JERÔME KERVIEL, LE TRADER DE LA SOCIETE GENERALE DE FRANCE

Les traders sont des personnes chargées de spéculer sur un marché boursier.

La spéculation ou la réalisation de gain d’argent par des paris sur la fluctuation des cours du marché, n’est pas sans danger et pour protéger les clients et éviter les dérapages, les conversations des traders sont enregistrées.

De plus, les opérations des traders sont surveillées par les organes du marché boursier.

Des systèmes informatiques bloquent donc les ordres des traders susceptibles de mettre en danger les biens des clients.

En dépit des précautions prises par les organes des marchés financiers, il arrive que des traders outrepassent les directives qui leur ont été transmises.

Déjà en 1995, un trader britannique, Nick Leeson avait entraîné la chute de la banque Barings par la perte d’un milliard 200 millions d’Euros ou 787 milliards 148 millions 400 mille Francs CFA.

Récemment, en 2008, une banque française, la Société Générale de France a été victime des agissements d’un trader. Ce trader a dissimulé les véritables opérations boursières et introduit des opérations fictives dans le système informatique.

Jérôme Kerviel, le trader incriminé a fait perdre à cette banque, la somme de 4 milliards 900 millions d’Euros ou 3 billions 214 milliards 189 millions 300 mille Francs CFA. Ce montant représente la moitié du budget français.

Jérôme Kerviel, né le 11 janvier 1977 est engagé en 2000, à l’âge de vingt trois (23) ans, par la Société Générale de France en tant qu’opérateur de marché pour arbitrer sur des contrats à terme relatifs à des indices boursiers.

La Société Générale de France accuse Jérôme Kerviel d’avoir inventé de faux contrats avec de faux partenaires dans des transactions de gré à gré alors qu’il n’était chargé que de traiter des risques dans une limite de quelques centaines de milliers d’Euros.

Il lui est reproché également d’avoir profité des défaillances du système informatique pour faire prendre ce risque à la banque.

En effet, considéré comme excellent en développement de macros, Jérôme Kerviel pouvait «chaîner» des titres en masse dans plusieurs applications.

Pour sa défense, le trader met en cause ses supérieurs hiérarchiques qui, selon lui, étaient informés de tous ses actes depuis 2005, période à laquelle les transactions mises en cause ont débutées.

Jerôme Kerviel rejette les qualifications de faux et usage de faux, d’abus de confiance et d’introduction frauduleuse dans un système de données informatiques.

Chefs d’accusation susceptibles de lui coûter cinq (5) ans d’emprisonnement et le paiement d’une amende élevée.

Le nouvel avocat de Jérôme Kerviel, Maître Olivier Metzner demande que l’instruction de l’affaire close en janvier 2009 se poursuive et qu’il soit nommé un collège d’experts pour expliquer comment un trader et son unique assistant, Thomas Mougard ont pu contourner pendant toutes ces années, tous les systèmes de contrôle de la banque gérés par près de 2.000 personnes formées à la maîtrise des risques.

Surtout que les opérations et les ordres dits « fictifs » de Jérôme Kerviel étaient visibles dans la base de données informatique de la Société Générale.

Le procès de Jérôme Kerviel débute le mardi 8 juin 2010 au Tribunal correctionnel de Paris et le mardi 4 octobre 2010, le Tribunal rend son verdict : Jérôme Kerviel est reconnu coupable « d’abus de confiance, de faux et d’usage de faux et d’introduction frauduleuse de données ».

Il est accusé de tous les chefs d’accusation pour lesquels il est jugé.

Jérôme Kerviel qui a déjà fait un mois et demi de détention provisoire, est condamné à cinq (5) ans d’emprisonnement dont trois (3) ans ferme.

Enfin, il est condamné à rembourser la totalité de la somme réclamée par la Société générale de France, à savoir la somme de 4 milliards 915 millions 610 mille 154 Euros ou 3 billions 224 milliards 100 millions 911 mille 287 Francs CFA.

Maître Olivier Metzner, Avocat de Jérôme Kerviel, annonce qu’il interjettera appel de la décision.

Depuis l’affaire Kerviel, les banques dans leur grande majorité prennent des mesures exceptionnelles pour éviter les dérapages de leurs traders.

Néanmoins, un autre cas de fraude est découvert en septembre 2011 à Londres.

Un jeune africain de nationalité ghanéenne, âgé de trente et un (31) ans, né à Accra au Ghana, du nom de Kweku Adoboli a fait perdre à l’Union des Banques Suisse (UBS), la somme de 2 milliards 300 millions de Dollars ou 1 billion 117 milliards 887 millions 631 mille 556 Francs CFA en spéculant pour le compte de cette banque. C’est la première fois qu’un trader africain s’affiche dans ce registre peu glorieux.

Fils d’un fonctionnaire des Nations-Unies, Kweku Adoboli fait ses études en Angleterre et, selon le Journal le « Figaro », le jeune ghanéen a laissé de bons souvenirs dans les écoles qui l’ont accueilli.

En 2006, il est entre à UBS et est surpayé avec un salaire à six (6) chiffres. Il est d’ailleurs décrit comme un bosseur et un homme généreux mais est un grand fêtard.

En 2008, après s’être trompé dans l’instauration d’un nouvel instrument financier, il choisit de masquer sa faute, dans l’espoir de remonter la pente mais pendant l’enquête interne diligentée, le Trader alerte sa hiérarchie de son erreur.

Le mercredi 14 février 2011, Kweku Adoboli est arrêté par la Police de la City, à Londres et inculpé « d’abus de position et de fraude comptable ».

Il est incarcéré, en attendant son audience prévu pour le jeudi 22 septembre 2011.

Le jeudi 22 septembre 2011, après sa comparution devant un Tribunal londonien, l’avocat de l’accusé, Maître Patrick Gibbs dit : « Il (Kweku Adoboli) est désolé de ce qui s’est passé, au-delà de ce qu’il peut exprimer. Il est allé voir les gens d’UBS et leur a dit ce qu’il avait fait. Il est maintenant consterné par l’ampleur des conséquences de sa désastreuse erreur d’appréciation ».

Kweku Adoboli a choisi pour sa défense, le Cabinet d’avocats Kingsley Napley ; Cabinet qui a représenté Nick Leeson, l’ex-courtier à l’origine de la faillite de la banque Barings dans les années 90.

Après son audition, le juge décide de garder Kweku Adoboli en prison jusqu’au 20 octobre 2011, date de sa prochaine audition.

Le mardi 20 novembre 2011, qualifié de Trader voyou par l’accusation, Kweku Adoboli est jugé par le Tribunal londonien de Southwark et écope de sept (7) ans de prison pour fraude.

Le mercredi 19 mars 2014, la Cour de cassation a, à la suite du pourvoi formé par Jérôme Kerviel, cassé partiellement l’arrêt rendu.