23H30, réunie pour une veillée funèbre dans une cour dans le quartier Fatima, des hommes armés ont lancé deux grenades et tiré avec une kalachnikov des minutes durant avant de prendre la fuite.
Le vendredi 28 mars 2014, le Chef du quartier dénombre les victimes, entouré d’une foule en colère : « Il y a six (6) morts qu’on a comptés ce matin. Les autres, il y a eu des blessés qui ont succombé à l’hôpital. Donc, on a dénombré au total 11 morts, au moins 11 morts. »
Le 29 octobre 2018, l’ex-Chef des anti-balaka, Alfred Yekatom dit « Caporal Rambo » devenu député, sort son arme en pleine séance de l’Assemblée nationale et tire deux coups en l’air suite à une altercation avec un autre député.
Aussitôt arrêté , il est emprisonné au camp De Roux, le Quartier Général des Forces Armées de la Centrafrique.
Le samedi 17 novembre 2018, « Caporal Rambo » est transféré à la Haye, à la Cour pénale internationale pour y être jugé.