LA GUERRE DU DARFOUR

Le Darfour est une région du Sahel qui a une superficie 490.000 Km² avec 6.360.000 habitants composés de nomades chameliers, pasteurs et paysans.

Le Darfour a été rattaché au Soudan en 1916 et est devenu l’une des provinces du Soudan depuis la déclaration d’indépendance de ce pays, en 1956.

Le Darfour comprend les provinces de Djanoub Darfour ou Sud-Darfour qui a pour capitale Nyala ; le Gharb Darfour ou Darfour occidental avec pour capitale Al-Djounaïnah et le Chamal Darfour ou Nord-Darfour qui a pour capitale Al Fachir.

La majorité de la population du Darfour est musulmane et parle couramment l’arabe.

Il existe une trentaine d’ethnies au Darfour dont les plus connues sont les fours, les arabes, les massalits et les zaghawas.

Le Darfour tient son nom du mot « Four » qui signifie en arabe, « le pays ou la maison des fours » mais chaque ethnie veut se positionner comme la principale ethnie du Darfour.

La guerre du Darfour est complexe et a plusieurs origines dont la première avancée est la découverte du pétrole au Darfour.

Cette richesse trouvée dans cette région qui devrait faire le bonheur des habitants de Darfour a plutôt provoqué les convoitises des puissances internationales qui ont secrètement, activé le feu de la division pour profiter des ressources naturelles de ce pays pendant que les propriétaires se font la guerre.

Le problème foncier est également évoqué expliquer avec le conflit entre fours et arabes de 1987 à 1989 et entre massalits et arabes de 1996 à 1998.

A cette époque, la majorité des groupes non-arabes détenaient un droit moral sur les terres mais autorisaient quant même les arabes nomades éleveurs de chameaux à s’y installer.

Entre 1980 et 1990, lorsque la population arabe nomade du Darfour et celle venant du Tchad se sont mis convoiter les terres de leurs bienfaiteurs, le conflit à vu le jour.

Le Président tchadien Idriss Deby est accusé d’être l’une des causes de la guerre du Darfour lorsqu’il a fait appel à des étrangers appelés « Zaghawas » pour régler son problème.

Les Zaghawas, éleveurs nomades rebelles vivant au Darfour, au Tchad et dans une moindre mesure en Lybie sont divisés en clans qui sont les Bideyat basés au Tchad dont l’un des membres est le Président Idriss Deby ; les Burogat, les Kobé qui ont été localisés entre le Darfour et le Tchad et les « Wagi » qui sont installés au Soudan.

Dans les années 1990, les Zaghawas aident le Président Idriss Deby à prendre le pouvoir des mains de l’ex-Président Hissène Habré.

Les Zaghawas qui ont combattu pour permettre au Président Idriss Deby d’accéder au pouvoir, le sollicitent à leur tour pour combattre leur chef d’Etat, le Président soudanais Omar El-Béchir mais le Président Idriss Deby refuse car, il entretient d’exécellentes relations avec le Président soudanais.

Quelques Zaghawas qui se trouvent dans les rangs de l’armée tchadienne décident de rentrer au Soudan pour participer à la guerre qui se déroule entre le pouvoir central de Khartoum et les rebelles du Darfour.

Le Président Idriss Deby du Tchad qui ne souhaite pas entrer en conflit avec son homologue charge les Zaghawas restés dans ses troupes d’attaquer ceux partis combattre au Soudan.

Les Zaghawas du Tchad refusent de s’opposer à leurs frères.

Au Soudan, le Président soudanais Omar El-Béchir qui ignore les bonnes intentions du Président Idriss Deby l’accuse de soutenir les rebelles Zaghawa qui veulent destabiliser son régime

Le Président soudanais Omar El-Béchir se met à son tour à soutenir les rebelles tchadiens et l’attaque surprise subie par N’djaména en décembre 2005 pousse le Président Idriss Deby à financer de son côté les rebelles du Darfour.

Enfin, pour d’autres, l’origine de la guerre du Darfour est le recrutement, par le Président soudanais El-Béchir, des combattants appelé « Janjawids ».

Estimant que le Président soudanais El-Béchir partage inégalement les richesses du Soudan, la population du Darfour exige la distribution équitable des ressources naturelles du pays.

Les darfouriens considérant qu’ils sont les « oubliés » du Soudan, ils décident de mener une lutte armée contre le gouvernement central de Khartoum.

Ainsi, en 2003, des habitants du Darfour créent des groupes rebelles et des milices. Il y a l’Armée de Libération du Soudan (ALS) soutenue par l’Armée Populaire de Libération du Soudan et le Mouvement pour la Justice et l’Egalité (JEM) essentiellement composé de « Zaghawas ».

Le 10 février 2003, les rebelles du JEM et ceux de l’ALS attaquent le gouvernement central de Khartoum et se positionnent dans la ville de Gulu, située au nord du Darfour.

Ils attaquent la capitale de la province du Darfour nord, Al Fachir le 25 avril 2003 et tuent une soixantaine de soldats du pouvoir central.

Les rebelles mènent un raid éclair sur Al Fachir et occasionnent de lourdes pertes matérielles au gouvernement de Khartoum.

Ils détruisent les avions Antonov et hélicoptères de Khartoum.

Se sentant humilié, le pouvoir central de Khartoum décide de contre-attaquer et recrute des bandits nomades d’ethnie arabe appelés « Janjawids » et autorise ces ceux-ci à user de tous les moyens pour mettre fin aux actions des rebelles.

Les Janjawids massacrent la population civile et violent les femmes de la province du Darfour.

De 2003 à 2004, ces Janjawids et l’armée du pouvoir central de Khartoum s’attaquent aux villages non-arabes du Darfour accusés de soutenir les rebelles.

Le génocide planifié méthodiquement depuis 2004 par le pouvoir central de Khartoum provoque environ 400.000 morts, le déplacement de 2.000.000 de personnes dont 200.000 réfugiées au Tchad.

80 % des villages du Darfour sont détruits et près de quatre-vingt (80) ONG et treize (13) agences de l’ONU sont présents au Darfour pour aider les darfouriens.

Il est difficile, pour la communauté internationale de sanctionner les auteurs de ces massacres parce que les dirigeants soudanais sont soutenus par des puissances internationales.

En effet, la Chine constitue le premier exploitant du pétrole du Soudan à hauteur de 70 % et elle pose son veto chaque fois que l’ONU tente de prendre des sanctions contre les dirigeants de Khartoum. L’entreprise pétrolière internationale Chevron est aussi implantée dans le sud tout comme TotalFina-Elf.

Cependant, depuis mars 2009, le Procureur de la Cour pénale internationale, Luis Moreno-Ocampo a décerné un mandat d’arrêt international contre le Président Omar El-Béchir pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité au Darfour.

Si le Président El-Béchir venait à être appréhendé, il serait le premier Chef d’Etat en exercice contre qui un mandat d’arrêt aurait été délivré et exécuté.