TITRE 4 : PROCEDURE D’ALERTE / CHAPITRE 1 : ALERTE PAR LE COMMISSAIRE AUX COMPTES (2014)

SECTION 1 :

SOCIETES AUTRES QUE LES SOCIETES PAR ACTIONS

ARTICLE 150

Le commissaire aux comptes, dans les sociétés autres que les sociétés anonymes, demande par lettre au porteur contre récépissé ou par lettre recommandée avec demande d’avis de réception des explications au gérant qui est tenu de répondre, dans les conditions et délais fixés aux articles suivants, sur tout fait de nature à compromettre la continuité de l’exploitation qu’il a relevé lors de l’examen des documents qui lui sont communiqués ou dont il a connaissance à l’occasion de l’exercice de sa mission.

 

ARTICLE 151

Le gérant répond par lettre au porteur contre récépissé ou par lettre recommandée avec demande d’avis de réception dans les quinze (15) jours qui suivent la réception de la demande d’explication. Dans sa réponse, il donne une analyse de la situation et précise, le cas échéant, les mesures envisagées.

Dès réception de la réponse ou à défaut de réponse sous quinze (15) jours, le commissaire aux comptes informe la juridiction compétente de ses démarches.

 

ARTICLE 152

En cas d’inobservation des dispositions prévues à l’article précédent ou si, en dépit des décisions prises, le commissaire aux comptes constate que la continuité de l’exploitation demeure compromise, il établit un rapport spécial dont une copie est communiquée à la juridiction compétente.

Il peut demander au gérant, par lettre au porteur contre récépissé ou par lettre recommandée avec demande d’avis de réception, que ce rapport spécial soit communiqué aux associés ou qu’il soit présenté à la prochaine assemblée générale. En cas d’urgence, le commissaire aux comptes peut convoquer lui-même une assemblée générale pour présenter les conclusions de son rapport.

Dans le cas où le commissaire aux comptes lui en fait la demande, le gérant procède à la communication du rapport spécial aux associés dans les huit (8) jours qui suivent la réception de la demande.

Si à l’issue de l’assemblée, le commissaire aux comptes constate que les décisions prises ne permettent pas d’assurer la continuité de l’exploitation, il informe de ses démarches la juridiction compétente et lui en communique les résultats.

SECTION 2 :

SOCIETES PAR ACTIONS

ARTICLE 153

Le commissaire aux comptes, dans une société anonyme et dans une société par actions simplifiée, peut engager une procédure d’alerte en demandant par lettre au porteur contre récépissé ou par lettre recommandée avec demande d’avis de réception des explications au président du conseil d’administration, au président-directeur général ou à l’administrateur général, selon le cas, sur tout fait de nature à compromettre la continuité de l’exploitation qu’il a relevé lors de l’examen des documents qui lui sont communiqués ou dont il a connaissance à l’occasion de l’exercice de sa mission.

ARTICLE 154

Le président du conseil d’administration, le président-directeur général, l’administrateur général ou le président, selon le cas, répond par lettre au porteur contre récépissé ou par lettre recommandée avec demande d’avis de réception dans les quinze (15) jours qui suivent la réception de la demande d’explication. Dans sa réponse, il donne une analyse de la situation et précise, le cas échéant, les mesures envisagées.

 

ARTICLE 155

A défaut de réponse ou si celle-ci n’est pas satisfaisante, le commissaire aux comptes invite, selon le cas, le président du conseil d’administration ou le président-directeur général à faire délibérer le conseil d’administration, l’administrateur général ou le président à se prononcer sur les faits relevés.

L’invitation prévue à l’alinéa précédent est formée par lettre au porteur contre récépissé ou par lettre recommandée avec demande d’avis de réception dans les quinze (15) jours qui suivent la réception de la réponse du président du conseil d’administration, du président-directeur général, de l’administrateur général ou du président, selon le cas, ou la constatation de l’absence de réponse dans les délais prévus à l’article précédent.

Dans les quinze (15) jours qui suivent la réception de la lettre du commissaire aux comptes, le président du conseil d’administration ou le président-directeur général, selon le cas, convoque le conseil d’administration, en vue de le faire délibérer sur les faits relevés, dans le mois qui suit la réception de cette lettre. Le commissaire aux comptes est convoqué à la séance du conseil.

Lorsque l’administration et la direction générale de la société sont assurées par un administrateur général ou un président, celui-ci, dans les mêmes délais, convoque le commissaire aux comptes à la séance au cours de laquelle il se prononce sur les faits relevés.

Un extrait du procès-verbal de la délibération du conseil d’administration ou de la décision de l’administrateur général ou du président, selon le cas, est adressé au commissaire aux comptes et à la juridiction compétente dans le mois qui suit la délibération ou la décision.

 

ARTICLE 156

En cas d’inobservation des dispositions prévues aux articles précédents ou si, en dépit des décisions prises, le commissaire aux comptes constate que la continuité de l’exploitation demeure compromise, il établit un rapport spécial qui est présenté à la prochaine assemblée générale ou, en cas d’urgence, à une assemblée générale des actionnaires qu’il convoque lui-même pour soumettre ses conclusions, après avoir vainement requis sa convocation du conseil d’administration, de l’administrateur général ou du président, selon le cas, par lettre au porteur contre récépissé ou par lettre recommandée avec demande d’avis de réception.

Lorsque le commissaire aux comptes procède à cette convocation, il fixe l’ordre du jour et peut, pour des motifs impérieux, choisir un lieu de réunion autre que celui éventuellement prévu par les statuts. Il expose les motifs de la convocation dans un rapport lu à l’assemblée.

Si, à l’issue de l’assemblée, le commissaire aux comptes constate que les décisions prises ne permettent pas d’assurer la continuité de l’exploitation, il informe de ses démarches la juridiction compétente et lui en communique les résultats.

Dans un délai de six (6) mois à compter du déclenchement de la procédure d’alerte, le commissaire aux comptes peut en reprendre le cours au point où il avait estimé pouvoir y mettre un terme lorsque, en dépit des éléments ayant motivé son appréciation, la continuité de l’exploitation demeure compromise et que l’urgence commande l’adoption de mesures immédiates.

 

ARTICLE 156-1

Les dispositions de la présente section s’appliquent aux sociétés par actions simplifiées conformément à l’article 853-3 ci-après.