LE CONFLIT SOUDANAIS

Le Soudan signifie en Arabe « Balad as-sudaan » ou «Pays des noirs».

Le Soudan partage ses frontières avec le Tchad, la République de Centrafrique, le Congo Démocratique, le Kenya, l’Ouganda, l’Egypte, la Lybie, l’Ethiopie et l’Erythrée.

La superficie du Soudan est de 2.505.810 Km² avec une population de 40.187.000 habitants répartis dans les vingt six (26) Etats que compte ce pays et tous dépendant de Khartoum.

Depuis 1899, les anglais et les égyptiens avaient la main mise sur le Soudan mais le condominium anglo-égyptien est rompu en 1951 par l’Egypte, lorsque le roi de cet Etat, Farouk se fait proclamer roi du Soudan.

Cette décision intensifie le débat entre les partisans de l’annexion du Soudan à l’Egypte et ceux favorables à la présence des britanniques au Soudan.

Les deux (2) camps s’affrontent mais le débat finit par s’orienter vers le projet d’indépendance du Soudan.

En 1955, les égyptiens et les britanniques tombent d’accord pour retirer leurs troupes respectives du Soudan et le 17 décembre 1955, le dernier gouverneur Général britannique, Sir Knox Helm quitte définitivement Khartoum.

Le 19 décembre 1955, le Parlement vote l’indépendance du Soudan.

Le 31 décembre 1955 une constitution provisoire est adoptée et le 1er janvier 1956, le Soudan obtient son indépendance avec un régime parlementaire et la promesse à la population du Sud Soudan de créer un Etat fédéral.

Néanmoins, le gouvernement central de Khartoum ne respecte pas ses engagements, les officiers du Sud-Soudan se mutinent et une vraie guerre civile, longue de dix-sept (17) ans de 1956 à 1972 s’est installée au Soudan.

Le 17 novembre 1958, le jour où le Parlement doit siéger, l’armée sous le contrôle du Général Ibrahim Abboud s’empare du pouvoir.

Le Général Ibrahim Abboud dissout le Parlement, met un terme au multipartisme, instaure une dictature militaire, arabise et islamise le Sud-Soudan pourtant animiste et chrétien, rend obligatoire l’enseignement de l’arabe et de l’islam et pour accélérer le processus, menace, arrête et massacre les habitants du Sud-Soudan.

La répression sévère augmente les tensions entre le Sud-Soudan et le gouvernement central de Khartoum ou Nord-Soudan ; Surtout qu’il est reproché à ce gouvernement de favoriser la population arabe musulmane.

Le Général lance néanmoins de grands travaux d’aménagement avec l’aide étrangère mais soupçonné de corruption et avec l’émeute des étudiants de l’université de Khartoum qui aboutit à un soulèvement populaire, le Général Abboud démissionne en octobre 1964.

Sirr al Khatim al Khalifa assure l’intérim de la présidence du Soudan jusqu’au 3 décembre 1964 et le Conseil souverain prend le relais. Le gouvernement provisoire rétablit la liberté de la presse, réinstaure le multipartisme et proclame l’amnistie pour les rebelles du Sud.

Le 21 avril 1965, les élections législatives sont organisées et le parti Oumma remporte ces élections mais n’ayant pas obtenu la majorité des sièges, il forme un gouvernement de coalition avec le parti unioniste national.

Le 8 juillet 1965, Mohammed Ahmed Mahgoub devient Premier ministre et Ismaël al-Azhari Président du Soudan.

L’incapacité du gouvernement de régler le problème des sécessionnistes du Sud et la méthode de gouvernance du gouvernement central de Khartoum sont dénoncées par la population soudanaise.

Un gouvernement de transition est mis en place mais les divisions, les conflits ethniques, la crise économique et la rivalité entre le Nord et le Sud subsistent.

Le 25 mai 1969, un groupe d’extrême gauche dirigé par le Colonel Gaafar Muhammad Nimeiri réussit un coup d’Etat.

Le nouvel homme fort, instaure un Conseil de la Révolution comprenant une dizaine de militaires.

Le Conseil de la Révolution suspend la Constitution et le Conseil suprême, dissout l’Assemblée constituante, met fin aux activités des partis politiques et arrête soixante neuf (69) leaders politiques, dont Ismaël al-Azhari le Président déchu.

En 1972, pour instaurer la paix au Soudan, un accord, l’Accord de paix d’Addis-Abeba est signé entre les différentes parties en conflit.

En 1983, le Président Gaafar Muhammad Nimeiri abroge l’Accord de paix d’Addis-Abeba lorsqu’il réalise qu’il a été découvert plusieurs gisements de pétrole dans la partie Sud du pays avec le percement d’un canal au profit de l’Egypte.

La population du Sud-Soudan se révolte et un originaire de cette région, le Colonel John Garang, crée l’Armée Populaire de Libération du Soudan (ALPS).

L’ALPS obtient le soutien de l’Ethiopie, les alliés socialistes et de l’Ouganda. Les Etats-Unis d’Amérique se mettent du côté du gouvernement de Khartoum.

En 1985, le Général Souwar ad-Daha fait un coup d’Etat et met un gouvernement civil en place.

Le Président Gaafar Muhammad Nimeiri s’exile en Egypte.

En 1989, le Général Souwar ad-Daha est renversé à son tour par le Général Omar El Béchir qui dirige le pays sans élection jusqu’en 1993.

Le 16 octobre 1993, le Général Omar El-Béchir devient Président après la tenue d’élections présidentielles. Il instaure un régime islamiste autoritaire sur l’ensemble du territoire qui admet la lapidation et l’amputation.

En 2001, le Président Omar El-Béchir perd son allié principal, les Etats-Unis d’Amérique qui l’accusent de coopération avec les terroristes dans les attentats suicide du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis d’Amérique.

Le Général Omar El-Béchir est contraint de discuter avec l’ALPS et signe un accord avec John Garang le 9 janvier 2005 ; Accord qui impose le maintien du Président Omar El Béchir à la tête du pays et l’opposant John Garang, Vice-président avec pouvoir de veto sur les décisions du Président.

L’accord autorise également l’autonomie du Sud-Soudan pendant une période de six (6) ans, le temps nécessaire à l’organisation d’un référendum d’autodétermination.

Le 9 juillet 2005, John Garang est investi Vice-président.

Le 13 juillet 2005, John Garang se rend, après son investiture, à Kampala pour rencontrer le Président ougandais Yoweri Museveni et à son retour, son hélicoptère fait un accident et il meurt.

Ses partisans qui ne croient pas à la thèse de l’accident, se révoltent.

Le 30 mai 2009, l’ex-Président Gaafar Muhammad Nimeiri rentré de son exil en 1999 meurt à la suite d’une longue maladie.

Cinq (5) ans après la mort de John Garang, le lundi 15 novembre 2010, le Soudan, le plus grand pays d’Afrique débute sa partition avec l’enregistrement de la population sur les listes électorales ; Etape précédant le référendum du 9 janvier 2011 qui doit aboutir à l’indépendance du Sud Soudan.

En dépit des violences, Paulino Wanawilla Unango, membre de la commission référendaire annonce que le dimanche
janvier 2011, premier jour du scrutin qui devant aller jusqu’au 15 janvier 2011, le taux de participation a atteint les 20 % au Sud-Soudan.

Le lundi 7 février 2011, le Président soudanais Omar El Béchir reconnait officiellement le résultat du référendum favorable à l’indépendance du Sud-Soudan au taux de 98,83 %.

Omar El Béchir dit accepter et saluer ces résultats qui représentent la volonté de la population du Sud-Soudan.

En retour, le dirigeant du Sud-Soudan, Salva Kiir tout en rendant hommage au Président Omar El Béchir pour avoir accepté ces résultats promet aider Khartoum à faire campagne pour l’effacement de ses dettes et favoriser l’assouplissement des sanctions commerciales qui le frappent.

Malgré cette entente, le Nord-Soudan et le Sud-Soudan se disputent la ville frontalière d’Abyei, région fertile située non loin des champs riches en pétrole et où les tribus africaine de Ngok Dinka et arabe de Misseriah réclament toutes deux (2) le contrôle.

Le lundi 23 mai 2011, la mission de l’ONU au Soudan (MINUS) indique que des hommes armés ont incendié et pillé la ville d’Abyei.

Les militaires Sud-soudanais disent que l’armée du Soudan du Nord veut faire une vraie guerre à Abyei.

Le samedi 9 juillet 2011, le Sud-Soudan fête son indépendance et devient le 54ème Etat africain avec pour capitale Djouba ou juba et une population de 8.500.000 habitants.

Le mardi 26 juillet 2011, le Président de la Commission de l’Union africaine, Jean Ping informe le ministre des Affaires étrangères du Sud-Soudan qu’il a reçu le nombre requis d’accords des pays membres pour l’admettre au sein de l’Union africaine, soit un total de trente trois (33) Etats membres y compris l’accord du gouvernement du Soudan.

Le mardi 15 août 2011, une cérémonie marquant l’admission officielle du Sud-Soudan a été organisée à l’Assemblée plénière du siège de l’Union Africaine à Addis-Abeba en Ethiopie en présence du Président de la Commission de l’Union africaine, Jean Ping.

Le dimanche 4 septembre 2011, le Sud-Soudan indique son intention de transférer dans les cinq (5) à huit (8) années à venir, sa capitale à Ramciel, ville située en plein centre du nouvel Etat.